Gilles Agniel, coach de Nîmes, qui s’exprime sur la déception de cette dernière place et des difficultés des clubs de D2 à exister en D1.

La fameuse phrase de l’apprentissage. 

« On peut plus parler d’apprentissage a ce niveau de la compétition, on est un peu comme Dr  Jekyll et Mister Hide. On est capable de montrer un bon visage contre Albi et on est pas capable de reproduire ça. Donc on manque de régularité, effectivement je peux vous le dire, quelque part on a pas notre place a ce niveau la. Si les filles ne font pas le nécessaire pour se donner les moyens, c’est vrai que ça va être compliqué. »

En effet, en football féminin, avec 22 matches, il ne peut pas réellement avoir d’apprentissage. C’est tout simplement impossible, et si l’apprentissage doit exister, il faut alors le considérer plutôt comme une période d’essai. Courte, voire très courte. L’apprentissage est réservé au long terme. Impossible d’attendre aussi longtemps en football féminin.

A propos de l’écart D2-D1:

« Y’a un fossé énorme entre la D2 et la D1 comme il y’a un fossé énorme entre le bas du classement de la D1 et le haut du classement. »

Sur la seule occasion de Nîmes et l’importance de marquer même quand on est largement mené. A propos d’une occasion de 1-1 :

« Je ne dirai pas que la physionomie serait tout autre, mais mentalement on prend du bonus, ce qui peut nous permettre  de jouer différemment le reste du match. Quand on voit le deuxième but et le carton qu’on a pris c’est que mentalement on y est pas. Donc à partir de là ce but nous aurait fait du bien. Je ne pense pas que ce but aurait changé la physionomie du match mais il nous aurait permis d’avoir un peu plus de capital confiance. »

Concernant le quatuor de tête :

« Le problème c’est que j’ai  l’impression que Juvisy a fait tourner son effectif, donc difficile de se faire une idée. Lyon c’est une machine de guerre. A 5, 6-0 ils vont en mettre 8, 10, 12, 15. Paris, ils ont plus géré  contre nous, ils ont fait tourner mais on sent quand même un  fond de jeu qu’y est là. Je pense que  Montpellier, Juvisy, Lyon, Paris sont le quatuor intouchable de cette D1. »

Sur la difficulté de construire un  groupe quand on monte de D2 :

« Je rentre des joueuses et j’en sors. J’ai des blessées, il y en a qui ne sont pas là, il y en a qui travaillent. J’ai les militaires qui reviennent. Donc en fait j’ai du mal à composer un onze de départ sur deux ou trois matches, ce qui fait qu’aujourd’hui, on a du mal à se stabiliser. Maintenant il y a des gens qui ont du temps de jeu, qui en sollicitent,  qui en ont mais qui ne montrent pas grand chose, donc pour moi une  fois que j’aurai l’effectif à disposition, ça sera plus simple de faire des choix. »

 A propos du prochain match:

« Si on a un peu d’amour propre, il va falloir aller chercher cette première  victoire, on en est pas si loin. A un moment donné, il faut faire beaucoup plus que ce que l’on a fait aujourd’hui pour aller chercher des points. »

Propos pris par Aurélien Cardiel. Les feminines.fr