Un regard sur les féminines du Paris Saint Germain pour les voir jouer très souvent à Charlety depuis trois saisons. 

Les deux gardiennes sont au même niveau :

Katarzyna Kiedrzynek (internationale polonaise qui a arrêté la sélection pour divergence avec son sélectionneur) est certainement une des actrices de la qualification du PSG, notamment avec un arrêt incroyable au match aller contre Wolfsburg face à Martina Muller (2′) et une série déterminante au retour, a la qualité rare d’aller chercher des balles impossibles dans les lucarnes. Elle a une sureté « en mains hautes » qui la met au top européen. Longiligne et souple comme un chat, son passé de gardienne de hand ne doit pas y être étranger.

La gardienne Désirée Schumann, habituée de ce niveau puisqu’elle en est à sa quatrième finale (2010, 2011, 2012, 2015) ; deux fois finalistes malheureuse en Ligue des Champions face à l’Olympique Lyonnais (2011 avec Potsdam et 2012 avec FFC Frankfurt) pour une fois gagnante avec l’épreuve des tirs aux buts face à l’Olympique Lyonnais de Farid Benstiti a les mêmes qualités, comme elle a pu le démontrer sur un tir de Caroline Hansen lors de la dernière journée de championnat.

La défense parisienne est imprenable car il s’agit de lui prendre son cœur. 

Il va être très difficile à Frankfurt de marquer un but à la défense parisienne car cette défense porte, dans son coeur, dans ses tripes, dans son histoire, l’aventure européenne du PSG cette saison et les couleurs du club entre six et dix saisons au moins.

Tout le parcours du PSG cette saison s’est fait avec cette motivation envers leur club. On peut même écrire avec « l’amour de ses couleurs ». Je ne vois pas comment Laure Boulleau, Jessica Houara peuvent se faire déborder en un contre un. Je ne vois pas comment Sabrina Delannoy peut ne pas se jeter, dans un tacle éperdu, sur un tir potentiel adverse. Je ne vois pas comment le caractère de Laura Georges pourra accepter une déconvenue après la défaite en 2013 en finale avec l’Olympique Lyonnais. Je ne vois pas Joséphine Henning ou Annike Krahn accepter de perdre face à Frankfurt, objet de tant de derbys dans leur histoire allemande.

L’attaque allemande est un monstre de création.

Dzenifer Maroszan est une artiste d’origine hongroise du jeu long et mi-long. Elle a une patte incroyable pour une jeune fille de 23 ans et possède des qualités de jeu qui la font ressembler à ce que produisait Michel Platini.

Elle a perdu la finale de 2012 face à l’Olympique Lyonnais mais le but vainqueur qu’elle met en finale de l’Euro et qui donnera le 9ème titre aux allemandes est un but exceptionnel de buteuse.

Un tacle glissé, joué du bout du pied, qui va finir coin opposé. Un geste que peu de féminines peuvent penser. Un geste que personne ne peut marquer. Sauf Elle.

Véronica Boquete joue comme Messi peut jouer. Le besoin de faire une feinte à gauche pour aller à droite ; le besoin de faire une feinte à droite pour aller à gauche. Elle est surprenante dans son dribble et cherche à trouver l’espace du but que la gardienne ne pourra pas atteindre. En ce sens, elle est très efficace. Elle est même dangereuse.

Célia Sasic termine le mouvement. 80% de son temps, elle le passe face au but adverse. C’est une avant-centre à l’ancienne. Lui donner une balle dans la surface, et c’est le risque du but. Ni plus, ni moins. Un but par match dans le championnat allemand sur deux saisons. A ne pas comparer avec le football masculin car les scores peuvent être lourds chez les féminines, mais un des meilleurs scores du football féminin dans la continuité.

L’attaque parisienne est faite de cinq joueuses.

Paris ne joue pas avec des attaquantes types à qui il va être demandé de scorer. Ce n’est pas le jeu parisien. Paris joue avec un bloc offensif qui a des qualités de percussion unique et la capacité sur les côtés de tirer cadrer même en étant décalé. C’est surprenant à ce niveau du football féminin, mais les côtés parisiens sont souvent les clés des rencontres (Aurélie Kaci et Kenza Dali).

Toutes les autres joueuses deviennent des offensives dès lors que le ballon est dans les vingt cinq mètres adverses et c’est en bourdonnant, avec un jeu barcelonnais unique en football féminin que Kosavare Asllani, Fatmire Alushi, Marie-Laure Delie, Linda Bresonik, Shirley Cruz, finissent des actions en scorant. Les adversaires ne sachant plus où est réellement le danger. En fait, il est partout.

La défense allemande est une défense à plat.

Quand la défense est haute, elle est très forte pour relancer le jeu dans la partie adverse, et en même temps, par le fait qu’elle joue à plat, elle est vite déséquilibrée par les balles dans le dos. De la même manière, elle a du mal à ressortir les ballons proprement et peut, dans ces conditions, subir de trop sans pouvoir servir Marozsan qui, dans ce cas, serait redoutable en lançant le jeu de Frankfurt.

Le milieu de terrain sent la Coupe du Monde.

Qui aura le ballon, aura la Coupe. Le milieu de terrain va être la clé du match car il porte le jeu des deux équipes. Techniquement, mentalement, tactiquement. Ce milieu est du niveau d’une finale de Coupe du Monde avec l’enjeu qui va avec.

Les féminines du Paris Saint Germain joueront avec le cœur entre les dents. 

Un parcours de rêve d’un côté pour le PSG ; un parcours plus facile pour Frankfurt. Et une seule vérité : au bout des 90 minutes, voire 120, voire 150 avec les tirs aux buts, un titre de Champion ou de vice-champion.

Un stade plein (17.000 spectateurs), Michel Platini à la baguette pour remettre la Coupe sous les yeux d’Angéla Merkel. Une retransmission sur les deux chaînes publiques ZDF et France 2, sur Eurosport France et Allemagne. Il y aura tout pour un grand spectacle d’autant plus que la remise du Trophée se fera vers les 20 heures .. Idéal pour passer sur la grande messe du soir.

Il va y avoir des larmes. Des larmes de joie. Des larmes de tristesse. Les féminines du Paris Saint Germain sont en train de donner naissance à des couleurs, à une marque avec une réalité : un titre. Le plus beau. Européen. Venue de nulle part, accrochée à un projet, investie dans un travail ; les parisiennes vont venir pour gagner. Elles peuvent le faire.

Paris Saint Germain a plus de qualités pour gagner. Frankfurt, à Berlin en Allemagne, a néanmoins sa chance de l’emporter. Les françaises gagnent autant que l’Allemagne en finale des clubs (2-2) pour la France. Demain soir, il y aura un leadeur.

William Commegrain lesfeminines.fr

Jeudi 14 mai, 18 heures, France 2 ou Eurosport pour la france/ ZDF et Eurosport pour l’Allemagne.

Finale de la Ligue des Champions 2015. PSG - Wolfsburg. Les feminines.fr

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