Avec les signatures de Lucy Bronze, Shanice Van de Sanden et le retour futur d’Amandine Henry auxquels s’ajoute l’effectif initial de l’OL, Jean-Michel Aulas aura mis ses trois titres dans un coffre-fort qui ne va pas être simple à ouvrir.

Jean-Michel Aulas, constater c’est décider !

Jean Michel Aulas n’est pas homme à se poser des milliers de questions dans le domaine du football féminin. Il a assez à faire avec le football masculin qui lance des fusées en direction de la Lune, avec le carburant financier nécessaire, quand lui se trouve bloqué au port, dans un système économique qui est basé sur l’équilibre d’un stade et de ses évènements, menacé par les mouvements financiers générés par l’opulence financière de certains trouvant, en plus, dans le système de régulation du FPF, des failles comptables simples mais correctes ; leur permettant de créer une nouvelle dimension économique, qui creuse un gap qui pourrait être destructeur, avec le modèle économique pourtant correct, de l’Olympique Lyonnais.

Sans soutien dans l’environnement français qui n’y trouve qu’intérêts, n’ayant pas pris le même modèle ambitieux de l’OL, et trop content de voir que leur limite passée soit devenue, par le fait des choses, une qualité ; le président olympien doit certainement fourbir ses armes, un peu plus conséquente que celle d’un Kangourou, pour dans un premier temps, se simplifier la tâche tout en renforçant son leadeurship, dans le secteur féminin.

Alarmé par la défaite face à Manchester City (2-3) qui est un résultat, interrogatif face au fait que les olympiennes aient été menée 0-2 dans la même partie, se souvenant que l’OL a gagné ses trois titres 2017 en se faisant bousculer là où le tapis rouge leur était souvent réservé avec une défaite au PSG (1-0) leur soufflant la première place pour Noël, avec une Coupe de France gagnée aux tirs au but en ayant été mené (0-1) à la 7′ sur un superbe but de Cristiane et une Coupe d’Europe qui aurait pu se terminer dans les pieds du PSG (0-0, tirs aux buts) si, dans le jeu, elles avaient pu transformer un peu mieux leurs occasions ; le Président Olympien et certainement le staff lyonnais ont fait le constat qui s’impose : les titres 2018 ne sont pas garantis.

L’Histoire impose ses décisions

La possibilité d’entrer dans l’Histoire féminine est énorme pour l’Olympique Lyonnais et ne se renouvellera pas de sitôt. Le Président lyonnais le sait mieux que quiconque en football masculin avec sa série de sept titres masculins de suite (2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008) qui font maintenant partie du passé. La section féminine a onze titres consécutifs (2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017) sur quinze en championnat, six Coupes de France de suite (2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017) sur neuf et l’opportunité européenne UNIQUE d’être le seul club à CINQ TITRES EUROPEENS (2011, 2012, 2016, 2017) cette année si les lyonnaises atteignent et gagnent la finale en Ukraine et le seul à réussir, en cas de succès, le TRIPLE (2016, 2017, 2018) qui leur a échappé de peu en 2013 avec une finale perdue face au nouveau Wolfsburg qui deviendra un grand d’Europe (2013 et 2014), mais butera pour autant sur cette performance en étant éliminé en 2015 par le PSG de Farid Benstiti.

Cet exploit vaut bien un coffre-fort, de la meilleure des marques.

Les meilleures chez moi, donc pas chez les autres !

Après le maintien lyonnais de la défenseuse canadienne Kadeisha Buchanan (21 ans), meilleure jeune joueuse FIFA au mondial 2015, médaillée de bronze aux Jo de Rio 2016 ; c’est l’anglaise Lucy Bronze (25 ans), triple championne d’Angleterre avec Liverpool (2013, 2014) et Manchester City (2016), meilleure joueuse anglaise 2016 bien que latérale qui a posé ses valises pour trois ans dans le Rhône en échange de l’excellente Pauline Bremer (All, 22 ans) qui venait de perdre son statut d’internationale, pas convoquée par Steffi Jones pour l’Euro 2017.

La chance était avec le Président lyonnais qui se trouvait à chercher des explications à la concurrence qu’il imposait à Jessica Houara-d’Hommeaux (29 ans), titulaire en équipe de France à ce poste, et venue jouer sous les couleurs lyonnaises en 2017 pour obtenir les trois titres (Championne d’Europe 2017, Coupe de France 2017 et Championne de France 2017) que le PSG (7 saisons) n’avait pas pu lui apporter. L’internationale française se faisant les croisés après son retour moyen de l’Euro 2017.

Par contre en signant Shanice Van de Sanden (24 ans), qui a explosé à l’Euro sur le côté droit de l’attaque néerlandaise championne d’Europe, le Président Lyonnais se donne une arme offensive supplémentaire qui va bien avec la maxime « après avoir fait une défense coffre-fort », faisant une attaque qui « perce les coffre-forts adverses ».

Car le doute n’est plus permis. L’Euro 2017 a trop montré son efficacité actuelle. Les matches seront réellement fermés face aux petites équipes et il faudra beaucoup de qualités pour renverser la défense adverses dans le temps de jeu des 90 minutes. Avec Van de Sanden, les lyonnaises ont une sacré arme en plus. Il reste que cela donne moins de possibilités aux jeunes talents français comme Emelyne Laurent (19 ans) qui a explosé à l’Euro U19 de 2017 ; Delphine Cascarino (20 ans), leadeur mondial de la génération des U20 ; voire Mylaine Tarrieu (22 ans) prometteurs, et qui vont devoir élever de manière incroyable leur niveau de jeu pour postuler, ne serait-ce que de temps à autre, à une série de présences comme titulaires dans le jeu lyonnais.

A cela, le Président lyonnais répond certainement : « Kangourou ! ».

Les titres féminin à l’OL !

A un moment donné, à chacun de faire ses choix. Aux joueuses de bien réfléchir avant de venir à l’OL qui propose des salaires qui ont le goût du miel pour une seule garantie : un très haut niveau d’entraînement et deux contraintes. Une connue : le temps de jeu ; une méconnue qui montre que les agents méritent d’être concurrencés : il est quasiment impossible d’obtenir un même salaire lyonnais si on n’a pas de temps de jeu pour le justifier. Les joueuses sont donc collées et bien collées au maillot de l’OL, avec le plaisir de l’orgueil des titres, acquits ou non sur le terrain.

Le Président Lyonnais est d’autant plus au fait de tout cela qu’il attend les derniers jours du mercato pour abattre ses cartes. Connaissant l’impact psychologique que tout cela peut avoir. Là, il sort l’As de Coeur d’Amandine Henry (en contrat jusqu’en Octobre 2017) pour le prendre au PSG de Patrice Lair, avec une proposition à 17.500 € mensuel (source l’Equipe) et un chèque à la signature que le Président Lyonnais transforme en 30.000 € mensuel, mettant à l’épreuve la professionnalisation de l’agent féminin, Sonia Souid, ayant dans son portefeuille, tant le coach parisien que la vice-capitaine de l’Equipe de France, joueuse de Portland.

Ni une, ni deux. L’ex lyonnaise (2007-2016) devrait retourner à l’OL.

Le Président Lyonnais a mis ses trois titres dans un coffre-fort. Il va falloir être fort pour l’ouvrir.

William Commegrain lesfeminines.fr