Un PSG Féminines appliqué et fort. 

Le vice-champion d’europe 2015 a construit sa victoire posément, sachant que ses arguments ne pouvaient que faire craquer les visiteuses Rodez, 7è du dernier championnat de France, sur la durée. Dans un match où la chaleur d’été a été l’élément constant, avec une composition classique où seule la jeune Morroni s’essayait à la titularisation à la place de Laure Boulleau, en convalescence, le Paris Saint Germain a été loin de déconsidérer son adversaire, en alignant l’équipe qui a joué la finale de la Ligue des Champions 2015, à l’exception de quelques unités.

Rodez, dans une disposition qui pouvait lui donner une chance de marquer. 

Les Raflettes étaient venues armées de bonne intention avec un dispositif serré en 4-1-4-1 qui permettait une défense tout en donnant des chances de contres.

Paris joue calmement et supporte les initiatives des visiteuses.

Les parisiennes se sont installées dans leur jeu pour, minute après minute, prendre la dimension du match, sous une chaleur lourde et accablante, et épuiser leur adversaire qui n’avait que l’abnégation pour première arme, pour dans un second temps, jouer sur la rapidité et les décalages afin d’obtenir un contre gagnant.

Les 30 premières minutes ont donc été l’illustration de la volonté des Raflettes d’empêcher la présence parisienne ce qu’elles ont parfaitement réussi puisqu’au décompte des actions, on n’a pu que noter un tir instantané de Mittag que Deborah Garcia sort parfaitement (8′).

C’est Caroline Seger qui augmente alors la cadence et pousse le jeu parisien pour qu’il arrive dans les 20 mètres adverses (24′) ce qui permet à Rodez de bénéficier d’un premier contre, initié par Laurie Gance (25′) qui sert Océane Saunier, finissant un tir des 30 mètres trop enlevé (24′).

Paris pousse et sa présence plus conséquente sur la ligne de réparation est la manifestation de sa future réussite.

Depuis un certain temps, les parisiennes sont au pied de la surface adverse sans arriver à créer la dernière passe qui fasse l’occasion voire le but. Les féminines ont de l’expérience comme du physique et voyant que le mouvement collectif ne donne pas de solutions immédiates, Kosovare Asllani décide de servir Marie Laure Delie dans la surface d’une pichenette, qui esseulée se retourne avec toute sa puissance, pour être fauchée par Deborah Garcia, la gardienne de Rodez, venue trop tard. C’est le pénalty indiscutable qui sera sifflée par Sabine Bonnin. Sabrina Delannoy se prête à l’exercice et sans sourciller, met la balle au fond d’un tir croisé (27′, 1-0, Delannoy, penalty).

Rodez a encore de l’énergie pour lancer quelques contres

On pense que la messe est dite mais la tactique proposée par Joseph Sebastien laisse la place à des opportunités dès lors que le match n’est pas assez avancé pour marquer la différence physique entre les deux équipes.

A la 38′, Solène Barbance sert long Stéphanie De Rivière, vraiment seule, qui ne peut bénéficier de l’ouverture qui se présente et voit Jessica Houara revenir, pour lui bloquer son angle d’action et l’obliger à un tir croisé qui sera arrêté par Kiedrzynek Katarzyna.

C’est le moment où Paris enfonce le clou et profite des deux dernières minutes de jeu pour alourdir le score de telle manière qu’il deviendra inaccessible pour les visiteuses. C’est Marie Laure Delie qui aggrave la marque (42′, Marie Laure Delie) quand Laura Georges met à une unité supplémentaire avec un 3-0 (45′, Laura Georges) dans une partie de billard qui font rentrer les parisiennes sans l’ombre d’une question aux vestiaires.

Paris a posé ses intentions en sachant que sur la durée, malgré la bonne volonté des Raflettes, la différence se ferait.

La seconde mi-temps est une suite d’actions qui montre que Rodez ne pourra pas tenir. La balle va de pieds en pieds parisiens sans que Rodez ne puisse l’intercepter, venant soit trop tard, soit de trop loin. Avec une telle chaleur, on sent que l’addition peut rapidement s’alourdir.

Rodez, dans la difficulté construit quelques contres qui voit les joueuses exténuées dans la surface adverse ou reprise immédiatement avec une défense parisienne en alerte.

Quand Marie -Laure Delie prend l’information sur sa seconde tentative et envoie une mine sous la barre de Rodez, on est à la 59′ pour un score de 4-0 (Marie-Laure Delie, 50′) et quand Shirley Cruz place une pichenette à Kosovare Asllani qui centre au cordeau pour que Anjà Mittag qui dépose avec sérénité mais avec force, sa reprise du pied droit au fond des filets, on est à 5-0. (60′, Mittag, 5-0)

Le score s’alourdit car les Raflettes reculent, reculent et Paris est sûr de son fait. Au jeu du football et du risque, les ruthéniennes ont conscience d’en avoir assez pris et à court de souffle, elles attendent les parisiennes pour que leur cage ne subisse pas plus que ce score, somme toute, le score souvent de la différence entre les deux équipes (2014-2015, 5-0, 21èj)

C’est toute la qualité de Rodez d’avoir su empêcher les parisiennes d’être trop présentes dans leur surface et c’est toute la qualité des Parisiennes, d’avoir tiré le meilleur parti de leur différence du moment : une construction plus rapide, un physique plus développé, une certitude dans leur jeu, un statut de leadeur.

Rodez a plié devant les parisiennes qui ont montré qu’elle ont été, la saison dernière vice-championne d’Europe et qu’elles le sont toujours dans leur tête.

Avec quatre jeunes joueuses sur le banc, Farid Benstiti a l’oeil sur le calendrier et sur ses objectifs. La prochaine rencontre décisive se fera pour la 4ème journée de championnat. Le 27 septembre à Gerland face à l’Olympique Lyonnais. En attendant, Les féminines iront s’opposer à Soyaux qui a cré la surprise face à Guingamp (0-1) et a souvent posé des problèmes au Paris Saint Germain.

William Commegrain lesfeminines.fr

PARIS SAINT-GERMAIN – RODEZ AF : 5-0 (3-0)
D1 – 1e journée
Stade Charléty. Temps chaud. Supérieur à 30 d°. Match stoppé pour hydratation.
Arbitre : Mme Bonnin.
Buts : Delannoy (27e sp), Delie (44e et 59e), (Georges 45+1e) et Mittag (60e).
PARIS SAINT-GERMAIN : Kiedrzynek – Houara d’Hommeaux, Georges, Delannoy, Morroni (Declercq, 52e) – Cruz, Seger (c), Asllani – Delie, Mittag (Geyoro, 72e), Horan (Sarr, 72e). Entraîneur : Farid Benstiti.
RODEZ AF : Garcia – Hoaran, Borny, Haupais (c), Alard – Cugat (Matondo, 21e), Cance (Guellati, 66e), Barbance, De Revière – De Sousa, Saunier (Lemaitre, 77e). Entraîneur : Joseph Sebastien.

Repris sur PSG.fr : (dsl) Obligé de partir pour aller voir VGA St Maur – OL. Si problème pour la reprise merci de me le faire savoir.

Farid Benstiti (Entraîneur du Paris Saint-Germain) : « On débute bien la saison au niveau comptable. Je n’avais pas de doute là-dessus. Sur la qualité, j’étais optimiste. Mais je suis sorti frustré du match du fait que nous n’avons pas très bien joué. Les joueuses le diront : nous avons gagné mais nous n’avons pas été bons. On espère que la saison ne sera jouera pas uniquement sur les confrontations directes avec Lyon. On espère que Montpellier, Juvisy ou d’autres équipes vont se révéler et nous mettre en difficulté – nous et Lyon -, de sorte que le championnat ne se jouera pas sur un match sec. Comme je suis méfiant, je vais me concentrer sur mon équipe et sur nos résultats. »

Sabrina Delannoy (Défenseur du Paris Saint-Germain) : « L’an dernier, c’était le même score. Ce score de 5-0 peut paraître un bon résultat mais nous avons conscience du fait que nous devons travailler encore beaucoup de choses. C’est à nous de mettre le rythme dans ces matches, d’avoir la mainmise sur le jeu et d’étouffer l’adversaire. On a marqué rapidement. Pour mon pénalty, c’était prévu. En général, c’est moi qui m’y colle quand je suis sur le terrain. Je sais que quand je ne le « sens » pas trop, d’autres joueuses peuvent marquer ce type de but. »

Anja Mittag (Attaquant du Paris Saint-Germain) : « On a marqué cinq buts et pris trois points. On n’a pas joué notre meilleur match mais c’est positif. J’ai marqué un premier but en championnat. C’est toujours important pour un attaquant. Sur mon arrivée, je dois dire que j’aime la ville. La langue française est difficile mais j’essaie de l’apprendre le plus vite possible. Et je connaissais déjà quelques joueuses. C’est donc plus facile pour moi dans le cadre de mon adaptation ! »