Farid Benstiti salue le groupe de supporters parisiens habituels. Crédit Giovanni Pablo. Lesfeminines.fr

Farid Benstiti salue le groupe de supporteurs parisiens habituels. Crédit Giovanni Pablo. Lesfeminines.fr

 

Hommage à des gens vivants pour saluer une performance.

Il est de tous les déplacements.

Ils sont de tous les déplacements. Pas si nombreux, un groupe d’une dizaine de personnes, toujours confinés au même endroit, c’est à dire à droite en sortant des vestiaires et à gauche pour tout le groupe parisien qui se trouve sur le terrain.

Impossible de les rater, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, qu’il fasse soleil, « ils-elles » sont là. C’est, ce sont les supporteurs de l’équipe féminine du Paris Saint Germain.

Je crois qu’ils doivent être les seuls à chanter quand les autres clubs ont des supporteurs qui vivent. A Juvisy par exemple, tout le monde attend la voix de Juvisy, qui dans les tribunes, lance l’appel au courage et à la réussite. Père d’une fille de l’équipe de France, il est celui qui chante les mots. A Issy, il y en a un qui est plein d’humour. Au Mans, il y en avait un autre débordant d’émotions. A Montpellier, il y a une Dame célèbre. Et certainement, ailleurs il en est de même.

Mais chanter, c’est rare.

Le football féminin n’est pas le football masculin et le public n’est pas du tout le même ou s’il est le même, il ne vient pas avec le même regard, les mêmes attentes alors ils surprennent toujours.

Dans notre vie, il y a des poignées de mains qui ne servent à rien et il y en a d’autres qui servent et surtout qui restent. Celle-ci en est certainement une. Pour le supporteur et j’imagine pour le coach parisien.
N’imaginez pas un groupe d’Ultras. Non rien de cela, c’est un groupe qui se déplace là où vont les féminines du PSG. Si le match a lieu dans la région parisienne, vous êtes certain de les retrouver. Ils ont leur chant, c’est toujours un chant « d’amour » aux couleurs des féminines.

Cela fait trois ans qu’ils doivent suivre les féminines. Au début, il étaient deux ou trois. Comme deux frères et un cousin. Tout le monde était surpris de voir ce groupe chanter aussi fort que ceux qui se trouvent au Parc des Princes devant une affluence qui ne dépassait pas les cinq cent personnes.

Peu importe, ils s’impliquaient tout autant et puis, de fil en aiguille, le groupe s’est constitué et les regards se sont apaisés. Je me souviens d’eux lors de la première qualification européenne (2013) du PSG face à Juvisy dans l’historique stade de Maquin, aux couleurs très anglaises. Ils avaient chanté du début à la fin et avait donné à cette victoire parisienne, le goût de l’exploit et de la performance vus autrement que par les joueuses.

Puis, à chaque match que ce soit d’avant-saison ou dans la saison, ils sont là.

A croire qu’ils espèrent pouvoir être repérés par les « chercheurs de talents » des stars en oubliant que sur Eurosport, le diffuseur de la D1 féminine, il n’y a pas d’émissions « de télé-crochet » qui mettent en avant les talents vocaux. A tort peut-être.

Quand vous n’êtes pas au stade et que vous écoutez une diffusion, si vous prêtez attention au son, vous les entendrez. A Tyresö (2013), ils m’ont dit avoir fait un périple de fou pour arriver en Suède et surtout pour y revenir. C’était incroyable de voir les joueuses se démener dans cette soirée d’Automne de l’Europe du Nord, et d’entendre sans les voir, les chants parisiens.

Puis soudain, le réalisateur n’en pouvant plus, avait fait un plan sur le groupe. Dix, pas plus, à chanter et à en perdre leur voix, dans ce vide cosmique de la nuit noire, torses nus, couverts de leur passion du football féminin et des filles du Paris Saint Germain.

Une autre fois, je les ai vu pour un match en pleine campagne. Ils étaient deux. Ils chantaient. Cette fois pour un match d ‘avant-saison entre Juvisy et Guingamp. Une autre fois, c’était au stade Chéron de Saint-Maur pour l’opposition de la Coupe de France face à l’Olympique Lyonnais. Un groupe chantait, c’était Eux, c’était Elles. Quand le Paris Saint Germain ne joue pas ; ils vont ailleurs.

Quoi qu’il me semble, que les féminines du PSG ont gagné définitivement leurs cœurs depuis cette saison. C’est ainsi, ils pratiquent le plus beau et le plus vrai des serments d’aujourd’hui : la fidélité.

Bien que je connaisse leurs prénoms, ils sont souvent anonymes. Cette photo prise par Giovanni Pablo les met en lumières. On sent l’attente du supporter et le message passé au coach. Il lui dit « respect » pour cette performance. Il lui dit « Merci » du fond du cœur et si Kiedrzynek Katarzyna, la gardienne polonaise du PSG nous a dit « avoir mis tout son coeur sur le terrain lors du match retour face à Wolfsburg » qualifiant le PSG avec des parades de qualité ; le supporteur dit au coach parisien qu’il a fait exactement la même chose.

Et Farid Benstiti qui va les voir n’en pense certainement pas moins.

La photo de Giovanni Pablo montre la vérité hebdomadaire du PSG féminine. Ces deux personnages font partie du PSG. Chacun différemment, chacun à leur manière. Mais indissociable en fait. Que vaut un club sans joueuses et staff ? Que vaut un club de l’élite sans supporters ?

Dans notre vie, il y a des poignées de mains qui ne servent à rien et il y en a d’autres qui servent et surtout qui restent. Celle-ci en est certainement une. Pour le supporteur et j’imagine pour le coach parisien.

William Commegrain lesfeminines.fr

PS : je propose qu’Eurosport organise un concours des chants de supporteurs. Que vaut un match sans supporteurs ? Existe-t-il un club sans supporteur ? Si les chanteurs ne sont pas si nombreux, l’idée festive, sa préparation, le partage et la découverte associés avec un zeste de compétition pourrait donner une belle dynamique.

Oui, un concours de chants de supporteurs, surtout avec des calendriers télévisuels prévus à l’avance qui permettrait une préparation et une motivation, cela pourrait donner du sens aux images pour des retransmissions qui ne demandent qu’à avoir le goût de l’inattendu et du surprenant quand le jeu ne peut pas le donner tout le temps, soit en Ligue 2, soit en D1 féminine.

Les féminines comme les hommes ont leur type de supporteurs. Et puis, avec l’Euro 2016, ce serait un bon entraînement de motiver les gens à chanter. Car un stade qui chante, c’est quelque chose ! Une retransmission avec des chants, c’est aussi autre chose !

Alors je vous le dis, pas un match sans « chants de supporteurs ». Un petit concours, quelques notes pour évaluer, des critères à définir et il ne reste plus qu’à la passion de s’exercer. Le tout, en direct et en postcast sur DailyMotion.

C’est peut-être une bonne idée.

A Créteil (Ligue 2), ils ont un groupe de supporters qui chantent bien. De la tribune de presse, c’est toujours un plaisir de les entendre.