La Russie commence à danser juste avant le Mondial 2018 et Vladimir Poutine, en personne, nous dit : « khorosho ! » (d’accord *) quand les joueuses féminines d’Elena Fomina, plus diplomates, envoient un grand « Spasiba ! » (Merci *) aux allemandes et suédoises, qui ont géré ce match de l’Euro comme il convient : sans défaite et avec quelques chances de victoires. 

De son côté, les Russes n’étaient pas dans la même configuration et n’avaient comme autres solutions que de jouer au mieux leurs cartes personnelles après avoir connu la douleur d’une élimination « au tirage au sort » en 2013 pour jouer une place en quart de finale.

L’Italie a craqué sous les coups de boutoirs de la Russie, qui a joué et obtenu le maximum de ce qu’elle pouvait obtenir, avec un premier but de Danilova (9′, 0-1) qui profite d’un appui pour se retourner et glisser un tir qui frôle le poteau pour finir au fond des filets. Mais le but le plus important viendra d’un superbe corner sur la tête d’Elena Morozova (26′) qui transperce la gardienne italienne.

Sur la fin du match, les azzuri du champion du monde 82 Cabrini reviendront au score sur une touche glissée de Mauro (88′, 1-2) et croiront vraiment égaliser sur une balle qui s’écrase sur la ligne après avoir touché la transversale avec un deuxième superbe arrêt de la gardienne russe Shcherback qui a montré de réelles qualités de détente horizontale.

La Russie prend les trois points en attendant la Suède le 21 Juillet quand l’Allemagne prendra l’Italie à 20h45.

(*) Les souvenirs d’enfance d’Algérie après l’indépendance. Beaucoup de russes.

ALLEMAGNE (0-0) SUEDE : le duel de titans qui ont su se donner les chances de se revoir plus tard.

Cinq corners dans les cinq premières minutes. Trois du côté suédois et deux pour les joueuses de Steffi Jones. Le message est clair. Tentons tout immédiatement, quand les lignes ne sont pas encore prêtes. Idée intéressante qui ne s’avérera pas payante pour les deux nations, dont le dernier match se situait tout de même, au niveau d’une finale Olympique en 2016 !

Seconde tentative à la 8′ de la Mannschaft orchestrée par Dzsenifer Marozsan qui envoie un long ballon pour l’excellente Magull, un temps six, une autre huit quelque fois dix qui sauve la balle pour envoyer une mine en l’air. Ou va-t-elle ? C’est la jeune Huth qui reprend tant bien que mal pour que la chevronnée Lindahl la dégage, en deux temps, comme elle peut, sous le nez et à la barbe de l’ex-parisienne Mittag, repartie fleurir à Rosengard en Suède.

Le jeu du football est un jeu qui doit se terminer en but sauf que les deux équipes voulaient bien en mettre mais à la condition première de ne pas en prendre … On appelle cela un jeu fermé et le nombre de passes, prises, reprises, perdues par les adversaires des deux côtés, auraient fait le bonheur du comptable si on devait les additionner sous forme de pénalités de salaires !

Les vingt deux joueuses étant professionnelles mais l’esprit n’était pas au jeu. D’abord à l’enjeu et au combat.

En seconde mi-temps, ce n’est pas pour rien que la Suède n’a gagné que deux fois dans son histoire face à l’Allemagne sur 15 rencontres et on verra une domination allemande constante mais infructueuse. Les côtés s’animeront avec Blasse et Simon quand Islacker, double meilleure buteuse de la bundesliga aura deux occasions pour ouvrir le score, dont une qui s’échappera du cadre (65′) alors que la seconde sera détournée par le dernier rempart suédois Lindahl (83′) d’une claquette qui donnera un ième corner.

Les allemandes et Angela Merkel, en bonne fille de l’Est -siège du football féminin allemand-, a dû retenir son souffle quand la montpelliéraine, championne d’Europe U19, Blackstenius a pris les devants devant Josefine Henning, artiste peintre dans ses loisirs, qui n’a pas eu d’autres envies que de s’essayer à un placage haut de rugby ! (voir video).

La jeunesse étant la jeunesse, fort de son message essentiel : « je suis plus forte et je t’emm.. » la joueuse s’est évertuée à s’imposer pour placer un plat du pied cadré que la gardienne allemande avait malheureusement posé là ! La seule vraie occasion suédoise qui aurait pu encore se terminer dans les buts avec Lotta Schelin découvrant cette offrande, sauvée sans état d’âme par Babeth Peter (74′).

Plus rien ne se présenta aux souffles des commentateurs et commentatrices qui ont dû bénir le fait d’avoir des fiches pour nous relayer les origines, clubs, sélections, de chaque nouvelle entrante, à défaut de pouvoir commenter des actions offensives intéressantes.

Tout cela a l’air d’avoir fait le bonheur de Pia Sundhage sans faire le malheur de Steffi Jones. Quant à nous, simples spectateurs, on s’est dit qu’un billet et un déplaçement aux Pays-bas, sur ce match là, cela aurait été cher payé pour un tel résultat.

Pia Sundhage sur UEFA : « Nous nous étions entraînés à tirer les corners, mais ce soir nous avons eu du mal. C’est bon pour cette fois, mais on devra faire mieux contre la Russie. Ce prochain match est très important. Nous avons quelques jours pour récupérer car le match de ce soir était difficile. Ce résultat est acceptable vu nos occasions et la façon dont a défendu. On peut se dire que c’est un bon début de tournoi, ce qui était essentiel pour nous. On avait du mal dans ce domaine les années passées, donc je suis satisfaite. »

Steffi Jones sur UEFA : « C’est possible qu’il y ait des changements aux prochains matches. Il n’y a pas d’équipe A et d’équipe B car les joueuses sont du même niveau. On peut toujours interchanger quand nécessaire, face à une équipe qui joue différemment. C’était le premier match donc on a beaucoup appris. Peut-être que nous allons changer quelque peu nos préparatifs pour le prochain match. Aujourd’hui, on a vu la Suède à laquelle on s’attendait : compact, solide dans les duels et dans les contres. Il y a peu de temps entre les matches, mais on va analyser ce nul. On va dire à nos joueuses de ne pas être déçues. »

Vendredi, la Suède fera ses preuves offensives face à la Russie après avoir fait celles défensives contre l’Allemagne quand de son côté, L’Allemagne avec un banc qui pourrait être fait de titulaires, va s’essayer à une orgie offensive contre l’Italie.

William Commegrain lesfeminines.fr

EURO 2017. GROUPE B – 1er match – ALLEMAGNE-SUEDE. 17 juillet 2017. Rat Verlegh Stadion, Breda. Arbitre : Kulscar K. Assistantes : Kulscar J., Bakker. 4ème arbitre : Lehtovaara. Carton jaune : 75′, Magull

ALLEMAGNE : Schult -Blasse (74’Maier), Henning, Peter, Simon – Dabritz, Magull, Demann, Marozsan (cap), – Mittag (65′, Kayikci), Huth (39′ Islacker). Coach : steffi Jones.

SUEDE : Lindahl – Samuelson, Fischer, Sembrant, Andersson (88′Ericsson)– Asllani, Dahlkvist, Seger (cap), Schough (56′Rubensson) – Schelin, Rolfo (56′ Blackstenius)coach : Pia Sundhage.