Selon les informations de RMC Sport, le staff technique de l’équipe féminine du PSG a menacé de faire grève (lire ci-après) pour la séance d’entraînement de ce jeudi. Si cela ne sera finalement pas le cas, la situation est très tendue.

Lorsque les garçons ont fait leur grève en 2010, le monde entier a plaisanté et les français ont pleuré leur coq « Bleu, blanc, Rouge » qui d’une finale mondiale 2006, repartait dans l’oubli d’une élimination 2010 comme le Mondial 2002 avait plongé dans un premier trou noir la seule étoile de 1998.

Chez les filles, le mot grève se conjugue comme un rouge à lèvres. Un peu tous les jours sur toutes les lèvres.

Au grand plaisir des féminines féministes, les voilà qui portent cet outil de revendication sociale au firmament de l’action à prendre pour revendiquer comme pour les américaines, une égalité de traitement ou de conditions de travail pour les autres nations, à hauteur de celles octroyées aux équipes nationales masculines.

En oubliant qu’une équipe U15 nationale l’emporte face à une équipe nationale féminine. Lesquels U15 ont bien moins de moyens que les A féminines rendant alors légitimes leurs demandes potentielles d’être autant payées que ces Dames, qui sont en France, plus que bien payées.

Les gamins n’ont pas osé. ils ont bien fait.

En attendant, voilà les féminines du monde entier qui se mettent à écrire le mot grève à toutes les sauces. Se disant que ce qui avait été obtenu aux USA et en Norvège comme au Danemark ne pouvaient que forcer les prochaines fédérations à accepter leurs revendications.

Normalement, on obtient rien lors d’une grève

En oubliant un principe. On n’obtient jamais rien lors d’une grève. Cela se saurait si tel était le cas et alors les grèves seraient bien plus nombreuses dans toutes les activités.

C’est ce qu’on oublié les fédérations qui ont accepté les revendications, entraînant un effet d’aubaine qui va être rapidement tarie. Pour deux raisons : le football féminin commence à coûter cher et refuser est une bonne raison de le limiter. Le football féminin, sans le mot football, représente 500 spectateurs de moyenne sur un match. S’il n’existe pas ou moins, cela pose aucun problème aux clubs et fédérations.

Dans le football féminin, il va se passer ce qui s’est passé lors des premières grèves légitimes. Les premiers patrons ont payé les grévistes au motif que la grève était due à une de leur insuffisance jusqu’au moment où ils ont décidé collectivement de ne plus payer. Ce qui est le cas aujourd’hui.

J’avais discuté avec une fervente admiratrice de la grève en disant que cet outil était le dernier à souscrire pour continuer à obtenir. Depuis, elle me parle très nettement moins. Je pense avoir raison.

Le football féminin semble avoir un langage limité : la grève. 

En droit, les employeurs n’ont pas à juger de l’exagération ou non d’une grève. Elle est légitime dès lors qu’elle traite d’un aspect professionnel. Il reste que le football féminin ne semble savoir parler qu’avec un vocabulaire limité : la grève.

La tentative de grève du staff du PSG féminine pour avoir des précisions sur leur avenir personnel au-delà du 30 juin 2018 alors que nous sommes en décembre 2017 est exagérée. Le motif de grève quant à la volonté d’aller chercher des solutions de joueuses pour mieux concurrencer l’Olympique Lyonnais est excessif.

Pourquoi est-ce excessif ? Sinon, tous les clubs devraient faire grève.

Le club est maître de sa façon d’organiser en interne son club. Les salariés percoivent un salaire en échange de leur disposition et terme de compétences et de temps pour une fonction à remplir. S’ils ne sont pas d’accord avec leur club, ils peuvent démissionner ou s’adapter.

Menacer de faire grève pour avoir de meilleures joueuses. Aucun dirigeant de club ne devrait accepter cela. Sinon, la porte va souffler tous les jours, pour tous les clubs.

La grève a toujours été un outil de pression réfléchi. Stratégique. Ceux qui ont lancé le mot « grève » en souvenir de leurs lectures de Zola et d’Hugo risquent de recevoir un boomerang rapidement. Il n’y a pas de marché du football féminin et les 20 à 30.000 euros mensuels des Top salaires de la D1F risquent de voir l’effet d’aubaine crée récemment en 2012, redescendre très rapidement.

La grève. Dans le foot féminin. Cela commence « à gaver grave ».

William Commegrain lesfeminines.fr