Réactions. Le sport est émotion quand le commentaire est « retenu ».

Devant la surprise d’un tel résultat, une seule chose résonne en zone mixte. La peur de lâcher des mots excessifs même si ils sont proches de la vérité de ce match.

Farid Benstiti rappelle « on va bien respecter cette équipe car en football tout est possible » quand Ralf Kellermann constate « Nous avons perdu contre une bonne équipe, mais pas contre une super équipe ». « Nous sommes optimistes. On ne devrait pas encore nous voir lâcher« .

Le football est vraiment bizarre. C’est un sport d’émotions et les gens ont tellement peur que l’émotion et les mots qui devraient les gagner aient un risque d’être contrariés par un résultat éventuel contraire qu’ils se gardent bien de dire ce que les faits imposent.

C’est bizarre mais respectable car le football est joué par des acteurs et non pas par des observateurs ou des supporters. C’est juste bizarre, mais n’oublions pas que ce sont les acteurs qui ont toujours raison. Eux, ils font.

Wolfsburg a été plus surprenant que ne l’a été le Paris Saint Germain qui a joué son jeu, comme il sait le faire. 

S’il ne s’agit pas de dire que Wolfsburg n’ait pas sa chance au second tour, il s’agit simplement de constater que l’incroyable a été réalisé par le Paris Saint Germain, car qui aurait pu croire que ce match se serait terminé par aucun but de marqué par le double tenant avec une avance de deux buts à l’extérieur pour le PSG ?

Comment ce résultat s’est réalisé ? Pour Ralf Kellermann, la réponse est dans la prestation d’une majeure partie de son équipe : « il faut dire qu’aujourd’hui sept à huit de nos joueuses sont restées au-dessous de leurs possibilités et dans ce cas tu ne peux pas gagner contre un équipe excellente comme le PSG« , rajoutant même que : »Félicitations à notre équipe adverse, la victoire est méritée. Le PSG a été plus calme en possession du ballon et a profité de ses occasions. » alors que du côté de Wolfburg, le coach allemand constate que : « Pendant tout le match nous n’avons pu créer qu’une seule réelle occasion de but, et c’était après deux minutes.« 

Wolfsburg doit une revanche.

Il est clair que Wolfsburg doit une revanche au football féminin et à ses supporters. Alexandra Popp précise : « Nous ne lâcherons pas. Deux buts d’avance ne sont pas trop.« 

Du côté parisien, il y a longtemps que l’information est acquise. le football allemand ne lâche rien et n’a d’ailleurs aucune raison de lâcher quoi que ce soit. Jessica Houara : « Ne pas avoir pris de buts et avoir marqué deux buts, je pense que c’est un bon premier pas, maintenant il y a un deuxième match à jouer on sait que les allemands ne lâchent jamais rien, donc il ne faut pas qu’on pense qu’on est déjà en finale parce que ca va être très dur au match retour.« 

Paris n’est pas dupe. Les parisiennes attendent de pied ferme un match retour qui sera très chaud. 

La question n’est pas de savoir si Wolfsburg va tout faire pour renverser la situation. La réponse est acquise. Wolfsburg va tout faire pour cela. La question est de savoir si les joueuses allemandes peuvent s’imposer avec trois buts d’écart au Paris Saint Germain. Une partie de la réponse peut s’entendre dans la réponse de Jessica Houara :

. vous avez gagné grâce à votre préparation ou grâce aux faiblesses de Wolfsburg ? La réponse de la joueuse est précise : « Je pense qu’on avait bien préparé ce match surtout défensivement, on savait la manière dont elles jouaient, on savait qu’elles aimaient jouer long, qu’elles aimaient jouer sur les côtés, on a énormément travaillé sur cela, je pense qu’on les a empêché de jouer, après elles ont fait des erreurs techniques, certes, je pense qu’on a très bien défendu« .

La partie se jouera dans l’analyse et dans la prestation des joueuses. Trois buts d’écart, c’est énorme. En même temps, c’est bien entendu possible mais si Paris Saint Germain fournit la même prestation à Charlety qu’à Wolfsburg, il parait difficile pour Wolfsburg de mettre trois buts à une défense qui a de vraies qualités, sans de son côté en prendre un.

Sauf qu’avec un 0-2, les deux équipes devront se départager aux tirs au but.

Si elles le font, elles auront réalisé un exploit en revenant d’une situation impossible avec soit un 0-3 en faveur de Wolfsburg ou un 1-4, voire un 2-5.

Sinon, c’est le fameux 0-2 avec la séance des tirs aux buts.

Et oui, le fameux tirs aux buts. Courant en football féminin.

Si le Paris Saint Germain se qualifie, les féminines auront réalisé un exploit : éliminer les deux derniers tenants de la Ligue des Champions (Lyon et Wolfsburg) et aller vers une première finale pour sa troisième participation européenne. C’est aussi un beau challenge et une bonne raison de ne pas prendre trois buts d’écart.

Dans les deux cas, ce sera un match retour pour l’exploit.

Propos recueillis par notre correspondant Gerd.

William Commegrain lesfeminines.fr

Match retour : Paris Saint Germain féminines – Wolfsburg. Demi-finale Ligue des Champions. Dimanche 26 avril 2015 à Charlety, 18h00.