Pas facile de parler d’Ada Hegerberg (24 ans) sans l’encenser. Pourtant si on porte un regard purement sportif sur ces performances, on peut se demander si l’investissement de Nike en créant un partenariat de 10 ans avec la joueuse lyonnaise et norvégienne n’est pas plus un pari qu’un investissement.
Si la norvégienne a un palmarès bien fourni avec quatre Women’s Champions League (2016, 2017, 2018, 2019), six titres de championnes de france (2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020) et quatre Coupes de France (2015, 2016, 2017, 2019) ; c’est bien moins qu’une Wendie Renard (13 titres nationaux, six coupes d’Europe, 8 coupes de France) voire d’une Saki Kumagai (7 titres nationaux, 5 Coupes de France, 4 Coupes d’Europe) ou d’Amandine Henry (12 titres, 6 coupes de France, 5 Coupes d’Europe) avec un championnat américain à son palmarès.
En dehors du palmarès lié au club, sur le plan de l’Equipe Nationale, souvent source première de notoriété dans le football féminin, la Norvège s’est écroulée lors de l’Euro 2017 en terminant dernière de son groupe avec la particularité de n’avoir marqué aucun but dans la compétition quand les autres quatrièmes des groupes B, C, D en avaient marqué 5 pour l’Italie, 3 pour le Portugal et 1 pour l’Islande. Une statistique difficile pour une attaquante qui ne peut que faire oublier les 10 des phases de qualifications, dans des groupes souvent faciles (Autriche, Kazakhstan, Pays de Galles, Israel).
Depuis, la joueuse norvégienne avait décidé de ne plus répondre aux sélections norvégiennes.
En fait, depuis 2018, l’attaquante norvégienne marque le pas au plan des statistiques en D1F.
Pour la saison 2020, c’est Marie-Antoinette Katoto qui a pris les devants (16 buts) laissant à la deuxième place Ada Hegerberg (14) victime d’une rupture des ligaments croisés fin janvier. En 2019, la jeune parisienne avait déjà pris les devants (22 buts) devant Ada (20 buts).
Dans les faits, Ada a été meilleure buteuse du championnat de France en 2016, 2017, 2018. Depuis, elle a une concurrence qui vient du PSG avec bien moins de buts marqués. 62 buts pour le PSG en 2019, 89 pour l’Olympique Lyonnais.
Sur le plan international, avec l’équipe norvégienne.
10 buts en qualifications pour l’Euro 2017, 1 but lors de l’Algarve, 3 buts en amical pour 2017. Rien d’exceptionnel pour une très bonne joueuse internationale. En 2016, on note 1 but, 3 buts à la Coupe du Monde 2015 et 5 en éliminatoires. Depuis plus rien.
The Best FIFA ne la fait pas apparaître dans la liste des 10 meilleures mondiales en 2016, 2017 (Euro). Elle sera 3e en 2018 avec une très bonne campagne européenne et terminera 5e en 2019.
Des titres donnés très souvent aux performances avec les équipes nationales. La néerlandaise Lieke Martens, vainqueur de l’Euro 2017 ; la brésilienne Marta (2018) pour un septième titre individuel mondial ; Megan Rapinoe, vainqueur en 2019 du Mondial avec les USA. 2015 et 2016, le titre allait à Carly Lloyd pour le titre mondial 2015 sous les couleurs américaines.
Un ballon d’Or France Football 2018.
En fait depuis la consécration du Ballon d’Or délivré par France Football, le premier pour les féminines associé au titre 2018 de meilleure joueuse UEFA, Ada Hegerberg (24 ans) stagne sur le plan des statistiques. C’est une évidence factuelle.
L’avenir d’Ada Hegerberg
En dehors de la rupture des ligaments croisés qui pose moins d’interrogation que par le passé et peut être même source de performance quand on voit le Mondial fait par Sofia Jakobsson avec la Suède ; elle doit passer à la vitesse supérieure. C’est à coup sûr une championne hors pair.
A mon sens, elle doit retrouver l’équipe nationale et y devenir l’élément décisif au même titre d’un Cristiano Ronaldo (Euro 2016, CDM 2018). La Norvège en a besoin. Il se peut qu’elle aussi, sportivement, en ait besoin pour apparaître bien plus souvent qu’en 2018 dans le podium des meilleures joueuses mondiales, quasiment lié aux personnes avec les équipes nationales.
L’Olympique Lyonnais ne peut pas être la seule source de reconnaissance. D’autant que cette source peut se raréfier avec les présences plus marquées de Barcelone, Wolfsburg, Chelsea et le début d’une fin de cycle lyonnais à la recherche d’une jeunesse pas si facile à trouver.
L’engagement avec Nike, bien négocié par l’agence avsports.co (contrat à six chiffres annuel), doit être la raison de mettre les performances futures au niveau de l’engagement pris. Tant par la joueuse que pour la marque Nike qui a signé un partenariat unique de 10 ans avec la joueuse de 24 ans.
A mon sens, à analyser -pour l’instant- comme un pari plus que comme un investissement.
William Commegrain Lesfeminines.fr
PS : ne voyez pas dans ces lignes une critique. C’est une observations sur des chiffres récents.