Le groupe A a fait sa première journée. Le groupe est simple : Danemark et Pays-Bas devant avec 3 points et à égalité. Norvège et Belgique, derniers avec 0 points. Sur les deux matches de joués, quel est le regard que l’on peut porter ?

1°) Le football féminin a joué ce premier tour pour le gagner.

Là, où la règle est souvent le match nul chez les hommes, la Norvège a joué cette première rencontre pour la gagner. Permettant au vainqueur de jouer sa qualification directe dès le second match et au perdant de jouer sa tête lors de la seconde journée. C’est une tactique qui s’est avérée payante pour les Pays-Bas et le Danemark et qui met surtout la Norvège dans la difficulté.

2°) La Norvège est passée à l’orange, pas loin du rouge.

En n’arrivant pas à se créer d’occasions, privant Ada Hegerberg de son double, sa soeur Andine qui a jeu « Clever » ; la Norvège est venue face aux Pays-Bas dans l’idée de jouer sur la force d’Ada Hegerberg servie par la vitesse de Caroline Hansen. Sauf, qu’elles ont perdu bien trop de ballons et ont trop subi la maitrise du jeu des Pays-Bas, les amenant à craquer sans raison sur un centre qui a trouvé une seule néerlandaise pour quatre norvégiennes.

A voir le visage fermé du coach suédois à la tête de la Norvège, il n’est pas homme à s’adapter à une situation et plutôt du genre « à chercher à montrer qu’il a raison ». On ne comprend pas que l’arrière latérale gauche se soit positionnée de la même manière face à Van Sanden quand elle avait pris un gros bouillon contre Elodie Thomis (France Norvège), cinq jours avant et qui présente le même profil.

Ce groupe est le plus difficile pour sortir de la poule. La prochaine rencontre face au Danemark sera cruciale. C’est un derby et rien ne laisse penser que les choses vont s’améliorer pour la Norvège dans une configuration où le Danemark joue, dès le second match, sa qualification en quart.

3°) Les Pays-Bas ont marché sur l’eau et relève l’orgueil d’une nation.

Les Pays-Bas ont remporté ce match plus en contenu qu’au regard du tableau d’affichage. Elles ont enchanté leur public et partent pour se qualifier, faisant ce que les françaises avaient fait après le Mondial 2010 : relever l’orgueil d’une nation quand l’équipe masculine aura du mal à se qualifier pour le Mondial 2018 après avoir raté l’Euro 2016.

4°) Jackie Groenen, la joueuse du match (relire l’ITW de Jackie Groenen)

Il est difficile de sortir une joueuse quand un tel collectif s’exprime et va, individuellement et collectivement, au plus loin de ses intentions mais j’ai trouvé la jeune Jackie Groenen (22 ans) très présente dans la création et dans les liaisons avec Van Sanden qui a fait si mal à la Norvège. Elle a été pour moi la joueuse du match, devant Martens, Miedema et Van Sanden. Si elle continue à ce niveau dans la compétition, elle ne sera pas loin d’en être la meilleure joueuse.

5°) Le Danemark, à bout de souffle.

Le Danemark a fini son match face à la Belgique à bout de souffle, dans les cordes, à espérer que l’arbitre siffle au plus tôt les trois minutes d’extra-time qu’elle avait octroyé.

6°) Pernille Harder, un souffle incroyable.

Seule, sa capitaine Pernille Harder a été incroyable de physique et de mental. Elle a réalisé une performance de très haut niveau et a maintenu, à elle seule, son équipe à flot.

7°) la Belgique est en phase d’apprentissage.

Depuis le 7-1 face à l’Espagne en phase de préparation, la Belgique s’améliore à chaque sortie. Ecrasée contre l’Espagne (7-1), ballotée contre la France (2-0), Surprise par le Danemark (1-0). Si elle doit avoir une victoire dans ce championnat, ce sera contre les Pays-Bas. Son voisin. Un derby. Un graal qu’elle peut atteindre au vue de sa seconde mi-temps face au Danemark, remportée au point.

Au final, la 2è journée (19 Juillet) va proposer deux derbys chauds : Norvège-Danemark ; Pays-Bas-Belgique. Si les deux équipes vainqueurs de ce premier tour l’emportent (Pays-Bas, Danemark), elles sont qualifiées pour les quarts.

William Commegrain lesfeminines.fr