Après ce petit tour des Clubs de la D1, après la présentation des 3 grands groupes qui montre les enjeux pour chacun dont l’un des plus importants est celui du maintien, quelles sont les grandes lignes de cette division pour celles et ceux qui la découvrent.

Les habitudes de la D1 :

Les clubs, historiques et les autres : la D1 d’élite féminine est une division qui se régénère avec des clubs historiques qui arrivent à maintenir leur performance quelque soit la concurrence. L’Olympique Lyonnais, le Paris Saint Germain, Juvisy-Essonne, Montpellier Hsc, Guingamp EA, Soyaux-Charente, sont des clubs historiques de ce sport.

D’autres qui commencent à s’y installer  comme Rodez-Aveyron (2010), et surtout l’AS Saint-Etienne (2007).

Albi Asptt (2014), Nîmes Métropole Gard (2015), La Roche sur Yon (2015), la VGA Saint-Maur (2015) sont les nouveaux avec la VGA (6 titres) qui revient après 17 ans d’absence.

Les changements seraient une performance et forment l’intérêt de cette division qui est appelée à se modifier.

Le maintien. Il est très difficile pour un club qui monte de se maintenir. Souvent, deux sur trois redescendent immédiatement après leurs montées. Se maintenir pour les clubs montants est donc une performance. On est, dans l’esprit des « prépa » aux Grandes Ecoles. Il y a de la sélection pour y prétendre, il y a de la sélection pour s’y maintenir. C’est une élite.

C’est la dernières saison où trois clubs sur douze descendront. La réforme mise en place l’année suivante ne fera descendre et monter que deux clubs, comme en Bundesliga allemande.

Les retransmissions nombreuses : L’équipe de France, avec ses matches de qualifications pour l’Euro 2017 et ses matches amicaux est diffusée en clair sur la chaîne TNT W9. France 4 propose aussi les matches de l’équipe de France.

Eurosport diffuse toutes les journées de championnat avec 1 match en direct que vous pouvez aussi visionner sur internet en vous abonnant à Eurosport player. France 4 fait aussi les clubs et chaque club européen négocie avec un diffuseur pour ses matches de Ligue des Champions (Paris est sur Bein).

Chaque semaine vous avez une émission sur le football féminin, intitulée Femmes2foot qui se tiendra après les matches en direct (1h).

On peut voir donc du football féminin en restant chez soi, en clair sur une chaîne nationale (France4), sur la TNT (9), sur une chaîne payante (Eurosport, bouquet CanalSat), sur internet (Eurosport player).

Les récompenses. Le titre est pris depuis neuf saisons de suite par l’Olympique Lyonnais, comme la Coupe de France depuis quatre saisons. La seconde place européenne est attribuée depuis trois saisons au Paris Saint Germain, au début difficilement, la saison dernière plus largement.

Le club qui venait titiller ce trio était le club amateur de Juvisy Essonne, exclusivement féminin. La saison dernière, il a lâché pied tout en se maintenant à la 3ème place.

Un projet était dans « les tuyaux » d’ouvrir aux 8 meilleures nations une troisième place européenne lorsqu’elles avaient déjà le second de leur championnat qualifié. Pour l’instant, il a été décidé de prendre une autre direction en étendant à douze pays cette possibilité de qualifier deux représentants.

Il y a trois récompenses individuelles : la meilleure joueuse de D1 élue par l’UNFP (Eugénie Le Sommer, 2015, OL) ; la meilleure joueuse de la D1 élue par les entraîneurs et les joueuses (Eugénie Le Sommer, 2015, Ol)) ; la meilleure buteuse de la D1 (Lotta Schelin, 2015, Ol, Suède).

Les statuts. Les clubs sont soit liés avec un club professionnel (ASSE, Ol, Montpellier, Guingamp, PSG, Nîmes), soit avec un club amateur mixte (Albi, Rodez, La Roche sur Yon, la VGA Saint Maur) soit exclusivement féminin et amateur (Juvisy, Soyaux).

Trois clubs ont des contrats fédéraux et ont décidé de salarier toutes leurs joueuses. L’Olympique Lyonnais qui a beaucoup de joueuses internationales françaises. Le Paris Saint Germain qui a investi pour recruter des joueuses internationales étrangères afin de se mettre au niveau de l’OL. Montpellier Hsc qui est le premier club professionnel à avoir investi dans le football féminin en salariant les joueuses.

Les joueuses. Les autres clubs sont amateurs et les joueuses ont d’autres activités (scolaires, universitaires et professionnelles). Elles perçoivent, pour certaines, des contrats fédéraux pour des mi-temps ou/et négocient avec leurs autres activités pour avoir des horaires aménagés. Dans ce cadre, elles mènent ce qui est coutume d’appeler un « double projet » : la réussite sportive et la réussite de la vie professionnelle.

Certaines joueuses jouent au plus haut niveau sur leurs talents ; d’autres sont passées par les centres de formation de la fédération appelés « Pôles Espoirs » et pour les meilleures le « Pôle France ». Enfin, les internationales françaises jouent en D1 et rarement à l’étranger.

Les scores. Il est assez rare (5-6 dans une saison) d’entendre des scores supérieurs à 6-0 mais cela arrive nécessairement dans la saison. L’ampleur fait qu’on les retient plus facilement. Ils s’expliquent pour deux grandes raisons :

  • les féminines jouent de la 1ère à la 95′ quelque soit l’adversaire.
  • les différences sont importantes entre les professionnelles et les amateurs. Au bout d’un certain temps, les amateurs ne peuvent que craquer.

Il faut retenir que la tendance actuelle « de poser le jeu » va réduire ces scores. Les féminines « du haut de tableau » savent maitriser la possession de la balle même quand elles sont dominées. C’est une grande évolution du football féminin qui la met au niveau des garçons.

Les régions de la D1 : 

On note une présence plus forte du Sud de la France (Albi, Nîmes, Rodez, Montpellier) depuis deux saisons où seul Montpellier et Rodez étaient dans l’élite.

Le centre est historiquement présent avec l’Olympique Lyonnais et Saint-Etienne. L’Ile de France maintient ses trois clubs depuis trois saisons avec le Paris Saint Germain, Juvisy-Essonne et la Vga Saint Maur.

Enfin, on trouve Soyaux dans la Charente, la Roche sur Yon comme représentant de l’Ouest de la France et Guingamp pour la région Bretagne. 

Dans un groupe de douze, il y a nécessairement des régions absentes. Elles sont plus marqués si on doit comparer avec la Ligue 1 masculine, qui comprend 20 clubs.

On note qu’il n’y a aucun club de la région Sud-Ouest au plus haut niveau de l’élite depuis longtemps et que le Nord de la France, qui avait une forte présence historique dans le football féminin, n’a plus de clubs dans l’élite. De la même manière, l’Est de la France est en seconde division avec Nancy et Metz qui vient de redescendre après une montée l’an dernier.

Une montée des clubs de L1 dans le football féminin.

Les Girondins de Bordeaux viennent de se lancer dans l’aventure en D2 et le Losc a fait de même, les deux en fusionnant avec des clubs régionaux.

On attend la montée de l‘OM de Marseille pour l’an prochain qui a lutté au coude à coude avec Nîmes Métropole Gard la saison dernière et qui a recruté des joueuses de D1 pour passer cet obstacle. Et la présence des grands noms de la Ligue 1 en D2 interpellent (Girondins de Bordeaux, Losc, Nancy, Metz) sans pour autant garantir leurs montées :

  • Simplement, ils ne peuvent pas tous monter ensemble.
  • La ressource des joueuses de haut niveau est rare ; elle préfère jouer en D1 car elle trouve preneur.
  • Les joueuses de ces clubs ont d’autres activités. Elles ne sont pas professionnelles comme les joueurs masculins de leur club. Il est difficile, pour elles, de maintenir un niveau de performances constant.
  • Les clubs féminins locaux ont des racines profondes qui les mettent au niveau des clubs de L1 et L2 qui arrivent.

L’enjeu international de cette saison : 

C’est le parcours du PSG et de l’Olympique Lyonnais en Coupe d’Europe avec les possibilités d’une finale comme d’un titre. Le PSG finaliste en 2015 alors que l’Olympique Lyonnais veut revenir au plus haut niveau après une domination pendant quatre ans (2010, 2011, 2012, 2013).

Ce sont les Jeux Olympiques de Rio pour la France qui emmènera 18 sélectionnées au lieu de 23 en Coupe du Monde pour postuler à une médaille quand ceux des JO de Londres en 2012 ont été terminés avec une bonne 4ème place.

La particularité de la D1 féminine.

Il n’y a que deux coaches féminins dans l’élite pour douze clubs. Les coaches masculins diplômés sont nombreux et le football féminin commence à les intéresser. Être ancienne joueuse ne suffit plus pour postuler au management d’un club féminin, et il faut plus de joueuses qui veillent aller vers la formation de coachs afin d’équilibrer ce ratio sans oublier que l’on peut imaginer qu’une parité de conscience doit exister dans l’esprit des présidents afin de choisir des femmes au management des équipes de l’élite.

William Commegrain lesfeminines.fr