Soyaux dont les quatre victoires acquises au soir de la 12è journée, les avaient été à l’extérieur pour trois d’entre elles, aurait pu faire douter le Paris Saint Germain jusqu’à la 85′, quand la défenseuse centrale glissa sans raison sur son contrôle et laissa Ouleymata Sarr s’échapper pour qu’elle puisse servir Cristiane, venue du diable vauvert, finir d’un plat du pied, le second but qui condamnera définitivement les charentaises (85′, Cristiane, 2-0). Après l’ouverture d’Anja Mittag, on retrouvera au tableau d’affichage à la fin du match, les deux buteuses du match aller.

Une mi-temps parisienne où la dernière passe parisienne bute sur un mur à cinq.

Anjà Mittag ouvre la marque.

Jusqu’à ces 85′, tout est possible. Non pas que Kiedrzynek ait été inquiété plus que de raisons, mais tout simplement, le score étant figé depuis la 13′ par un magnifique tir des 16 mètres d’Anjà Mittag (13′, Mittag, 1-0), Soyaux montre au fil des minutes, son envie de « créer la surprise » avec une fin de mi-temps où on voit les blanches soljadiciennes se profiler dans la surface de réparation parisienne. Au début, une contre 4 défenseuses. A la seconde fois, deux joueuses. A la troisième tentative, quatre pour quatre sur un ième déboulé de Viviane Boudaud, la Lucy Bronze de la soirée, qui avait tant explosé au Mondial canadien 2015. Une latérale qui pousse, avec un physique de sentinelle défensive.

« Pas mal » quand on est mené seulement 1-0 par Paris car elles ne sont pas si nombreuses les équipes pouvant s’arguer d’avoir pu tester la défense parisiennes dans sa surface. Il faut dire que du côté de Soyaux, on avait décidé de jouer en 3-6-1 qui se transformait défensivement en 5-4-1. Il est vrai que Paris tient tout le jeu dans ces trente premières minutes et on voit de superbes mouvements qui ne demandent qu’à se terminer favorablement, sauf qu’en début de partie, les adversaires sont aux aguets et la motivation comme le physique permettent aux soljadiciennes de couper les dernières passes parisiennes.

Pas facile de passer et les occasions parisiennes ne sont venues qu’avec une accélération dans les vingt dernières mètres des appels des parisiennes, avec Mittag servie par Cristiane qui s’impose pour un face à face qu’Amandine Guérin gagnera (31′). Un peu avant, Kheira Hamraoui avait percé le milieu et servie, s’était offert le cadre, stoppée pleine mains par la gardienne soljadicienne (29′).

Est-ce de la facilité ou de l’inconstance quand Cristiane, trois minutes plus tard, entre dans la surface après un très beau mouvement collectif, servie par Hamraoui pour trouver, cage vide, Anjà Mittag qui laisse échapper son contrôle avec une tentative trop enlevée (34′).

Le score est toujours d’1-0 et Soyaux montre ses intentions. 

L’occasion de Soyaux sur cette première mi-temps sera superbement construite avec un double « une-deux » sur le côté gauche entre l’omniprésente Blais Alison et Viviane Boudaud qui permet à l’avant-centre esseulée de voir Kiedrzynek avancée pour tenter un tir trop enlevé, par une précipitation excessive, quand le lob maitrisé aurait pu finir au fond des filets. (35′). Il y en aura une suivante quand Laure Bourgouin sert Justine Deschamps qui revient sur son pied gauche dans la surface pour voir son tir s’échapper légérement du poteau extérieur opposé (42′).

La seconde mi-temps au profil parisien mais avec le souffle des charentaises. 

Soyaux est très loin d’être ridicule et on voit bien que cette équipe, si elle ne peut pas rivaliser avec le PSG en terme de jeu, joue crânement sa chance et utilisant, au meilleur de leurs possibilités, les qualités possédées. C’est encore Viviane Boudaud, latérale, qui s’offrira la plus belle occasion (54′) avec un déboulé côté gauche pour, entrer dans la surface et avoir le temps de préparer sa frappe qui frôlera le poteau extérieur ! L’égalisation n’était pas loin.

Bien que Soyaux ait ses occasions, Paris a bien la tête hors de l’eau et maitrise le jeu sans se procurer d’énormes opportunités mais en continuant à organiser un travail de sape qui débutera avec une tête d’Erika sur un corner d’Hamraoui, qu’Amandine Guérin captera maladroitement et qui semblait finir au fond des filets quand la capitaine Anaïs Dumont l’envoie sur la lune avant qu’elle ne franchisse la ligne. Pratiquant ainsi la formule d’usage entendue au début du match, dans les rangs de Soyaux, quand la balle se trouve dans la surface : « Dégage ! Dégage ! ».

Ce sera ensuite Marie-Antoinette Katoto qui arrivera enfin à utiliser sa percussion et semblera près de finir l’action (70′) quand Mélina Godart sort un tacle qu’elle répétera souvent dans le match.

On est toujours à 1-0 et Soyaux montre sa présence, ne baissant pas le pied physiquement comme tactiquement et le coup franc de Laure Bourgouin à la 82′ trouvera le cadre mais aussi les mains de la portière parisienne quand, quelques minutes après, la même joueuse arrive à « chiper » la balle à Laure Boulleau pour obtenir un corner, on se dit que Soyaux est loin de vouloir abdiquer, sauf que le tir d’Anna Clérac sortira bien  au-dessus du cadre.

Cristiane met un doublé en 10′.

C’est à ce moment que le talent international prend la baguette et Cristiane bénéficiera d’un superbe service de Sarr, sur une erreur d’Awona, qui pliera la rencontre en faveur des couleurs parisiennes. La Brésilienne partie après les autres, arrivera avant les autres pour ce second but, identifiant immédiatement l’importance du détail qui se jouait et finira l’action par un but « tueur » d’espoirs pour les soljadiciennes. Quant à son troisième but, il sera totalement « brésilien » avec un contre qui, en deux touches l’amène aux abord de la surface pour une superbe louche, ni trop haute, ni trop courte, qui finira sa course dans les filets de Soyaux. Imparable. (93′, 3-0 Cristiane).

Paris a gagné son dernier match de l’année 2015 sur sa différence et sans s’inquiéter … mais sans pour autant que Soyaux n’ait démérité, loin de là. La tactique adoptée et la qualité physique des joueuses auraient pu faire douter Paris avec un sort plus heureux sur leurs quelques opportunités.

Un match où chacun a joué avec ses qualités. Le score reflétant la différence entre les deux équipes.

William Commegrain lesfeminines.fr

Benstiti : « Tous les matches de fin de saison sont difficiles. Beaucoup d’absentes. Le temps que les jeunes se fassent, c’est pas facile. Les vingt cinq premières minutes étaient bonnes et il faudrait qu’on prenne vite l’habitude de marquer car après cela nous complique la tâche. On l’a vu, les occasion ssont là et derrière on n’est pas à l’abri de tomber mentalement car on se met en difficulté sur le fait de ne pas scorer des occasions très nettes. C’était la même chose à Rodez. Vite se remettre au travail pour retrouver de l’efficacité. De la suffisance car trop de certitudes de marquer à tout moment ? C’est paradoxal. On marque des buts très compliqués. Des occasions d’Anjà faciles et en même temps elle met un but très difficile à mettre avec beaucoup de conviction. Pas de suffisance mais de la facilité. On les attend sur des gros matches. C’est plus facile de les motiver sur des matches à enjeux. Il faut s’habituer à ce championnat avec des défenses renforcées et des entraineurs, très bons, qui mettent en place des systèmes pour les mettre en difficulté. La seule façon de rendre ces matches faciles, c’est de scorer rapidement. »

Marie-Antoinette Katoto : « On pouvait faire mieux mais c’était une belle équipe en face qui a bien su défendre. Il faut mettre nos occasions et mieux gérer ce type de match. Quand on a 17 ans et qu’on joue avec une fille comme Cristiane et Mittag, quelles sont vos sensations ? Toujours aussi impressionnée de jouer avec de grandes joueuses. c’est très intimidant et c’est compliqué. C’est difficile comme situation à gérer et il faut que je m’adapte. Quelle est votre qualité principale ? La percussion. Votre défaut ? Etre plus défensive.

Sabrina Delannoy : « On va se contenter de cette victoire même si cela a été compliqué. C’est important de gagner tous les matches. Le contenu n’a pas été parfait. On a pas fait notre meilleur match aujourd’hui et on va retenir cette victoire (3-0). C’est une bonne équipe de Soyaux en face et on a fait une victoire importante. On a hâte d’arriver à cette trêve hivernale et on est plutôt satisfaite de ce résultat. On a déjà vécu des moments (1-0) face à une équipe qui a de bons atouts offensifs, il faut toujours rester concentré. C’est le plus important, surtout si on joue en défense. On sait que la moindre erreur, on peut la payer tout de suite. J’étais persuadé que l’on allait réussir à tuer le match et je pensais que cela allait venir plus tôt. L’élément le plus important dans ces moments là, c’est de rester concentré sur toutes les occasions. »

Jean Paradès : je vais féliciter mes joueuses qui ont fait une belle prestation face à une belle équipe aussi. Je pense qu’aujourd’hui, on a eu la possibilité de revenir au score. ons ‘est défendu avec nos armes et on a joué sans complexe. 3-0, le score est lourd par rapport à la physionomie du match, même si elles ont pesé et si elles ont eu des occasions. on a su mettre les ingrédients pour les gêner. On a eu deux trois situations pour revenir à la marque. C’est de la déception par rapport à la défaite mais c’est aussi de la satisfaction par rapport à la prestation des filles qui ont été au bout de ce match et qui ont donné du fil à retordre à Paris.

On essaye toujours de faire le maxi même face à Lyon quand on a été mené 6-0. On était prêt à fournir un gros match et c’est ce que l’équipe a réussi à faire. Le score fait toujours mal mais c’est paris aussi et nous on se prépare à notre championnat de 2016 avec des équipes qui se relèvent, d’un bon niveau avec des équipes qui progressent. il faudra être prêt en 2016 pour aboutir à notre objectif : se maintenir. Pour nous c’est un bon match et cela va permettre aux filles de s’évaluer et de s’apercevoir que finalement, on grignote petit à petit, même face aux grosses équipes. En tout ca, c’est une belle satisfaction par rapport à la performance des filles aujourd’hui.

PARIS SAINT-GERMAIN – ASJ SOYAUX 3-0 (1-0)
D1 – 13e journée
Stade Charléty
Buts : Mittag (13e) et Cristiane (85e, 90e+3).
PARIS SAINT-GERMAIN : Kiedrzynek, Boulleau, Georges (Geyoro, 45e), Delannoy, Erika, Cristiane, Hamraoui, Dahlkvist, Katoto (Sarr, 72e), Seger (c), Mittag (Lahmari, 88e). Entraîneur : Farid Benstiti.
SOYAUX : Guérin, Dumont (c), Deschamps, Awona, Godart, Djebbar, Boudaud, Huraud (Thibaud, 73e), Bourgouin (Kaya, 89e), Blais (Clérac, 62), Viana. Entraîneur : Juan Paredes.