La course pour la montée en D1F se resserre, plus les journées avancent. Dans le groupe B, Saint-Etienne (3e, 25 points et un match en moins), Grenoble (2e 28 pts) et Dijon (1er, 31 pts) se suivent et chacune compte les points qui les séparent en se donnant de bonnes raisons de les compenser lors des dix journées à venir.

Si Dijon vient de recevoir le renfort d’Allison Blais (8 matches sur douze) et Elodie Nakkach (11 matches sur douze), titulaires du club de Soyaux installé en milieu de tableau de la D1F afin de sortir de cette situation un peu répétitive, de prétendants à la D1F sans arriver au graal en fin de parcours. Grenoble, avec ses moyens limités, a recruté une joueuse Luce Ndolo Ewede qui a fait ses preuves en D2F, ayant été la buteuse du Val d’Orge (maintenant le FC Fleury 91), maintenant en D1F.

LUCE NDOLO EWEDE : sa vie ? ce sont les filets !

Venue au foot très tard, à l’âge de 20 ans en rejoignant le club d’Issy FF (deux saisons en D1F et une en D2F). Elle y a passé 3 saisons avant de rejoindre Val d’Orge (D2, deux saisons) avec un super palmarès en D2F. Neuf, treize et 18 buts à ce niveau. C’est sûrement pour cela que le club de Guingamp (D1) l’a recruté pour les saisons suivantes.

Un manque de temps de jeu cette saison (2 matchs) et le mercato hivernal, lui permette ainsi de rejoindre Grenoble. Dotée d’un petit gabarit qui en fait tout son avantage car elle a une rapidité de mouvement incroyable. Elle est à l’affût de la moindre erreur défensive et cela se solde par un but. Elle l’a encore démontré lors du match en Coupe de France contre le leader Dijon avec une victoire 2 à 0. Le coach grenoblois, Nicolas Bach, lui trouve un bon état d’esprit, une fille intelligente et une attaquante qui a de la vitesse et le sens du but. Elle, qui est venue se relancer, pourrait propulser Grenoble, avec ses coéquipières, dans le bain de la D1.

LES FEMININES : Alors Luce, vous jouez à Guingamp (D1), vous venez de rejoindre Grenoble à la trêve hivernale, quelles en sont vos raisons ?

L.N.E : « C’était le coach, Nicolas Bach, qui m avait contacté, fin Novembre début Décembre par rapport au projet de D2 qui est en cours. J’ai été intéressée par le projet qui se faisait ici donc j’ai donné suite à son appel. C’est à partir de là que cela a pris forme, en plus je suis née à St Etienne. Je n’y suis pas restée longtemps puisque je suis partie à l’âge de 3 ans et donc je ne suis pas dépaysée car on est un peu au dessus (rires) ».

LES FEMININES : De Val d’Orge à Guingamp, cela a occasionné un petit transfert au niveau des régions, mais là vous avez traversé la France. N’y avaient ils pas des clubs de D1, voir de D2 qui pouvaient être intéressés par vous ?

L.N.E : « En fait il y en a eu un, mais j’étais déjà en contact avec Grenoble, donc je leur ai dit que j’avais un autre projet en tête et ils m’ont dit bonne continuation et voilà ».

LES FEMININES : Au Val d’Orge, vous étiez une buteuse hors pair avec 18 buts en championnat sur la saison 2015/2016. Il s’ensuit 13 matchs avec Guingamp pour votre première saison en Bretagne et zéro but. Puis cette saison seulement 2 matchs, que pouvez-vous nous dire sur cette situation ?

L.N.E : « Sur la première saison, j’ai un peu plus joué quand même, j’avais pas ouvert mon compteur mais je faisait des choses de plus en plus intéressantes. Après la concurrence était là aussi et le choix de la coach, Sarah M’Barek a fait que j’étais moins dans les plans et je me suis dit que pour la suite je préférerais retrouver un peu plus de temps de jeu et c’est la raison de mon départ. Après c’est une expérience aussi, j’ai eu des expériences à Val d’Orge où j’ai énormément joué, à Guingamp où j’ai moins joué, et du coup ça m’a permis d’enrichir un peu mon expérience voilà tout. A 25 ans, J’ai vécu un peu de tout et je pense que cela va m’aider dans la saison ».

LES FEMININES : Vous êtes venue à Grenoble (en prêt) pour vous relancer jusqu’à la fin de la saison. Ensuite vous retournez à Guingamp ou ils vous ont laissé une porte ouverte pour continuer l’aventure grenobloise ?

L.N.E : « Donc là je suis ici pour 6 mois, ensuite on verra. Volontairement je me suis laissée quelques mois pour voir comment cela va aller et après on fera un point avec Grenoble fin de saison pour voir si on poursuit ou pas. Je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir. Pour l’instant je fais match par match et on fera les comptes à la fin ».

LES FEMININES : Vous venez de jouer votre premier match, en plus en coupe de France contre Dijon,le leader de la poule B. Vous avez inscrit votre tout premier but. Comment avez-vous ressenti ce match avec vos nouvelles coéquipières ?

L.N.E : « C’était un match ou j’ai pris énormément de plaisir à jouer. Mon intégration s’est faite presque naturellement ici. Les filles m’ont très bien intégré. Le système de jeu, la manière dont les enchaînements se font même dans les déplacements j’ai trouvé cela satisfaisant et encourageant pour la suite, donc j’ai vraiment pris plaisir dans ce match ».

LES FEMININES : Vous avez retrouvé des filles de la D1 comme Cindy Perrault, Laurianne Cervera, Emylie Girard et Inès Boutaleb, cela doit vous faire plaisir ?

L.N.E : « Du coup on peut être les moteurs de cette expérience là qu’on a eu avant et apporter un maximum à l’équipe grâce à ça. C’est que du bon, on va dire (sourire) ».

LES FEMININES : De la D2 (Val d’Orge) à la D1 (Guingamp), c’est un monde à part ou c’est la continuité à un niveau un peu plus haut ?

L.N.E : « Quand je suis partie du Val d’Orge, j’avais la volonté de me mettre à l’épreuve. J’avais envie de voir ce que je valais à un niveau plus élevé car je suis une « biloute » dans ma jeune carrière. Seulement dans sixième année. Entre la D2 et la D1 il y a encore pas mal de choses différentes. En D1 ça va plus vite, il y a plus de rigueur, des choses qu’il faut prendre en compte et les détails sont de plus en plus importants. Voilà en partant du Val d’Orge j’avais cela en tête. Pour moi j’avais de quoi faire en D1 c’est pour cela que je suis allée sur Guingamp. Après cela ne s’est pas bien passé au final. C’est quand même une bonne chose à prendre pour moi et j’en profite pour m’en servir et faire de mon mieux ici à Grenoble ».

Raphaël Gomez pour les féminines.fr