Jamais la Loi 14 n’a été aussi présente dans l’Histoire de la Coupe du Monde pour qualifier les deux finalistes. En réponse aux deux pénalties de la première demi-finale entre les USA et l’Allemagne, cette finale a été écrite par les mêmes scénaristes qui d’un côté ont donné le fameux « penalty Kick » au Japon avec la réalisation de sa capitaine, Aya Miyama (33′, 1-0) pour, sept minutes après, égaliser les sanctions en offrant à Fara Williams l’égalisation (40′, 1-1) sous le coup de sifflet strident qui accompagne l’auguste geste qui désigne le point au centre de la surface de réparation.

Le penalty est interprétation comme toute faute est interprétable. Quel est l’indicateur de tolérance ? Le corps arbitral de ce Mondial a appliqué précisément l’intégralité des dix règles, et de ce fait, a donné à cette sanction un caractère plus normal, allant jusqu’aux erreurs. Le pénalty est l’objet d’une faute. Il n’est plus la sanction suprême. Donc il suffit d’une simple faute pour qu’elle devienne pénalty. A partir de là, l’exigence du coup de sifflet est moindre, et l’attaquant peut exagérer son geste pour obtenir le bénéfice de la sanction suprême. Elle a des chances de l’obtenir. C’est à mon sens, la raison première de cette omniprésence dans les résultats des matches.

Certains acquiesceront, d’autres réclamerons la tolérance qui donne à cette sanction l’émotion. Quelle sera la décision de l’arbitre ? L’erreur est si proche. Pour ce Mondial, c’est une évidence que le penalty est très présent. C’est souvent le cas dans les compétitions en football féminin.

Deux demi-finales, quatre penalties. Le Mondial de football féminin se joue à l’application des règles qui transforme l’une des dix fautes générant un coup franc direct à l’intérieur de la surface adverse en penalties.
L’anglais, William Mac Crum, inventeur de cette sanction (1890, source wikipédia), n’a jamais été aussi présent et ce geste est si fort en émotion que quiconque dans la rue se prête à le miner, main à la bouche, l’autre bras tendu, légérement penché vers le sol, doigt inquisiteur désignant la précision, regard perçant comme l’est la Justice du moment, aura perdu ou gagné suivant la nature du jeu en cause.

Tout le monde aura identifié l’Auguste Seigneur qui, par cette décision, donne la force à l’un pour enclencher le début de la faiblesse à l’autre.

Début de faiblesse car souvent, un penalty contre soi engendre une révolte. L’envie de retourner cette décision du sort arbitral, car une faute dans la surface n’est pas nécessairement le fruit d’une domination du bénéficiaire. La révolte gronde et le public, avec son coeur de justicier donne aux joueurs, aux joueuses, la force de renverser.

Sept minutes après, les anglaises sont dans la surface adverse et obtiennent un pénalty.

William Mac Crum ne savait peut-être pas qu’il a inventé la règle la plus émotionnelle du football.

En football féminin, elle aura été utilisée quatre fois en demi-finale de ce mondial. Enorme, peut-être historique ? A retenir.

William Commegrain lesfeminines.fr