UNE FEMME EN LIGUE 1. La Ligue 2 s’annonce serrée pour cette 3ème place qualificative à la montée en L1. Entre Clermont (7è), le Red Star (6è), le Havre (5è), le Rc Lens (4è), le Fc Metz (3è) deux points les séparent. L’enjeu est d’autant plus fort que c’est la dernière possibilité de montée directe pour un troisième lorsque, la saison suivante, il sera contraint à un barrage avec le 18è de Ligue 1 pour évoluer à l’étage supérieur. La L1, Mecque française du football du haut niveau, de la médiatisation et des revenus qui vont avec. Quand vous l’avez en ligne de mire, cela ne se rate pas.
Une de ces trois femmes peut en voir la couleur et surtout la réalité qui, au dire de ceux qui en ont gouté, est du domaine de l’aventure qui reste en mémoire. Un peu comme partir en week-end à 200 kilomètres de chez soi en comparaison d’un voyage à l’autre bout de la planète. Tout simplement, un autre univers.
7è. CLERMONT : Corinne Diacre : « nous sortons du bois ».
Corinne Diacre, coach du Clermont 63, (64 pts, 15V, 9N, 10D) est la moins bien placée des postulants à cette 3ème place puisque 7ème mais certainement celle qui a le plus de chances d’y accéder, rencontrant des équipes éloignées de tout enjeu dramatique avec Tours 10è (35èJ) et Brest 9è (37è) déjà maintenus et Sochaux (38è J, 15è) comme Laval (36è J, 15è) qui devraient, dans les journées à venir, confirmer un maintien qui se profile positivement à l’horizon, notamment quand on a vu la qualité de la prestation des sochaliens face à l’Olympique de Marseille (1/2 finale de Coupe de France 0-1).
Elle me l’avait confié en salle de presse face à Créteil. « Clermont sort du bois ». Effectivement, avec raison. Clermont postule légitimement à cette place. Son calendrier, après ses prestations, lui permettent de le dire. La coach est une ex-internationale de très haut niveau (1993-2005, 121 sélections, 14 buts) qui connait le poids des mots en tant que joueuse comme en tant que coach.
Il faudra aller la chercher pour empêcher Clermont d’aller vers cet objectif.
6è. RED STAR : Pauline Gamerre (DG) : « une passionnée qui sait se raisonner ».
La Directrice Générale du Red Star est une jeune femme de 32 ans qui possède la qualité rare d’être autant passionnée et supportrice des couleurs de son club que d’avoir la tête sur les épaules quand il s’agit de le diriger et de prendre des décisions à appliquer.
Qui l’a vu suivre un match du Red Star, que ce soit en Nationale comme en Ligue 2 ne peut pas, ne pas être surpris par cette boule de passion, marseillaise d’origine, qui vit positivement toutes les actions de son équipe, avec une ferveur maitrisée qui lui donne un caractère anglais rarement vu en France ! Si tous et toutes nous lui ressemblions, alors les stades seraient plein de gens positifs et passionnés à leurs couleurs. Le temps d’un match. Comme le veut ce spectacle. Des supporters. Exclusivement, des supporters.
Puis, il y a la femme dirigeante. Celle qui a visiblement la capacité avec un grand sourire de vous donner une directive claire, nette et précise. Cela veut dire : à appliquer. Cette jeune femme pourrait tout à fait apporter quelque chose de grand au football français. Une bouffée de vérité et d’oxygène. Sans lui donner une connotation féministe. Juste, une connotation d’oxygène et de Vie.
Le Red Star, champion de National 2015, actuellement 6è, avec 55 pts, a un gros match face au Fc Metz ce soir (35èJ, 3è) pour recevoir ensuite Bourg Péronnas, 3ème de National l’an dernier et qui a réussi la performance de se maintenir (36èJ, 11è) puis un gros client qui est le leader Dijon (1er, 37è J) pour finir par un derby à Duvauchelle (38è J, 19è) qui actuellement s’annonce comme valoir très cher pour les cristoliens, dans la zone rouge de la relégation à la veille de cette journée.
Monter cette année serait une superbe performance pour un club qui a dû lutter pour trouver un terrain (Beauvais) et les joueurs du Red marqueraient leur légitimité d’être le second club parisien. Ticket historique qui a suscité de nombreux postulants pendant longtemps et qui pourrait valoir tout autant qu’une première place de championnat dans la région parisienne.
3è. FC METZ : Helène Schrub (DG) : « Entre le terroir de qualité et l’international ».
Comme Pauline Gamerre, Helène Schrub (33 ans) est passée d’un poste de Directrice de la Communication à celui de Secrétaire Général, pour prendre une situation qui dépasse celle du seul changement de fonction : Directrice Générale (4 avril 2016) d’une SASP, avec des fonctions de direction.
Diriger un club de L2 qui a une histoire incroyable en L1 française. Ce n’est pas rien. C’est loin d’être rien. A 33 ans, la voilà soumis aux conséquences de l’autonomie, dans son domaine de compétences, sous le couvert d’une hiérarchie liée au Conseil d’Administration, organe de sanction positive ou négative d’une mission déléguée, et qui, aujourd’hui, est identifié par tous comme étant une force et une puissance, quand hier, pour le commun des mortels, le Conseil d’Administration n’était qu’un organisme sans dynamisme ni présence.
La transparence du Fc Metz nous indique d’ailleurs que les actionnaires sont la SAS FC METZ GROUPE, l’Association Football Club de Metz et la société de droit chinois DERUI Entreprise. Un environnement très diversifié avec ses contraintes à maitriser, associant le Terroir et l’international.
Voilà une femme qui doit agir dans un environnement capitalistique et culturel différent, médiatisé à l’extrême, pour une efficacité distincte du sportif, tout en se devant de l’accompagner afin de ne pas connaître des déséquilibres qui dans le football professionnel ne pardonnent pas. Tant en terme d’image que de réalités économiques. L’actualité ne manque pas.
LE FC Metz représente donc tout à fait l’image des entreprises françaises de qualité, avec un Terroir très fort dont le bouillonnant Philippe Hinschberger est un exemple frappant (1977-1992, 483 matches avec le Fc Metz) , toujours plein de vérités et sans langue de bois quand il répondait à nos questions en tant que coach de l’Us Créteil (2014) ; né à Algrange qui deviendra la section féminine du FC Metz (2014) grâce à René Franceschetti (membre du CA du Fc Metz), premier en D2 féminine (2016) et appelé à la montée ; … et un actionnaire chinois, bien présent et dont l’identité a été bien moins médiatisée que pour le Fc Sochaux, son voisin franc-comtois.
Comme d’habitude en terre lorraine. Les choses se font. Sans en parler mais sans les cacher pour autant.
Le FC Metz, (56 pts) 3è, recoit le Red Star (35J, 6è, 55 points), puis Dijon (1er, 36èJ) pour finir par Tours (37èj, 44 points) et le RC Lens (38èJ, 55 points).
Au final, un programme assez chargé. Un programme possible pour un club de Ligue 1.
Voilà, au soir du 13 Mai, une de ces femmes pourrait être une des premières femmes à accéder à la Ligue 1 dans son domaine. Elle le sera d’abord par compétence avant de l’être pour leur genre mais elles ouvrent une voie. Elles le savent certainement.
Réussir d’abord, « c’est super ». Réussir en tant que première femme. C’est loin d’être mal. Plutôt correct. Pour ne pas dire plus. On peut même dire : « Superbe ! ».
William Commegrain lesfeminines.fr