Stop. Là, je dis stop. Si l’Autriche, 24è FIFA, gagne l’Euro 2017, c’est la révolution dans le football féminin. A part l’anecdote que l’on pourrait relever de la « petite Allemagne » qui relève la « grande Allemagne » sortie en quart de finale par le Danemark (1-2) après six titres consécutifs, je ne vois aucune raison logique autre que la surprise qui puisse commenter un tel exploit.

Qui à part Sabrina Delannoy en commentant sur Eurosport la fin du match face à l’Islande, n’aurait pu donner du crédit à la formation autrichienne ? Sans d’ailleurs penser que l’ex capitaine parisienne ait donné une seule chance à un titre européen autrichien. Juste, elle rappelait la difficulté de les jouer avec l’Equipe de France, avec un impact physique et une détermination qui lui avaient laissé des traces, autant physiquement que mentalement.

Alors, et si l’Autriche devenait championne d’Europe comme l’a été la Grèce en 2004, au Portugal, face à Cristiano Ronaldo. Quelle SURPRISE !

Cela mettrait en avant plusieurs arguments.

1°) Le premier, c’est que la formule gagnante appartient à celui qui s’adapte le plus et le mieux au moment. L’Autriche, 24è FIFA, est venu avec son niveau pour jouer son premier Euro. Elle a profité de la faiblesse de ses adversaires qui n’ont pas su s’imposer face à elles. Elle a donc avancé sans se poser de questions. La Suisse, la France et l’Islande n’ont pas été efficaces. L’Autriche l’a été à sa façon. L’Espagne, n’a pas su être efficace. L’Autriche a remporté son quart de finale.

2°) Le football féminin est en train de découvrir que la défense est la meilleure des attaques, même contre une équipe forte, dès lors que l’équipe qui joue bas possède le physique et la rigueur pour ne pas plier avec, a en plus, une joueuse offensive qui peut marquer. Pour les équipes nationales qui regroupent les meilleures joueuses, on peut y trouver cet ensemble ; dans les clubs, cela sera moins évident. Il est néanmoins certain que le tentation sera grande, en ce mois de préparation du championnat, de tenter l’expérience avec un début de saison qui fait vite huit matches sur vingt-deux en deux mois.

Pour les équipes nationales, il reste deux ans à toutes les équipes avant la Coupe du Monde, soit 20 matches au maximum, pour trouver les joueuses qui pourront faire sauter des verrous cadenassés avec des équipes plus nombreuses (24) et qui n’auront souvent que cette arme pour passer.

3°) La jeunesse des joueuses dans cette demi-finale est assez impressionnante. Sur les quatre équipes, trois avec le Danemark, les Pays-bas et l’Autriche ont entre 23 et 24 ans de moyenne sur leurs sélections de 23 joueuses. L’Angleterre qui a une équipe nationale pour les U23 a logiquement une sélection plus âgée avec une moyenne de 28 ans. Il est vrai que la jeunesse d’esprit car on trouve des jeunes déjà vieux et des joueuses âgées toujours jeunes, est à mon avis, une arme pour faire sauter des verrous trop fermés.

Si l’Autriche prend l’Euro. C’est un exploit. Une révolution. Aucune équipe aussi éloignée au classement FIFA (24è) ne s’est trouvée à ce stade, même au niveau des 1/2 finales. Encore moins, pour une première européenne.

Si l’Autriche remporte l’Euro. Elle aura été la 1ère équipe à le faire pour sa 1ère participation. La 1ère équipe à avoir le titre en étant si loin au classement FIFA (24è) où elle ne restera pas longtemps puisque dès Septembre, un nouveau classement devrait lui voir faire un bond. La 1ère équipe à le faire en ayant un coach à la tête de sa sélection depuis 16 ans. Et la 1ère équipe à l’obtenir avec un jeu de contres et une équipe aussi jeune (23 ans de moyenne d’âge).

Cela fait beaucoup de 1ère fois.

On a beaucoup parlé du supporter de Leicester qui avait parié, en début de saison, sur la victoire inattendue en Premier League de son club montant … Si une personne a parié sur la victoire de l’Autriche dans cet Euro … Elle a un ticket qui vaut son pesant d’Or.

William Commegrain lesfeminines.fr