Déjà les différences se réalisent et chaque coach a les mots qui convient pour maintenir une performance ou l’améliorer. Yzeure était venu pour diminuer l’écart avec Grenoble, elles repartent avec cinq points de différence et, dans un championnat où seule la première place est qualificative pour la D1F, c’est beaucoup. Pour Grenoble, ces points sont des jokers qui déjà, dans les messages, ont la couleur de la D1F. A charge pour les joueuses de ne pas la ternir.

La D1F, c’est un graal qui, dès mi-Octobre, est à l’esprit et dans le jeu des leadeurs. Récupérer des points pour les suiveurs ; ne pas en perdre pour les leadeurs. La D2F est loin de s’endormir.

Grenoble, bousculé, mais solide leader

Le championnat de D2F, poule B, annonçait des chocs intéressants pour le compte de la 6e journée. En effet le leader Grenoble (1er) recevait son dauphin Yzeure (2e). En ce qui concerne le deuxième match, Dijon (3e) voyait l’AS Saint-Étienne (4e) le défier.

Pour Grenoble la première mi-temps été assez compliquée.

Il y avait une forte domination, en milieu de terrain, des Auvergnates pendant une bonne vingtaine de minutes. Elles essayaient de se montrer dangereuses avant la pause et réussissait à avoir 8 corners pour leur couleur, à l’extérieur ! Grenoble tenait bon et commençait même à se reprendre. La pause arrivait sur cette égalité 0 à 0. Dans l’autre rencontre, Dijon et Saint -Étienne était à égalité parfaite (1 -1).

Un début de seconde période, des filles de Nicolas Bach, complètement différent de la première.

Une volonté plus importante de mettre le pied sur le ballon et de se montrer plus agressives dans cette quête et dans les contacts. La défense d’Yzeure se faisait oppresser et c’est à ce moment-là que les Grenobloises allaient s’offrir un souffle. Suite à une belle action collective, Laura Petrel héritait du ballon, après 3 contres favorables et trompait la portière visiteuse (1-0, 53e). Au même moment St Etienne menait à Dijon grâce à Candice Gherbi (1-2, 52e). Ce résultat confortait les Iséroises, car elles mettaient ses poursuivantes à 5 points derrière elles.

REACTIONS de Dominique Morabito (entraîneur d’Yzeure)

« On a vu 2 systèmes complètement différents avec celui d’Yzeure qui, à mon sens, a raté le coche sur les 45 première minutes. Elles ont pu imprimer leurs jeux, mettre en place leurs qualités individuelles et collectives. Avec 8 corners pour nous en première mi-temps, des situations en zone de finition que l’on n’a pas pu concrétiser face à une équipe très forte physiquement, athlétiquement et de belles individualités. On est rentré en deuxième mi-temps, ou je pense qu’on a donné le ballon aux Grenobloises pendant 20 minutes, c’est ce qui leurs a permis, je ne dit pas qu’elles ont changé de cible de jeu mais ça leur a permis de déployer leur force physique et le but qu’on prend c’est sur 3 contres consécutifs de leur attaquante, qu’elle gagne et marque.

A ce moment-là l’équipe a pris un petit coup derrière la tête. On a essayé de modifier, en passant de 2 à 3 attaquantes, on a essayé d’inverser la vapeur en fin de rencontre pour renverser la situation.

Ce sont des scénarios qui arrivent souvent à certaines équipes et on n’a rien à reprocher à nos joueuses, elles ont fait le match qu’il fallait. Il faut travailler d’avantage dans cette zone de finition, et tuer les matchs quand on peut le faire. Après on savait que l’on allait avoir à faire à une équipe de Grenoble qui a des qualités individuelles, qui se sont vues encore aujourd’hui, c’est l’équipe qui en voulait le plus qui a gagné ».

Tout s’est joué à la volonté et au mental

Une fin de match à couper le souffle au vue des joueuses d’Yzeure, qui faisaient le forcing après être passées à 3 attaquantes, pour revenir à égalité. et même faire presque mouche dans la surface ! Mais la défense tenait bon et Cindy Perrault restait maître de sa ligne de but. Le match se terminait sur une petite victoire, mais combien importante au vu de l’autre rencontre, qui voyait la victoire de Saint Étienne à Dijon sur le score de 3 buts à 2, malgré d’être à 10.

On le voit, les équipes ont les moyens d’assurer et de suivre les contraintes physiques d’une équipe qui défend. les scores sont de plus en plus serrés. La décision se fait, comme en D1F, sur le peu de souffle qu’il reste, pour être efficace dans la zone de vérité.

LES FEMININES : « Vous êtes à la seconde place, et sur ce que vous avez montré aujourd’hui on comprend maintenant pourquoi vous êtes deuxième. Dans l’autre rencontre St Etienne a battu Dijon 3 à 2, vous vous retrouvez 3 équipes aux même nombre de points (13), vous devez les rencontrer encore?

DOMINIQUE MORABITO : « Merci du compliment, c’est vrai on a une équipe qui n’est pas là par hasard à cette place aujourd’hui. Le souci c’est que Grenoble part loin devant. On a battu St Etienne (1-0). Ils ont battu Dijon mais il ne fallait laisser partir Grenoble comme ça, ils avaient 2 points, maintenant c’est 5 points. Je pense qu’il va falloir que l’on travaille sur le plan psycologique à ce niveau là et je me pose sincèrement la question, je ne vois pas quelle équipe peut surprendre Grenoble car défensivement ça reste très solide, donc il faut vraiment aller chercher du jeu pour arriver à leur marquer des buts. Donc, moi je pense qu’avec l’écart qu’elles ont pris aujourd’hui, je ne vois vraiment pas qui peut les inquiéter. St Etienne, peut-être, mais bon ils ont perdu contre nous, et puis il aligne les victoires. Il peut y avoir une baisse de régime de Grenoble mais je n’y pense pas car dans chaque ligne c’est puissant et ça génère toujours des résultats ».

REACTIONS : Nicolas Bach (entraîneur de Grenoble)

LES FEMININES : « L’entraîneur de Yzeure fait des éloges sur votre équipe et sur sa solidité et qu’il ne voit pas trop d’équipe déranger Grenoble. Sur le match d’aujourd’hui, un peu compliqué et la victoire a été assez dure à avoir vous en êtes conscient ?

Si on arrivait à les faire douter, à un moment donné il y aurait un décalage. Voilà la nouvelle stratégie du football féminin.
NICOLAS BACH : « Il est gentil parce que après j’aurai tendance à dire c’est une victoire un peu tiré par les cheveux. J’ai bien apprécié l’équipe d’Yzeure, je savais que c’était un très bon collectif et très bien organisé mais que si on arrivait à les faire douter un peu et bien à un moment donné il y aurait un décalage et qu’on serait capable de jouer, de les mettre en difficulté dans leur dos, c’est ce qui a été le cas sur notre but. Mais on a trop peu joué, on aurait pu plus les mettre en difficulté, on aurait pu en contre tuer le match et il faut reconnaitre elles ont très bien joué en première mi-temps. Elles ont su nous mettre en difficulté par leur possession et leur jeu de passe ».

LES FEMININES : « Une première mi-temps où vous avez été malmené, de la tête et des épaules, cela ne sais pas vu en seconde période, quelles ont été vos consignes ? »

Si on ne joue pas plus, on ne va pas gagner et on ne montera pas en D1F ». les mots de Nicolas Bach à la mi-temps.
NICOLAS BACH : « C’était facile à la mi-temps, à la fois on leur à dit, on a de la chance d’arriver à 0 à 0, maintenant si l’on ne cherche pas un peu plus d’effort et si on est pas plus juste techniquement, si on n’essaye pas de jouer un peu plus, c’est pas compliqué : on ne va pas gagner aujourd’hui et on ne va pas monter en première division. Donc elles ont été bonnes sur la reprise de la deuxième mi-temps. On a su jouer, mettre du rythme, les mettre en difficulté, voilà j’aurai espérer qu’on le fasse tout au long du match, après il a fallu faire preuve de valeur, de solidarité et de combat. Du coup elles étaient menées et elles ont poussé et on a su tenir c’est une preuve de qualité ».

LES FEMININES : « Avec cette sixième victoire, la troisième sur un petit score 1 à 0, en battant Yzeure, maintenant les équipes vont vous regarder de haut. Quand pensez-vous ?

NICOLAS BACH : « Nous on ne va surtout pas s’enflammé au vu du contenu du dernier match, on est perceptible. C’est des victoires au mental, au caractère après ça peut passer toute une saison, mais il faut aussi mettre des victoires avec un contenu un peu plus abouti, donc on a besoin de progresser là-dessus. Aujourd’hui faut surtout pas s’enflammer, de rêver de 1ere division, il faut se dire qu’on a gagné 6 matchs, il reste Nancy, St Etienne, Toulouse et Dijon. Ce sont des grosses écuries on est très humble sur ce terrain et on va attendre la trêve pour tirer un bilan de la première phase. C’est un championnat qui va être serré et on fait un bon début de championnat après on fera un bilan comptable à la trêve ».

Raphael Gomez pour lesféminines.fr

PS : la jeune Ines Boutaleb, convoquée par Gilles Eyquem dans le groupe des U20 (32 joueuses) qui se constitue pour la Coupe du Monde a été obligée de décliner sur blessure.