Diane Matheson et Project Eight
Deux joueuses canadiennes, stars de l’équipe canadienne de football féminin, surprenante médaille d’Or aux JO de Tokyo, lancent un message fort en annonçant la création à venir d’un championnat professionnel de football féminin au Canada pour 2025.
D’un côté, Diane Matheson, joueuse que les françaises de 2012 connaissent bien, pour avoir marqué le but qui les éliminait de la médaille de bronze aux JO de Londres (2012) à la 90′, retraitée des terrains et la star canadienne Christine Sinclair, 39 ans, triple médaillée olympique (Londres 2012, Rio 2016, Tokyo 2020), meilleure buteuse mondiale avec plus de 185 buts, intégrée comme Conseils d’après la revue The Athletics.
Il s’agirait d’un championnat au format habituel (huit équipes), avec deux conférences comme le continent américain aime à organiser et pour continuer à appliquer ce qui fonctionne correctement auprès de la NWSL américaine, avec une internationale canadienne au moins dans chaque équipe.
Deux équipes se sont déjà avancées, les Vancouver Whitecaps and Calgary Foothills Soccer Club, dont le manager général pour la première, n’est autre que Stéphanie Labbè, ex-gardienne du PSG juste avant sa retraite et surtout, actrice essentielle de la médaille d’Or canadienne (Jo Tokyo 2020) face à la Suède.
La tendance du moment
L’optique étant de créer une ligue pour les femmes et par les femmes, bien que le partenaire professionnel de Diane Matheson soit Thomas Gilbert ; le tout étant inséré dans une structure nouvellement créée : Project Eight.
« We are committed to developing something that is built differently, for women by women. We want to change the soccer landscape in Canada so women’s players can develop and play professionally here at home instead of having to go abroad, as every one of our national team players must do now to be successful. »
À la question posée par The AThletic sur la raison d’une telle action, la réponse de l’ex-milieu de terrain a été celle de l’opportunité du moment :
« Jamais l’environnement n’a été aussi favorable : les féminines ont eu une médaille d’Or aux derniers JO (2020) après deux médailles de bronze consécutives (2012 et 2016) ; l’équipe nationale masculine s’est brillamment qualifiée pour la Coupe du Monde au Qatar en faisant des exploits historiques avec comme coach, l’ex-sélectionneur des féminines, John Herdmann ; la prochaine coupe du monde masculine en 2026 se jouera au Mexique, USA et Canada et la prochaine CONCACAF devrait se jouer au Canada. »
Des arguments qui se tiennent, d’autant que la Coupe du monde féminine en 2015 a été jouée au Canada.
Le Mexique s’est lancé en 2017
Si le projet se réalise, il va ouvrir des portes sur le continent américain, à des joueuses européennes puisque Project Eight deviendra concurrent à la NWSL en termes de recrutement de joueuses et qu’un nouveau marché se crée.
On peut penser que les stars canadiennes, souvent en NWSL américaines, iront jouer dans ce championnat, sauf que, le football féminin est devenu professionnel. Les joueuses courent pour un salaire. Il faudra que ce nouveau championnat ait des revenus suffisants pour lutter face aux salaires inflationnistes des joueuses de très haut niveau canadiennes comme internationales.
Le Mexique, auparavant source de joueuses au championnat américain, a crée en 2017 son propre championnat : Liga MX Femenil avec 18 équipes. Les premières stars européennes ont commencé à y débarquer en 2022 avec l’espagnole Jennifer Hermoso (2e meilleure joueuse FIFA en 2021) au Club de Fútbol Pachuca Femenil. Le record de spectateurs de cette Ligue s’est fait en 2022, avec le champion Tigre contre Club América avec 52.654 spectateurs en finale aller du championnat, et regardé par plus de 5 millions de spectateurs sur le continent américain.
Le football féminin construit sa place. D’abord en s’appuyant sur le football masculin pour l’Europe avec les clubs professionnels que l’on connait ; puis avec sa propre identité dans le continent américain avec des clubs tenus par des identités féminines fortes et extérieures au football comme Natalie Portman et Serena Williams pour le club d’Angel City de Los Angeles.
William Commegrain Lesfeminines.fr
Sur la photo Diane Matheson et John Herdman à Paris en entraînement pour la préparation aux JO de Rio.