Le Canada, 3ème des JO de Londres, prépare sa Coupe du Monde.

Elles en attendent beaucoup de cette Coupe du Monde à domicile, tellement déçues de l’aventure allemande en 2011, pourtant versées dans un groupe difficile qu’on aurait pu qualifier « du groupe de la Mort » dont la France de Bruno Bini était sortie seconde et qualifiée.

Le canada veut oublier le séisme de l’Allemagne en 2011, éliminée au premier tour, dans un groupe de la mort.
Venue à la dernière édition allemande (2011), auréolée d’une victoire au Tournoi de Chypre et de Rio et le gain de la Golf Cup face aux américaines, les canadiennes ont connu le désastre de ne pas réussir à sortir de la poule de groupe au titre des deux meilleurs premiers et sont passées, lors de la dernière coupe du Monde, à la trappe avec trois défaites : face à la France (4-0), face au Nigéria (1-0), face à l’Allemagne (2-1). Revenue depuis lors avec une médaille de bronze aux JO de Londres en 2012 face à la France (1-0).

Historiquement, la Coupe du Monde ne réussit pas au Canada

Si les participations aux JO sont souvent qualitatives : quart de finale en 2008, troisième en 2012 ; il n’en est pas de même à la Coupe du Monde où sur les cinq Coupes du Monde jouées parmi les six éditions (1991 à 2011), le Canada a été éliminé quatre fois en poule pour une élimination face aux américaines en 2007 au stade des quarts de finale.

Le Canada travaille pour changer cette histoire

Avec la difficulté de ne pas avoir pu jouer des matches de compétition pour se qualifier, même si ces derniers sont souvent des formalités sportives pour les équipes du top Ten mondial dont le Canada fait partie (9è) ; le Canada a des avantages à faire valoir pour changer le cours de cette histoire.

L’essentiel des internationales jouent dans la Ligue professionnelle américaine (National Woman Soccer League) qui est un consortium financier entre le Mexique, les USA et le Canada.
L’essentiel de ses internationales (13) sont dans la Ligue Professionnelle américaine qui est un consortium financier des fédérations américaines, canadiennes et mexicaines « hébergeant » 42 internationales dont 25 américaines et quatre mexicaine en 2015 (prise en charge par les fédérations des salaires des joueuses) .

Elles seront en pleine saison professionnelle (10 avril 2015 – 27 septembre 2015) et joueront les quatre premiers matchs de la saison avec leur club (franchise) qui ont accepté de les mettre ensuite à la disposition de l’équipe nationale. Il est à noter que la WNSL cessera pendant une courte période de douze jours au début de la Coupe du Monde.

Une star, christine Sinclair, plusieurs fois sur le podium de la meilleure joueuse mondiale, plus de 200 sélections, bientôt plus de 150 buts.
Le Canada possède deux éléments majeurs en pleine dynamique positive qui pourraient tirer les Rouges et Blanches au plus haut niveau : Christine Sinclair (203 sélections et 147 buts), star de ce sport comme pourrait l’être un Zidane en France. C’est à dire emblématique pour les pratiquantes comme pour les non-pratiquantes ; connues et appréciées par toutes les générations de pratiquantes. Et un jeune coach britannique de 39 ans, John Herdman, à la tête de la sélection depuis « l’après Coupe du Monde 2011 » et connaisseur du football féminin en tant que coach de la Nouvelle-Zelande de 2006 à 2011 (19ème mondial) apportant au Canada son premier renouveau international avec la médaille de bronze aux JO de Londres.

Le match contre la France pour la médaille de bronze

Rencontrer la France de Bruno Bini pour une médaille aux JO de Londres et avoir l’idée de l’emporter était, pour le Canada, une utopie tant, dans les années 2011 et 2012, les françaises produisaient un jeu de Championne du Monde, sans l’expérience qui va avec : mener 2-0 face aux américaines (1ère mondiale) pour perdre 4-0 juste après une victoire 2-0 face aux récentes championnes du monde japonaise à Charlety.

Dans cette partie, la domination française a été totale et les canadiennes ont marqué le but vainqueur dans l’ultime minute du match. Pourtant, en mars de la même année, elles s’étaient inclinées en finale du Tournoi de Chypre (2-0) face à la France qui récoltait là, son premier titre international en A.

La Force du Canada : capable de gagner même en étant dominé.

Pour une équipe 9ème mondiale qui veut une médaille en Coupe du Monde et se qualifier pour les Jeux Olympiques, c’est une obligation que de savoir gagner en étant dominé et prendre la victoire face à meilleur
Elles sont capables de gagner même en étant dominées ce qui est très rare en football féminin où l’équipe dominante dans le jeu remporte la victoire. Je n’en vois que peu à pouvoir le faire : l’Allemagne, le Canada, la Norvège. Cette qualité, associée à celle du public où il ne sera pas surprenant de voir plus de 30.000 spectateurs lors de leurs matches, et beaucoup plus si elles vont plus loin sera la Grande Force du Canada en 2015.

Si elles veulent aller loin, elles rencontreront à l’évidence de meilleures équipes ; il leur restera à gagner.

William Commegrain – lesfeminines.fr