Les anglaises ont joué cette rencontre avec l’obsession du but et tous leurs mouvements se sont tournés vers ce rectangle pour que la balle s’enfonce dans ses filets. Cela s’est terminé par un 6-0 d’anthologie pour les filles de Mark Sampson qui a marqué la différence avec son adversaire (21è FIFA) quand l’Espagne (13è FIFA) a imposé au Portugal (38è FIFA) son jeu de passes courtes et longues pour se défaire sans interrogation de son voisin portugais.

Le groupe D, à l’inverse des autres groupes, a validé la différence qui existait au classement entre les équipes. Le véritable niveau sera mieux mesuré lors de la prochaine rencontre entre l’Angleterre et l’Espagne pour le seul groupe dont les leadeurs ont imposé leur statut au score et dans le contenu.

C’est un groupe qui intéresse la France puisque les deux premiers du groupe C de la France rencontreront les deux premiers du groupe D.

Les anglaises, plus qu’aspirées et inspirées par le but adverse.

L’Angleterre a mis l’Ecosse à terre assez rapidement puisqu’à la 32′ le tableau d’affichage indiquait un (3-0) qui laissait peu de places à l’interrogation quant à la suite de la rencontre.

Si l’Ecosse a eu la première occasion très rapidement (30″), c’est sur l’expérience et la qualité professionnelle que l’Angleterre va ouvrir la marque avec une balle récupérée dans son camp servie à terre pour l’avant-centre Taylor que la milieu Kirby laisse passer, surprenant la défense centrale qui ne reverra pas l’attaquante anglaise qui assure un plat du pied vainqueur (11′, 1-0)

Le second but viendra d’un corner sur une balle défendue par la défense écossaise sur la ligne par l’attaquante Weir contre une première bicyclette de Lucy Bronze, qui retombera dans l’espace libre pour que Jodie Taylor sente la situation et mette un second but, plein de détermination (26′, 2-0).

Le jeu anglais, direct, présent et puissant vers l’avant nous montre une équipe qui semble n’avoir que le but adverse devant les yeux comme une ligne d’attaque de rugby ne respire que lorsque la ligne d’en-but d’en face est dépassée. Jill Scott, sans opposition face à une équipe écossaise trop basse, envoie un missile qui trouve la transversale de la capitaine Gemma Fay et retombe dans la zone d’Ellen White, elle aussi, aspirée par le but adverse pour porter le score à (3-0, 32′).

Jodie Taylor (43′), « en pleine bourre » tente un lob impossible sur un contre bien décalée faisant le premier triplé de la compétition sur une magnifique action collective : transversale d’Houghton, tête d’Ellen White déposée comme un passeur de volley pour le triplé de Jodie Taylor, astucieuse avec un lob qui voit la balle tranquillement mourir dans les filets écossais (4-0, 53′).

Le score est large. Les espoirs écossais prennent plus que l’eau. C’est l’occasion pour les anglaises de continuer leur pression avec des enjambées pleines de vivacité qui transpercent les lignes défensives écossaises obligeant la gardienne de Gemma Fay à plonger dans les pieds de Duggan entrée à la 59′ à la place de Taylor, ovationnée.

L’Ecosse ne reprendra du souffle qu’à la 57′ avec Brown et une solution extérieure de Clelland, débordant sa latérale Stokes ; mais elle reprendra l’eau avec une superbe reprise de volée de Nobbs (5-0, 87′).

Duggan mettra définitivement l’Ecosse sous l’eau avec un 6è but à la 92′ sur un corner qu’elle décalera dans les buts. L’Ecosse subira la plus lourde défaite de l’Euro.

L’ESPAGNE A IMPOSE SON JEU DE PASSES AU PORTUGAL

L’Espagne s’est mise en place sereinement face à son voisin portugais en installant son jeu, faits de passes courtes et longues, toujours à la recherche d’une meilleure solution de joueuses avant de prendre la décision du tir.

A ce jeu « très barcelonais », les portugaises ont eu un mal fou à récupérer le ballon qui naviguait de gauche à droite et de droites à gauche, très près des lignes, pour repartir ensuite et finir par un grand lancement de la défense centrale, souvent sur Alexia Putellas.

A ce jeu « du chat et de la souris », le Portugal n’a rien pu faire et a tenté de rares incursions dans le camp espagnol ce qui a néanmoins donné, pour la gardienne espagnole Panos une partie tranquille, quand son homologue portugaise, a eu bien plus de sang chaud, de telle manière qu’au cours de la seconde mi-temps, elle semblait s’apostropher avec sa défense centrale !

Le premier but espagnol est arrivé à la 23′ sur un bijou de passe longue de Pereira qui voit toute la défense portugaise regarder le ballon quand Vicky Losada s’infiltre tranquillement entre deux joueuses pour recevoir la balle qui lobe Rebeilo et faire un superbe contrôle pied gauche, pour marquer dans la foulée pied droit !

Les portugaises avaient eu quelques alertes auparavant et Hermoso, la future parisienne bénificiait à la 15′ d’une balle qu’elle envoyait d’un plat du pied au dessus de la transversale. Là, à la suite d’un cafouillage heureux, ce qui ne sera pas le cas de la seconde action chaude espagnole, faite d’une série de passes décalant Silvia Meseguer (21′).

Le jeu est totalement dans les mains espagnoles avec une possession qui sera de 76% sur la durée du match et c’est encore Hermoso qui bénéficiera d’un centre suite à un mauvais dégagement de la gardienne portugaise, pour placer une tête qui finira dans les mains de la portière quand on aurait pu penser qu’il y avait la place pour mieux finir cette opportunité (28′).

Le temps étant à l’avantage de la sélection ibérique, à la 42′, sur le même type d’actions, un centre lointain de la l’attaquante Caldentey trouve la tête de la petite Sampedro pour un (2-0) qui suffira largement à la formation ibérique dans cette première rencontre.

Plus rien ne sera marqué et si, la Portugal pointera quelques fois dans la surface ibérique, ce sera insuffisant pour inquiéter la gardienne Panos. A l’inverse, les nouvelles entrantes espagnoles avaient du feu dans leurs jambes et Maria Paz, à la manière d’une Eugènie Le Sommer, s’est montrée plusieurs fois en attaque avec notamment une reprise de volée « Calamity Jane » à la 83′, des vingt-cinq mètres, qui aurait eu tout du but de l’Euro si la gardienne ne l’avait pas détourné en corner.

L’Espagne s’est mise en jambes en nous montrant un jeu plaisant dont il faut relativiser pour l’instant l’importance dans l’optique d’une confrontation potentielle avec la France en quart, compte tenu de la faiblesse de l’opposition adverse.

Il reste à voir ce que l’équipe espagnole fera contre l’Angleterre (5è mondial), lors de son second match prévu Dimanche 23 Juillet à 20h45.

William Commegrain lesfeminines.fr

EURO 2017 – GROUPE D – ANGLETERRE (5-0) ECOSSE. 19 Juillet 2017.  20h45. Cartons : Houghton (55′), Scott (62′). (84′), Weir.

ANGLETERRE : Bardsley (GA) – Bronze, Houghton (cap), Bright, Stokes – Scott, Moore – Nobbs, Kirby (65′, Parris), White (74, Carney) – Taylor (59′, Duggan) Coach : Sampson. 

ECOSSE : Fay (cap) – Brown, Dieke, Barsley, Arthur – Corsie (76′, Corsie)- Brown (46′, Clelland), Weir, Crichton, Evans – J. Ross (63′, Cuthbert)coach

EURO 2017 – GROUPE D – 1er match – ESPAGNE (2-0) PORTUGAL. 19 juillet 2017. 18h00. Arbitre : Pernilla Larsson (SWE) Assistants : Petruta Iugulescu (ROU), Mihaela Tepusa (ROU). 4ème arbitre :  Katalin Kulcsár (HUN).

ESPAGNE : Panos – Torrejon, Paredes, Pereira, Ouahabi (89′,León)- Sampedro, Meseguer, Losada  – Candentey, Hermoso (65′ María Paz), Putellas (80′, Latorre) – coach : Jorge Vilda.

PORTUGAL : Morais – Borges, Rebelo, Costa, Silva (85′Laura Luis) – Marques, Pinto, Pires (Antunes, 71′)- Leite (56′ Mendes), Neto (cap), Silva S. coach : Francisco Neto.