Farid Benstiti, 50 ans, connait le football féminin sur le bout des doigts. C’est une évidence que beaucoup, dans le public, oublie de prendre en compte lorsqu’ils doivent juger sa prestation. Dans un milieu où les historiques sont souvent des femmes (Silvia Neid, Pia Sundhage, Steffi Jones, Jill Ellis, Corinne Diacre) en charge des équipes nationales, il est un des rares du genre masculin à présenter une carte de visite féminine et une expérience qui lui permettent de s’asseoir à une table pour discuter du futur d’un club féminin.

S’il n’est pas le seul, il est de ceux qu’il faut interroger si on veut développer la section féminine d’un club.

Farid Benstiti, s’il n’est pas la seule compétence du football féminin est une sacré compétence dans ce milieu spécialisé.
Une longue construction à l’Olympique Lyonnais (2001 à 2010). Rossiyanka (Russie, 2011-2012) et sa première expatriation. Puis le Paris Saint Germain (2012-2016) comme un diamant à polir dans l’urgence pour une période sabbatique et direction l’immense Chine (Dalian Quanjian) que tout le monde connaît à travers un écran mais dont peu prennent le risque d’aller y poser leurs valises (2017).

On lui a souvent fait le reproche de ne rien gagner bien qu’il ait à son palmarès quatre titres de champions de France (2007, 2008, 2009, 2010), trois Coupes de France (2003, 2004, 2008), un titre de Russie (2012) et maintenant un titre chinois et la Super Coupe. Les tirs aux buts de la finale européenne 2010 face à Potsdam lui ont coûté son poste lyonnais et la dernière minute 2015 de la finale européenne contre le FFC Frankfurt (2-1) en Allemagne où Mandy Islacker donne la victoire aux quadruple championnes d’Europe fera oublier l’élimination de l’Olympique Lyonnais (1/8è de finale) et du Vfl Wolfsburg (quatre titres à eux seuls) dans le même parcours.

De retour de Chine où il a remporté le championnat et la Supercoupe avec Dalian Quanjiann, Farid Benstiti souhaite visiblement que l’on passe de l’image de « manager bâtisseur » à celui de « manager performeur ».

lesfeminines.fr. Comment s’est passée cette saison chinoise ? 

Farid Benstiti. Une saison très positive avec le titre et la SuperCoupe. Un objectif compliqué à atteindre car il y a le problème culturel à gérer avec des difficultés à adapter ma vision du football à leur vision qui réussit aussi, et je me suis attaché à être efficace avec ce championnat qui fonctionne avec un pressing constant et du jeu très offensif porté vers l’avant. Le côté positif c’est que tout le monde a adhéré et j’ai ensuite apporté au club mon expérience dans la construction d’objectif, de l’effectif et de  l’intégration des jeunes.

Il y a beaucoup à faire en Chine. Notamment savoir intégrer le regard européen dans des clubs aux résultats exigeants.
Plus j’avançais dans mon travail où j’étais parti pour être entraîneur, plus j’allais vers la construction d’une culture club. (NDLR : on se souvient que Farid Benstiti avait été un fervent supporter du PSG à Charlety voyant dans ce grand stade, l’analogie du slogan parisien « Rêver plus grand ») et cela s’est passé rapidement et plutôt bien.

Lesfeminines.fr Quel rôle a-tu tenu en Chine ? 

Farid Benstiti. Je suis allé en Chine pour réussir un objectif de compétition. Ils avaient été champion l’année précédente mais dans la difficulté en gagnant leur dernier match alors que les leadeurs perdaient le leur (Shangaï avait besoin d’un simple match nul). L’objectif était d’être champion plus rapidement en sachant que c’est toujours plus compliqué d’être champion une seconde fois consécutivement. J’étais donc là spécifiquement entraîneur.

Puis plus on avançait plus mon poste a évolué et je suis intervenu pour voir – à l’image de mon travail à l’OL et au PSG – comment améliorer la gestion de l’équipe, du staff, des déplacements, de l’administratif en liaison avec le manager du club mais j’ai pris en charge de plus en plus de choses.

Lesfeminines.fr La Chine semble faire que les étrangers réussissent chez eux. 

Farid Benstiti. C’est toujours le principe de la réussite et de la non-réussite. Au départ, on laisse travailler l’étranger avec une direction et des managers qui laissent totalement l’étranger réaliser sa mission en toute confiance. A Lyon, au PSG et en Chine, c’est la même chose. Ces gens qui ont l’habitude des affaires ne vont pas se mettre une balle dans le pied. La difficulté vient d’autres personnes qui sont autour d’eux, dans l’organisation ou l’administratif voire le staff qui voient leur prérogatives « indirectes » remises en question et posent des problèmes qui peuvent devenir importants.

C’est une chose très compliquée à gérer. Pour ma part, j’ai réussi à la gérer car je suis un homme de consensus. Que ce soit à l’Ol, au PSG, ou à Dalian, je m’adapte et je vais tant vers les dirigeants que vers les autres fonctions d’un club. Le masseur, le docteur comme le team manager sont des gens qui me semblent essentiels à un club.

Et ensuite, c’est le résultat qui fait tout. C’est inéluctable. Au début on vous fait confiance pendant trois mois. Si au bout du quatrième, vous n’en avez pas. Plus personne ne vous fait confiance. J’ai eu la chance d’avoir des résultats mais surtout de faire passer le club, de trois à douze internationales quand même. L’an dernier, ils avaient eu des blessés. Cette année, aucune. On a gagné le championnat à l’avant-dernière journée et la Super coupe dans la foulée.

C’est positif pour moi comme très positif pour les entraîneurs français car la France et ses coaches sont très reconnus en Chine, avec la réussite de Bruno Bini. Il faut savoir être cocorico et je le suis profondément.

Lesféminines.fr Pourquoi aller jouer en Chine ? 

Farid Benstiti. Lorsque l’on change de continent, il faut avoir un mental très fort mais, pour les connaître, elles n’auront aucun mal à s’adapter à la vie chinoise qui sont des gens très accueillants, très aimables et qui souhaitent que l’étranger – quand il vient – réussisse. Pour les meilleures -car il ne faut pas de joueuses moyennes en Chine, elles sont déjà très bonnes- elles peuvent venir dans un championnat qui ne les fera pas régresser.

La chine est chinoise ce qui en l’empêche pas d’être très exigeante. C’est un championnat où l’étranger doit gagner, tout en gérant l’environnement chinois
J’en veux pour exemple Asisat OSHOALA (nigéria, Ballon et Soulier d’Or mondial U20 2014 au Canada) que j’ai recruté d’Arsenal Ladies et que j’avais essayé au PSG dans l’attente qu’elle mûrisse. On me l’a proposé à Dalian et j’ai décidé de la prendre car déjà elle est jeune (23 ans) mais j’ai été surpris de son niveau en Angleterre où j’ai trouvé beaucoup de manques. Elle a travaillé et maintenant elle a beaucoup progressé (meilleure buteuse et pas loin d’être meilleure joueuse) et on verra à la prochaine Coupe du Monde en France, si le Nigéria est qualifié, qu’elle aura encore énormément progressé car ce championnat la tire vers le haut.

Il faut juste une capacité d’adaptation.

Lesfeminines.fr Je trouve que les françaises ont du mal à s’expatrier. A part Amandine Henry et Elise Bussaglia, peu ont réussi. C’est d’ailleurs peut-être un mal pour l’équipe de France ? 

Farid Benstiti. Il n’y a aucune française bien qu’elles n’aient aucun souci d’adaptation à se faire en Chine. On sait que les meilleures françaises sont dans le meilleur club qui est l’Olympique Lyonnais (NDLR : Farid Benstiti est un historique lyonnais). Avec le Paris Saint Germain et Montpellier on a de très bons clubs avec des structures très solides. Ces françaises n’ont pas de raisons de s’expatrier si ce n’est l’envie de voir autre chose où une proposition de salaire différente.

Ce n’est pas le cas en Chine où les salaires, par rapport à l’Olympique Lyonnais dont je connais bien la masse salariale, sont inférieurs. A part de le cas de Cristiane qui est exceptionnel. Ensuite, pour parler de l’OL, l’encadrement est très bon, les structures médicales sont très performantes et les conditions d’entraînement idéales avec un Président qui connait très bien le football féminin. C’est compliqué pour une Eugènie Le Sommer ou Wendie Renard de venir en Chine. Mais s’expatrier et venir en Chine est une très belle aventure à vivre.

Lesfeminines.fr J’aimerais que les gens comprennent que le football féminin paie maintenant pour les gens de terrain. Certains chiffres sont supérieurs à des chiffres de Ligue 2. 

Farid Benstiti. On reste sur des salaires « très raisonnables » mais c’est exact qu’on peut avoir un vrai plan de carrière dans le football féminin. Le football féminin doit attirer de la compétence et c’est très bien. Mais il ne faut pas se tromper. Le football féminin, en France et dans les autres clubs a des spécificités de développement si on doit le faire dans une entité professionnelle masculine.

Aujourd’hui, l’Olympique Lyonnais peut se permettre de prendre un entraîneur qui est sur le résultat pour gagner des titres car tout a été construit du côté lyonnais avec Paul Piemontes, Jean-Michel Aulas, moi-même et d’autres.

Farid Benstiti est un adepte de l’introduction des sections féminines dans les clubs masculins. A son sens, c’est un savoir-faire qu’il faut identifier dans les profils.
Mais il y a d’autres clubs qui sont neufs dans le projet. Ils ont besoin d’entraîneurs très compétents mais concentrés sur l’intégration de la section féminine au sein d’un club professionnel et cela est très différent. Il faut une personne capable de composer avec les instances du club pour intégrer une section féminine dans un club qui a largement fait ses preuves sur le plan masculin et qui voit arriver une section féminine qu’il ne peut pas gérer avec la même philosophie et qui pourtant, doit avancer.

C’est pas facile et c’est ce que j’ai fait au PSG. Il faut arriver avec beaucoup d’humilité car le football féminin est toujours en construction et les anglais ont l’air de prendre cette dimension en considération.

Lesfeminines.fr Tu penses que les anglais vont bouger ? 

Farid Benstiti : Ils se sont penchés sur l’équipe nationale depuis 10 ans. Ils ont augmenté le nombre de licenciés. Maintenant, ils sont sur la Ligue et sont capables de taper très fort pour qu’elle devienne totalement professionnelle ce que nous n’avons pas. Quoi qu’on en dise, cette Ligue professionnelle, de la manière dont elle est construite, sera une réussite. Elle va attirer les meilleures joueuses et je pense qu’on a pris du retard en France.

Mais les anglais sont rattrapables. Je le vois avec Asisat OSHOALA qui n’est pas arrivée dans de bonnes dispositions après ces deux années anglaises. Il a fallu faire un gros travail pour la remettre au niveau.

Lesfeminines.fr Il reste que la ressource est rare et comme tous les pays s’ouvrent au football féminin, il va y avoir un problème de qualité. 

Farid Benstiti : la fff, François Blanquart, Gérard Prêcheur, Elisabeth Loisel, Bruno Bini ont crée une génération d’exception avec les Pôles. Elles ont eu de la chance de venir dans des grands clubs et ont profité d’un élan dans les clubs pour continuer à les former. Dans ces clubs, elles avaient des entraînements qui prolongeaient la qualité des entraînements qu’elles avaient dans les Pôles. Elles ont continué, doucement mais sûrement, à progresser avec moi à l’OL ou dans les autres clubs qui pratiquaient la même exigence et la même quantité. L’idée de vouloir gagner tout le temps. On a réussi à être très tôt fournisseur de l’Equipe de France et j’avais Bruno Bini tous les deux jours au téléphone pour suivre les joueuses.

On ne trouve pas de grandes joueuses qui pourtant sortent des Pôles bien formées mais ne rencontrent plus les mêmes conditions quand elles vont dans les clubs.
Aujourd’hui, le problème c’est qu’on sort de très bonnes joueuses dans toutes les régions avec les Pôles avec de très bons formateurs mais lorsqu’elles sortent de ces formations, on a un gros souci. C’est qu’elles vont dans des clubs un peu dispersés qui ne pratiquent ou ne peuvent pas pratiquer la même exigence de renforcement musculaire, prévention des blessures, un programme tactique, technique. Il faut continuer la formation au moins deux ans après leur sortie pour qu’elles postulent au meilleur. Elles perdent en qualité et leur niveau s’amenuise avec le temps. Il se passe après ce qu’il doit se passer. De très bonnes joueuses s’éteignent.

Au PSG, quand je suis venu on a exigé cette rigueur d’entraînement. On a relancé Jessica Houara, Sabrina Delannoy, Kheira Hamraoui, Laure Boulleau à 25-26 ans et elles sont toutes redevenues internationales ou de meilleures internationales. Ces clubs permettent de continuer à maintenir les joueuses au très haut niveau.

Il y aura de la qualité si on resserre sur l’élite. Je prends l’idée du championnat anglais qui va aller au maximum à quatorze et qui devrait s’alimenter progressivement des meilleures joueuses en Europe. Aujourd’hui, on se rend compte que le championnat allemand a perdu beaucoup de sa valeur. Qu’il n’y ait qu’une équipe allemande en quart de finale de la Women’s Champions League est très surprenant et étonnant. A vouloir tout faire en même temps, la base et le développement on oublie la compétition alors que c’est ce qui est la plus suivi par le public.

On oublie qu’un championnat fort est au contraire très positif pour le football féminin.

Lesfeminines.fr Le Président de la FIFA m’a répondu « Ligue mondiale » à une question sur l’élite. Quel est ton avis ? 

Farid Benstiti : Il faut réformer la Women’s Champions League en mettant en valeur les grands clubs avec des phases de poules comme les garçons. Une compétition qui était attractive au départ et qui l’est moins aujourd’hui. On veut trop faire plaisir à tout le monde. Pourquoi pas d’ailleurs un troisième club qualifié pour les meilleures nations. Ensuite, il faut très vite se diriger vers une Coupe du Monde des Clubs qui mettrait de l’attraction avec un jeu qui deviendrait plus spectaculaire.

Farid Benstiti est un adepte de l’élite. Il l’a toujours été et le restera toujours. Pour lui, il faut mettre l’élite en lumière.
Ensuite, il faut faire comme pour les garçons, un championnat d’Europe des Nations régulier. Cela donnera des matches officiels bien plus importants et plus exigeants. Même si on est limité dans les pratiquantes, on a des petits pays comme la Suisse qui arrive à très bien travailler. Sans parler des Pays-Bas.

Lesfeminines.fr Sans parler du passé, quel est ton avenir ? Je te verrais bien à la tâche au niveau de la FIFA ou de l’UEFA. 

Farid Benstiti : j’apprécie ce que je fais aujourd’hui car je vois directement la production de mon travail. C’est quelque chose qui me tient à coeur. Faire progresser, progresser moi-même et la relation à l’autre, ce sont des choses que j’adore réaliser. Savoir que j’ai pris une jeune joueuse comme Lindsey Horan que personne connaissait au PSG (18 ans, pendant quatre ans) et qui maintenant est devenue meilleure joueuse aux Etats-Unis. C’est une fierté incroyable quand on est entraîneur. Je ressens la même chose avec la nigérienne Asisat OSHOALA, si elle continue comme cela, elle va faire très mal. Je repense à Wendie Renard, Shirley Cruz, Katia Kiedrzynek qui ont grandi et sont parmi les meilleures joueuses  du monde. C’est ce qui me fait dire que j’ai des choses à faire sur le terrain.

Lesfeminines.fr Puisqu’on parle de joueuses, quelles sont les futures que tu voient arriver ? Je pense à Sofia Jakobsson ?

Farid Benstiti : Sofia, elle était avec moi à Rossyanka. Elle avait le profil de Lindsey Horan. Elle est partie ensuite en Angleterre où elle s’est un peu perdue au regard de ses qualités. En allant avec Jean-Louis Saez, elle a récupéré en étant dans un environnement familial, sans trop de pression. Elle est d’un très bon niveau mais je pense qu’il faut qu’elle s’améliore sur le plan technique. Il lui manque encore cette touche. Elle a encore le temps pour mais il ne faut pas trop attendre. Je serais d’ailleurs ravi de travailler avec Elle.

Sinon je pense à Grace Geyoro mais il faut qu’elle se projette plus vers l’avant. Elle a toutes les qualités pour être une Amandine Henry, mais Amandine, c’est un métronome. Elle est très régulière. Grace Geyoro doit être plus agressif et apporter plus offensivement. C’est un potentiel incroyable et une fille adorable, rigoureuse et simple. C’est celle qui a le plus gros potentiel avec une jeune lyonnaise qui devrait être un potentiel exceptionnel et que personne ne connait encore, Bacha Selma (9/11/2000). Jeune latérale lyonnaise.

Lesfeminines.fr Alors, pour finir, cette période au Paris Saint Germain ? 

Farid Benstiti. Je regarde de loin ce qui se passe. J’aime beaucoup mon passage au Paris Saint Germain. Je leur souhaite beaucoup de réussites. Mais cela reste une grand frustration et j’aurais aimé les voir en Coupe d’Europe cette année. C’est dommage. J’espère que le travail va être pérennisé. A mon sens, mon travail était de qualité et il n’a pas été souligné.

Le Paris Saint Germain sera une frustration pour Farid Benstiti. On lui a reproché de ne pas prendre le titre face à l’OL. Les titres sont très difficiles à prendre contre l’OL pourrait être sa réponse.
On a quand même eu une équipe exceptionnelle. On a réussi avec Philippe Boindrieux à faire venir : Tobin Heath, Fatmire Alushi, Josephine Henning, Caroline Seger, Shirley Cruz, Laura Georges, Kosovare Asllani, Lindsey Horan, Kenza Dali, Aurélie Kaci, Katia Kiedrzynek, Cristiane alors qu’elle était dans le trou au Brésil. Et la première année, Annike Krahn et Linda Bresonik. Deux allemandes, championnes du monde.

Je n’ai pas le sentiment qu’on arrive à attirer ce genre de profil aujourd’hui. On a eu plusieurs championnes du monde et d’Europe dans nos équipes. Je tenais à le dire.

Le but à dernière minute de la Finale 2015 avec le PSG ne sera jamais aussi dur que la séance des tirs au but de 2010 avec l’OL où on mène pour perdre. Mais c’est comme cela ! Notre discussion finit sur un rire.

On rit toujours des difficultés de la vie passée quand on a un avenir.

William Commegrain lesfeminines.fr

Farid Benstiti pourrait être appelé Docteur Benstiti comme on a appelé Socrates, Docteur Socrates. Une référence. Il pense manageur. Il agit sur le terrain. Il est homme de consensus. Il connaît le football féminin. Son pêché mignon : l’orgueil du bâtisseur. Réaliser l’ouvrage et le voir pérenne. Très soucieux des investisseurs, il sait respecter l’actionnaire. Lyonnais, il pense titre. Quelques fois, comme tout penseur, il est en décalage avec le terrain. Son point faible ? Peut-être donner trop d’importance à l’intelligence.