Selon Le Parisien du 30 Octobre, le PSG féminin est certainement un des seuls clubs professionnels français (*), voire européen à nommer un Directeur sportif attaché à la section féminine. En recherche depuis un certain temps de la personne idoine, à la demande de Patrice Lair son actuel coach, le PSG serait à deux doigts de valider la candidature de l’ex-joueur professionnel de 39 ans, toujours consultant pour la chaîne Bein Sports.

Diplômé de Limoges, à la recherche d’une entrée dans un club professionnel, l’ex-international passé par Lille, Liverpool, OM, Bordeaux, Rennes, Nantes testerait ses compétences de manager pour assurer le développement sportif de la section.

Analyse : le football féminin se structure.

Le PSG doit être un des seuls clubs à avoir crée ce poste au féminin, l’exception du Vfl Wolfsburg qui a promu Ralf Kellermann, son ex-coach, très connaisseur du football féminin et sacré meilleur coach FIFA en 2014.

Prendre une personne extérieure au football féminin peut se révéler intéressant, en apportant une vision différente. D’un autre côté, on peut aussi s’étonner de ce choix quand les compétences spécialisées à ce niveau existent, soit diplômés soit par expérience et que les sources d’amélioration ne sont pas si nombreuses pour permettre à un directeur sportif sans expérience féminine, de trouver matière à apprentissage et réussite. Le tout en comparaison du football masculin qui a institué ce poste dans les clubs.

Une nouvelle rigueur dans les résultats, devenu obligatoire

Comme je l’avais anticipé, les clubs ne peuvent plus se permettre d’excuser une défaite avec ces quelques mots « on a tout donné ». Le football féminin est en train de quitter cette réflexion amateure pour être dans les résultats.

L’investissement privé mis sur la table – pris sur la section masculine – doit avoir une raison de se renouveler autre que le jeu et son contenu. Les matches devenant bien plus serrés avec une tactique très masculine ; les enjeux et les conséquences suivent. Je ne serais pas surpris qu’on apprenne le licenciement d’un coach en pleine saison, faute de résultats.

Est-ce à dire qu’il en faudrait dans tous les clubs ? Cela dépend de leurs ambitions et de leurs moyens. Aujourd’hui, c’est avant tout une dépense sans retour.

Le PSG a certainement analysé que sans qualification européenne, l’investissement féminin aura été totalement perdu et le renouveler ne servirait à rien. C’est donc un poste dont la réussite « cimentera » la section féminine du PSG.

Bruno Cheyrou va avoir comme concurrent l’Olympique Lyonnais et Montpellier, voire d’autres clubs peut-être. Vont-ils faire une concurrence agressive en se souvenant que le PSG a été à deux doigts de prendre des titres, tant sous l’ère Benstiti que celle de Lair ?

En attendant, les bonnes joueuses étant rares, il faut savoir les rechercher et aujourd’hui, plus que de les acheter, surtout les anticiper.

Cette création de poste nous renvoie quelques années en arrière. C’est dans ce genre de décision que l’on peut confirmer que Farid Benstiti a réalisé une vraie performance en montant cette section féminine professionnelle en 2012, pour faire une finale européenne en 2015. Parti seul, d’une feuille quasiment blanche, il avait réussi à mettre en place une équipe internationale en amont et en aval.

Mais en 2012, le football féminin était moins structuré qu’actuellement.

William Commegrain lesfeminines.fr

(*) Pascal Gouzènes, le coach du Paris FC avait cette fonction avec le FCf Juvisy-Essonne. Il a dû certainement la conserver en doublant avec le poste de coach.