Un PSG, appliqué dans sa tactique étouffe totalement Twente (1-0) et se qualifie pour un 1/8ème franco-français face à Lyon

Paris devient fort car il vit précisément ce qu’il avait prévu de vivre. Sans douter, avec une réalisation à la 83′ d’Horan qui n’est pas une délivrance, mais une satisfaction.

Fiche Technique :

Stade Charlety - Terrain humide - 16 degrés - 20h45 - Retransmission sur Bein Sport

Spectateurs :
1200 environ.

Résultat : (83′, Horan)

Arbitres : Morag Pirie.
Assistantes : Kyllie McMullen, Hayley Irvine.
Carton jaune : Wigger (40') ; Hamraoui (48')

Paris Saint Germain :

KIEDRZYNEK Katarzyna - DELANNOY Sabrina (cap), GEORGES Laura (90', Joséphine HENNING) , Annike KRAHN , HOUARA-D'HOMMEAUX Jessica - HAMRAOUI Kheira, SEGER Caroline, ALUSHI Fatmire (88',Sara GAMA), , KACI Aurélie - ASLLANI Kosovare, BRESONIK Linda (67', Lindsey HORAN) Coach : Farid Benstiti. Banc : Ann-Katrin BERGER, Marie-Antoinette KATOTO, Grace GEOYORO, Anissa LAHMARI

Twente :

Sari VAN VEENENDAAL - Maud ROETGERING, Danique KERKDIJK, Larissa WIGGER, Siri WORM - Anouk DEKKER (cap) MartheEmile MUNSTERMAN (46', Maayke HEUVER), Shanice Van de SANDEN (80' Veronica NAPOLI), Jill ROORD, Yana DANIELS (64' Betty ANANE) - Ellen JANSEN coach Arjan Veurink. Banc : Arianna CRISCIONNE, Kirsten BAKKER, Judith WESTERVELT, Felicienne MINNAAR. 


Appliquée et confiante dans la tactique mis en place pour bloquer cet adversaire néerlandais.

30′ de jeu, la tactique prévue du Paris Saint Germain fonctionne parfaitement.

Sabrina Delannoy, la capitaine emblématique du PSG, nous confiait la veille de la rencontre que « si on fait ce qu’il faut pour gagner, que l’on joue notre jeu et que l’on est solide défensivement, je ne suis pas du tout inquiète. » La clé, c’est de jouer plus haut, de ne pas craindre d’aller les chercher comme on avait fait en 1ère mi-temps chez elle, où on a concédé très peu d’occasions. Avec un bloc plus haut, on pourra contrer ses joueuses qui ont aussi du talent.

C’est exactement ce que le PSG nous a montré avec une défense très haute qui a récupéré tous les ballons adverses et s’est mis à relancer immédiatement le jeu en profondeur dans le camp néerlandais, les boxant pendant 30 minutes, pour les mettre dans les « cordes » de leur but. Après un premier tir puissant de Caroline Seger qui a bénéficié d’une balle aux abords de la surface (6′), on assiste à une période partagée de mise en place de la tactique prévue. Paris défendant haut, Twente redonnant le jeu à sa capitaine, au physique décathlonien, qui relançait avec des balles longues.

Dès la 20′, Paris à l’affût en contres s’offre 4 occasions

Bizarrement, c’est une faute d’inattention de sa capitaine sur une relance arrière sans regarder que Paris s’offre une occasion qui frôle la ligne. La balle étant prise par Asllani, à l’affût qui dribble la gardienne pour placer un gauche que la latérale néerlandaise, revenue, sauvera sur la ligne (20′). C’est la même Asllani qui sera servie par Caroline Seger, dans la même position que contre Juvisy, en contre, pour trop enlever son tir (27′). Deux minutes après, c’est Fatmire Alushi, chef d’orchestre du jeu offensif parisien, qui tente le cadre qui s’échappe d’un gauche extérieur (29′).

On cherche les capacités néerlandaises de renverser le jeu parisien. Elles ne montrent que du potentiel sans réalité concrête. Rien de précis. Paris tient son match. Sans souci. Et tout semble même dit quand Linda Bresonik s’échappe sur le côté droit, dans un bel exploit athlétique pour ne pas être rattrapée par son adversaire direct, prête à armer un tir déterminé, appuyé par les supporters parisiens, prêts eux à en chanter les louanges, .. se fait « arrêter » par Larissa Wigger (44′), synonyme de carton rouge que l’arbitre, transformera à tort, en jaune.

La seconde mi-temps conforte la domination des parisiennes et la continuïté dans la maitrise de leur tactique.

Farid Benstiti disait la veille, à la suite de sa capitaine : « Il faut s’imposer franchement chez nous, garder la balle, ne pas la redonner à Twente, et si c’est le cas, savoir gérer tranquillement la situation. En Coupe d’Europe, il faut être solide dans les 20 premières minutes et si on n’a pas marqué, il faudra savoir être patient ».

C’est exactement ce qui va se passer. C’est Asllani qui aura plusieurs occasions dont une action qui montre l’attention des parisiennes dans le jeu offensif, avec une balle récupérée très tôt par Kheira Hamraoui pour relancer, dans la surface Sabrina Delannoy, avec son fameux plat du pied qui va trouver Linda Bresonik, contrée par une parisienne, pour voir la balle devant Kosovare Asllani contrée par la gardienne.

A la 74′, c’est encore Kosovare qui aura un superbe duel face à la gardienne, sur un contre parisien qu’elle mettra dans le petit filet. Et les minutes suivantes montreront encore plus la qualité des coups de pied arrêtés de Fatmire Alushi qui dépose littéralement les balles dans les appels de ses coéquipières (Laura Georges, tête et pied droit).

Pas une parisienne ne s’énerve. Juste Sabrina Delannoy pour un corner concédé qu’elle conteste connaissant l’impact de ces petites situations. Mais sinon, rien. les filles jouent tout aussi vite, se replacent, continuent. Patiemment. Que la solution se fasse. Et effectivement, elle se fera, à la manière d’un Charlie Chaplin, anachronique, bizarre, souriant, mais tout aussi vrai et important.

Horan, qui vient de rentrer, encore buteuse ! (83′, Horan)

Les 15 dernières minutes seront encore plus une « attaque-défense » parisienne où la seule interrogation qui pourrait rester serait de savoir à quel moment Twente va craquer sur les coups de boutoir des parisiennes, tellement l’emprise physique, technique, tactique et mentale semblent prégnantes. Tout se dirige vers un score vierge de but et non pas d’occasions, quand sur une récupération de Caroline Seger suite à une erreur adverse qui fait du Shirley Cruz en jouant aussi hait et aussi vite pour servir kosovare Asllani qui bute sur la défense et permet à Lindsey Horan de placer une pichenette qui finit tranquillement, poteau intérieur pour entrer dans les filets. But (1-0, 7ème but d’Horan, 5 dans les quatre derniers matchs : Montpellier, Juvisy, doublé Issy, et ce soir). Un « but étrange avec un grand sourire » dira-t-elle en zone mixte.

C’est un match à sens unique que Paris a réalisé, remporté haut la main par le PSG, même si le score n’a pas été aussi dantesque que la domination aurait pu le laisser penser. Les néerlandaises ont craqué sur l’impact continuel des parisiennes dans le jeu, et le but en est l’illustration flagrante. Le travail est fait. Les féminines du PSG inaugurent leur 1ère victoire européenne à Charlety. Pas rien comme symbole. Les filles commencent à aimer Charlety. Souvent des victoires, rarement des défaites. 

Lyon devient une réalité. Ce seront 3 rencontres en Novembre. Une autre aventure, pour laquelle Paris ne semble pas désarmé avec la qualité de ses joueuses et leurs expériences. Rien à voir avec la première Ligue des Champions parisienne se souvenait en souriant Sabrina Delannoy. Aujourd’hui, dans l’équipe, il n’y a que des internationales. Reste qu’en face, ce sera Lyon et inutile de demander à Laura Georges ce qu’elle pense réellement : « il y a encore du travail ; Lyon est encore plus efficace ; mais il y a peut-être un bon coup à jouer … vous croyez ? J’espère. Vous pensez ? J’espère.