A l’évidence, elle mériterait le titre de Meilleure Joueuse du Mondial, soit le Ballon d’Or ADIDAS si la compétition s’était arrêtée sur 5 matches. Elle a fait quatre matches pleins et je ne crois pas avoir vu une autre joueuse d’une autre équipe à l’avoir fait. Elle le mériterait comme Lady Andrade aurait pu le mériter avec ses quatre matches colombiens.

Mais la compétition se joue sur sept matches et on ne peut pas être objectif si on ne dit pas que Megan Rapinoe a fait une superbe coupe du Monde, peut-être même meilleur que la française Amandine Henry. Certes, elle a été suspendue mais sa demi-finale a été très correcte et il y a la finale à jouer.

Et puis, l’américaine est aussi en concurrence avec la capitaine japonaise (7 matches) qui a été d’une régularité exemplaire quand l’anglaise BRONZE, (7 matches) défenseuse, a été tout juste excellente dans ses montées comme dans ses défenses, avec un jeu qui ressemble assez à celui de la parisienne et capitaine Sabrina Delannoy.

Cela fait beaucoup de candidates.

Pourtant la française a été extraordinaire dans son jeu avec des volontés d’initiatives incroyables, notamment dans le relance du jeu long qu’elle utilisait peu auparavant, usant de son physique pour créer la différence alors que dans ce tournoi, elle a su donner d’excellents ballons longs tout en gardant une part d’efforts qui lui coutait cher en fin de match.

Ses transversales ont transformé le jeu français. On peut juste lui reprocher de les « avoir trop mise » dans les pieds ce qui entraine plusieurs contrôles de la part des féminines quand la balle pourrait être « poussée » devant pour créer le décalage qui fait peur à toutes les défenses. Enfin, elle joue trop souvent avec les mêmes joueuses. Ainsi, ses liaisons sont prévisibles ce qui pose un problème face aux équipes du Top five mondial. A l’inverse, elle a la capacité d’innover (tirs lointains) ce qui lui donne un bel avenir.

Elle sera certainement dans l’équipe type du Mondial et,

si elle n’était pas à l’Olympique Lyonnais, elle aurait été noyée de propositions de contrats, notamment allemands. Elle sera certainement la future Carly Lloyd française.

Elle aura peut-être une récompense individuelle d’argent ou de bronze, ce qui est une performance pour une joueuse éliminée en quart dès lors que la prestation des finalistes (petite comme grande) n’est pas extraordinaire.

William Commegrain lesfeminines.fr