Sur Cstar. Vendredi 21h00. Valenciennes. Stade du Hainaut. Le monde bouge et quand le monde bouge, cela crée de l’inconnu.

Les deux formations ont vu un changement de coach récent.

La France pour une mauvaise prestation à l’Euro 2017, tant en contenu qu’en résultat, qui n’était pas compatible avec la préparation de la Coupe du Monde 2019 à la maison, qui se doit d’être synonyme d’engouements « Bleu, blanc, rouge » pour une équipe qui avait la possibilité de tenir le challenge avec une 3ème place mondiale acquise depuis 2015.

Et l’Angleterre, pays où les clubs commencent justes à se réveiller sur le plan européen, après une ancienne présence d’Arsenal (vainqueur WCL 2007), remplacée maintenant par Manchester City et Chelsea, mais qui a eu la performance de sortir de l’ornière internationale en se classant médaillé dans les dernières compétitions internationales jouées : 3è de la Coupe du Monde 2015, demi-finaliste de l’Euro 2017, battue néanmoins par les futurs vainqueurs, les Pays-Bas sur le score sévère de 3-0.

Et voilà que son coach, au firmament anglais, à la tête d’aviateur 39-45 sur son « spitfire », connu visiblement avec un « nickname » bizarre, mot qui a une prononciation surprenante pour les français (NDLR), est descendu par un ou deux missiles et laisse sa place à la sélectionneuse des U19, démis par la FA, pour notamment des propos racistes envers deux joueuses.

A part cela, les coaches ne jouent pas grand chose ce soir.

La coach anglaise Mo Marley est là pour peu de matches. Trois officiellement. La « football association » anglaise a lancé une recherche et elle ne doit pas manquer de candidatures provenant de tous pays pour prendre en charge la 3è nation mondiale. Donc Mo Marley ne s’est pas préoccupée de s’engager vers une nouvelle vision, en reprenant la même équipe qui avait battu la Russie en qualification du Mondial (6-0) précisant : « j’étais en Russie et j’ai trouvé que l’équipe avait exceptionnellement joué ! ». Sélectionneuse des U19, « elle sait que d’excellentes joueuses vont sortir du système ». Les anglais, après le séisme Sampson, avec les Rois et Reines d’Angleterre, ont certainement inventé le contre pouvoir au mot révolution. C’est donc une Angleterre, tout sourire qui va venir s’opposer à la France à Valenciennes.

Corinne Diacre, de son côté, a bien posé les pieds dans le plat en disant ce qu’elle avait à dire et à faire. Sélection, capitanat, non-sélection. Posez vos questions, vous aurez vos réponses et une certitude : elle ne changera pas ! Les choses sont claires et elle est tournée maintenant vers la performance des joueuses en appliquant le dicton populaire : « on ne fait d’omelette sans casser des oeufs ! ».

Il est vrai qu’il est peu gratifiant d’être comparée à des oeufs et encore moins de voir la vision de l’Equipe de France pris pour une omelette. J’aurais pu choisir une autre analogie mais celle-ci à l’avantage d’être simple et directe ; à moi dont on fait quelquefois le reproche d’écrire compliqué, à chercher derrière les mots des vérités.

Pourquoi ne pas suivre cette stratégie qui fait de la période avant la compétition une période de travail, idéale pour les coaches dont la meilleure référence a été celle d’Aimé Jacquet lors de la Coupe du Monde 1998. On peut même penser que Philippe Bergerôo comme Olivier Echouafni auraient aimé bénéficier de ce temps mort dans les résultats et qu’ils ont pu donner le conseil à Corinne Diacre, de l’imposer. Envers et contre tout et tous.

Pourquoi pas, bien que la vérité soit dans l’amélioration mais aussi, dans le niveau. C’est là qu’il ne faut pas de tromper. Le temps, lui ne fait pas de cadeau. Il s’écoule, imperturbable, sans s’arrêter. Les jeunes joueuses ont-elles le niveau d’une telle ambition ? Question sans réponse. Il faut juste y croire et espérer que cela soit le cas, en travaillant pour sans savoir si le travail sera suffisant pour être payant. Avec une volonté continuelle de performance. Pas si simple.

D’un autre côté, partir de l’inconnu pour arriver à la réussite, que voulez-vous de mieux pour un coach ? C’est juste passionnant et sublimant.

Alors, au mieux, Mo Marley, 43 ans, 75 matches (U19, U20, U23) sera reconduite pour une durée illimitée si les anglaises gagnent une seconde fois consécutivement les françaises, à l’image de ce qu’avait connu l’américaine Jill Ellis après le désastre américain de l’Algarve Cup de 2014. De son côté, au mieux, Corinne Diacre trouve de nouvelles joueuses qui s’affirment ou se confirment dans le style de jeu qu’elle désire, ce qui réduira son champ d’incertitudes et d’aventures, conséquent aujourd’hui, pour pouvoir travailler des certitudes auprès des joueuses, ce qui donne la confiance synonyme de victoires en compétition.

Au pire, les choses continueront en espérant un meilleur sort.

Les joueuses françaises jouent gros ce soir

Les joueuses anglaises, reconduites ne jouent pas grand chose et comme elles ne sont souvent performantes qu’en compétition, on peut se dire qu’elles viendront batailler à Valenciennes sans d’autre espoir que de s’opposer et avec la possibilité d’une nouvelle « surprenante performance » qu’elles n’avaient réussi à faire, qu’en Juin 2017, pour éliminer la France en quart de finale de l’Euro, sur un but plein d’à-propos (1-0) de la future meilleure buteuse de la compétition à 33 ans. Jodie Taylor.

La revanche de 2011 qui a marqué le début de l’aventure des françaises. La revanche de 2013 qui avait plongé le « blanc du maillot anglais » dans le noir. Une victoire face aux Bleues. La seule depuis 43 ans. Un kilomètre pour une année. Quasiment le kilométrage de la traversée de la Manche à la nage entre l’Angleterre et la France.

La D1F est-elle au niveau du Top 5 mondial ? 

Les françaises ne sont pas dans la même lignée. Tout a changé et, après l’annonce des nouveautés, vient le temps de la performance. Corinne Diacre est allée chercher des talents d’ailleurs qui n’ont pas de temps de jeu international au niveau d’un classement de 4è mondial à moins que le championnat de France ne soit au niveau de ce Top 4 mondial.

Et les jeunes joueuses ou nouvelles sélectionnées de l’équipe de France doivent affirmer que cela puisse être le cas pour que la coach française n’ait plus qu’à gérer une dynamique positive interne, ce qui est déjà bien suffisant pour prétendre au dernier carré mondial.

Travailler pour réduire le gap, une mission passionnante pour Corinne Diacre

C’est toute la difficulté de la tâche de la sélectionneuse française. Donner du corps et maintenant de la raison à sa stratégie de sélections et mesurer le gap de travail à réaliser -s’il en existe un- pour être présent en 2019, dans le dernier carré mondial. C’est un sacré challenge et certainement une mission passionnante.

Après le Chili (40è FIFA) gagné difficilement, l’Espagne (17è FIFA) vaincu avec enthousiasme, c’est l’Angleterre qui s’annonce. En espérant que le résultat et le contenu face aux anglaises soit l’analogie d’un film qui serait titré « femme de caractère » et en ne souhaitant pas que des quidams le transforme, au fil du temps, en  « Une vision trop éloignée de la réalité française ».

Un vrai match de sélection va se jouer Vendredi face à l’Angleterre, ainsi que tout au long de l’année 2018.

William Commegrain lesfeminines.fr

England contre la Russie (4-2-3-1): 1 Siobhan Chamberlain (Liverpool); 2 Lucy Bronze (Lyon), 5 Steph Houghton (capt; Manchester City), 6 Millie Bright (Chelsea), 3 Demi Stokes (Manchester City); 4 Jordan Nobbs (Arsenal), 8 Jade Moore (Reading); 7 Nikita Parris (Manchester City), 10 Fran Kirby (Chelsea), 11 Toni Duggan (Barcelona); 9 Jodie Taylor (Arsenal).

Subsitutes : 14 Karen Carney (Chelsea), 13 Carly Telford (Chelsea), 17 Alex Greenwood (Liverpool), 18 Jill Scott (Manchester City). Laura Bassett est restée en Australie et Ellen White est blessée.