La Jack Sparrow danoise, Pernille Harder, a renversé avec son équipe, la montagne allemande dans un match où les deux équipes ont eu leurs chances mais où le football a choisi le rêve de l’impossible face à l’uniforme de la performance habituelle allemande. Le Danemark de Niels Nielsen est en passe de faire ranger dans l’esprit des danois l’exploit de 1992 des hommes avec le gain du championnat d’Europe en 1992 en gagnant pour la première fois, la Mannschaft en compétition officielle.

Une Petersen des grands jours malgré sa boulette de la 3′

De son côté, l’Allemagne a montré des qualités dans la transmission du jeu mais s’est trouvée bloquée par une excellente gardienne Petersen qui ne leur a donné que ses premières minutes de jeu (But de Kerschowski, 3′ 1-0) sur une erreur de mains pour ensuite, leur interdire ses filets à de nombreuses fois (8′, 12′, 24′, 56′).

Il aura fallu une détermination énorme de toute l’équipe pour que la solution danoise vienne de sa défense avec, Larsen, défenseure centrale qui va chercher une balle impossible pour la centrer sur Naima Nadine (50′, 1-1) et ensuite Thogerson, entrée à la 66′, qui dépose une balle sur la latérale Nielsen (83′ 1-2) pour un second but qui donne la qualification au Danemark et élimine l’Allemagne, détentrice du trophée depuis 1995, sans discontinuité.

1MT L’Allemagne, en propriétaire.

L’Allemagne (2è mondiale) a joué cette rencontre en propriétaire de l’Euro, posant son jeu avec efficacité mais sans y mettre la vivacité qui fait la différence et met ses adversaires dans le rouge, assurant en 90′, le gain de la partie. Bénéficiant d’une erreur de Petersen à la 3′, sur un tir puissant de la latérale gauche Kerchowski, revenant intérieur ; la Mannschaft profite d’un jeu léché dans les petits espaces pour inquiéter Petersen, avec dès la 6è, un tir en pivot de Däbritz, bien repris par la gardienne danoise qui reprend confiance. Deux minutes après, c’est Demann qui bénéficie d’une belle occasion sortie en corner par la portière Petersen. Les mains bien chaudes maintenant.

L’Allemagne, trop confiante, ne met pas le 2è but libérateur

Ce temps fort sécurise l’Allemagne qui se dit que le match va tourner en sa faveur, sauf que la Jack Sparrow danoise qui n’abdique jamais, connue sous le nom de Pernille Harder, joue de sa vitesse pour se décaler face à Blasse, sa coéquipière de Wolfsburg, et placer un tir qui fuit de peu le cadre (6′).

Le match est chaud. On décompte 1 but et trois occasions nettes en l’espace de 8 minutes. Demann, sentinelle de l’Allemagne, aura encore une très belle occasion à la 24′ ce qui montre la facilité allemande dans cette première partie de ce quart de finale et le Danemark ne montrera ses possibilités offensives avec un corne qui échappe à Schult mais surtout un tir de Veje (39′) qui aurait pu finir dans les cages si ce n’est que la Montpelliéraine, fatiguée, avait décidé de le jouer plein centre. Dans les bras de Schult qui n’en demandait pas tant.

2MT Le Danemark expulse l’Allemagne, propriétaire en 2017.

A la surprise générale, les danoises égalisent et se mettent en route pour l’exploit. 

L’Allemagne n’arrive pas à trouver des situations dangereuses et Steffi Jones décide de sortir Doorsoun, auteure d’un super match contre la Russie, pour mettre Magull, plus incisive. C’est pourtant le Danemark qui bénéficie de la fatigue allemande pour être plus présente dans les vingt mètres adverses. Sur un corner dont elle bénéficie, la balle semble perdue sur le côté quand Larsen vient pour la récupérer. L’assistante signale une faute de Marozsan que l’arbitre laisse aux danoises pour un avantage qui laisse sur place Kerschowski et la capitaine allemande et qui finira sur un centre, deuxième poteau, où Naima Nadim ne laisse aucune chance à Blasse, en la smashant de la tête (1-1, 50′, nadim)

Il aurait pu survenir à la 57′ avec une balle immanquable de la montpelliéraine Veje qui, dans les cinq mètres cinquante, va trouver une transversale quand les filets allemands s’offraient. Une minute après, c’est Pernille Harder (58′) qui part en solo pour s’imposer à la défense centrale allemande et but sur Schult, venue au contant.

On se dit que le moment fort des scandinaves est passé. Puisqu’il est resté infructueux, l’imposante Allemagne devrait l’emporter.

Deux buts de la tête pour les danoises.

Sauf que le football de cet euro a choisi « les petits contre les grands ». Avec la qualification des Pays-bas face à la Suède, un premier acte à été joué. Lorsque Nielsen, latérale gauche qui s’est porté à l’attaque, transpercera Schult de la tête (1-2, 83′) le second acte sera imposé et l’Allemagne n’arrivera jamais à revenir au score, malgré Dalmann, Magull et Mittag.

L’Allemagne entendra le coup de sifflet final comme un arrêt impensable. Il y avait très longtemps que la Mannschaft ne s’était arrêtée à ce stade. A part au Mondial 2011, chez elle, éliminée par le Japon d’un triplé mondial (2003, 2007) qui lui tendait les bras.

Le Danemark chante en buvant l’Hydromel du bonheur, et comme en 2013, avec l’élimination de la France, sort le favori au titre, attendant avec ambition, l’autre demi-finaliste qui sera désigné entre l’Autriche et l’Espagne. L’Allemagne subi une grave défaite avec un système de jeu qui demande d’oser, ce que l’Allemagne n’arrive plus à faire. Le rôle de Marozsan étant dédié aux transmissions. Pas suffisant actuellement pour gagner.

On attend bien plus de la capitaine allemande pour justifier tous les louanges que le monde internationale semble lui décerner.

William Commegrain lesfeminines.fr

Réactions :

Steffi Jones. « “Il y a énormément de déception. On va devoir analyser ce qui s’est mal passé, ce que nous n’avons pas compris après la phase de groupes. On voulait montrer aujourd’hui ce qu’on valait. Nous n’avons pas été suffisamment agressives. A la pause, on s’est dit qu’on avait un but d’avance, mais nous n’avions pas confiance et nous n’avons pas joué comme si nous menions au score. Elles ont pris confiance, on s’est endormi sur leur premier but. C’est difficile à avaler. On savait qu’elles ne lâcheraient rien, elles ont montré leur envie de gagner et méritent cette victoire. Le Danemark a souffert des mêmes conditions que nous hier. C’est difficile de patienter pour jouer, mais il n’y a ni avantage, ni inconvénient. Tout le monde était concentré ce matin. Le problème n’est pas la condition physique, mais notre envie de  gagner n’était pas aussi forte que la leur. »

EURO 2017. QUART de FINALE. Allemagne 1-2 Danemark. 30 juillet 2017. Rotterdam. Arbitre : Katalin Kulcsár (HUN). Assistantes : Judit Kulcsár (HUN). Petruta Iugulescu (ROU). 4è assistante : Lorraine Clark (SCO). Buts : Kerchowski (1-0, 3′) ; Nadim (1-1, 50′), Nielsen (1-2, 83′)

Allemagne : .Schult (GA) – Blässe, Peter, Goessling, I. Kerschowski – Däbritz, Demann (62′, Islacker), Doorsoun-Khajeh (46′, Magull), Marozsán (C) – Mittag, Dallmann (88′ Petermann). Coach : Steffi Jones.

Danemark : Petersen (GA) – Nielsen, Boye Sørensen, Larsen, Røddik (69′, Sandvej )- S. Troelsgaard, Jensen, Kildemoes (66′ Thogersen), Veje – Nadim, Harder (C). Coach : Nils Nielsen.