« Il n’existe pas de matches faciles et il faut respecter toutes les équipes ». Si on sort de ces deux phrases « langues de bois » mais véridiques et que l’on s’attache au présent des 16 équipes nationales féminines qui vont jouer cet euro du 16 Juillet au 6 Août 2017, on peut distinguer trois grandes strates hiérarchiques avec chacune, la réussite d’un objectif à atteindre.

Toutes ces équipes (9) sont capables de vous faire un 0-0 et de vous sortir de la compétition en vous plantant un but sans en prendre ou bien, en allant gagner la séance des tirs aux buts.

LES FAVORIS : une finale, voire le titre. 

L’ALLEMAGNE (1 UEFA, 2 FIFA) : Dans un groupe a sa portée (Allemagne, Italie, Russie, Suède) Si l’Allemagne a elle seule, aurait pu légitimer de créer une secteur à part, du style « Superstar », avec ses 8 titres européens dont 6 consécutifs ; le fait de s’attacher au présent laisse une place à l’interrogation avec le changement de coach entre Silvia Neid (Championne d’Europe en 2013 et médaille d’Or aux JO e Rio en 2016 pour ne prendre que les titres récents) et Steffi Jones dont c’est la première compétition officielle avec un certain nombre de joueuses nouvelles pour une stratégie qui intègre, comme Olivier Echouafni, le fait de dominer et d’être dominé.

LA FRANCE (2 UEFA, 3 FIFA) : Dans un groupe athlétique ouvert au 0-0 (France, Islande, Suisse, Autriche) la France est favorite car elle est classée 3è mondiale depuis décembre 2015 et qu’elle a défendu cette place plusieurs fois pour la maintenir malgré des quarts de finale aux Jeux Olympiques de Rio, perdu face à l’Allemagne (1-1, 5 tab à 4). Elle l’est d’autant plus qu’elle a remporté le tournoi amical de mars 2017, pour sa seconde édition, en faisant la performance de gagner les Etats-Unis 0-3 à domicile. Plus sévère défaite de l’histoire américaine sur ses terres. Et enfin, elle l’est surtout pour être revenu dans les dernières minutes d’une défaite potentielle face à l’Angleterre (0-1) en marquant deux buts dans les dix dernières minutes. Il ne pourrait pas en être autrement si on prend en compta la performance des clubs avec une finale européenne 2017 entre l’OL et le PSG, donnant aux rhodaniennes leur 4è sacre européen (2011, 2012, 2016, 2017) et aux parisiennes, leur seconde finale européenne (2015, 2017).

LA SUEDE (4 UEFA, 9 FIFA) : dans un groupe a sa portée (Allemagne, Suède, Russie, Italie) l’équipe de Pia Sundhage fait partie des favoris pour avoir réalisé un parcours olympique « sur le fil du rasoir » les menant à une médaille d’Argent face à l’Allemagne. Il faut se souvenir que les coéquipières de Caroline Seger et Lotta Schelin sont allées chercher aux Pays-Bas une qualification pour les JO, arrachée avec des buts venus d’ailleurs, sur des scores serrés et qu’elles ont fait la compétition olympique de la même manière, arrivant à éliminer le Brésil flamboyant de Cristiane et Marta à la maison. Ces filles savent passer l’épreuve des TAB. Elles sont favorites.

Ne pas être en finale serait une contre-performance. Ne pas avoir la 3ème place, un échec.

LES OUTSIDERS : une demi comme objectif, voire mieux.

. LA NORVEGE (5 UEFA, 11 FIFA) : Dans un groupe très difficile (Belgique, Pays-Bas, Norvège, Danemark), la Norvège n’a pas de raisons récentes d’être classées dans les outsiders compte tenu qu’elle ne s’est pas qualifiée pour les Jeux Olympiques en 2016 et qu’elle a fait un mauvais mondial 2015 en terminant au stade des 1/8è de finale. Sauf que l’Euro est pour Elle l’occasion soit d’un titre, soit d’une finale et qu’avec le même bilan en 2013, elle avait fini finaliste de la compétition. Devant normalement remporter le titre, si Nadine Angerer n’avait pas eu le talent d’arrêter deux pénalties dans la rencontre. Si, de plus on rappelle que se trouve dans l’équipe Ada Hegerberg, élue meilleure joueuse UEFA en 2016 et Caroline Graham Hansen. La Norvège a sa place dans le groupe des outsiders. Son Objectif est d’être dans le dernier carré.

. L’ANGLETERRE (3 UEFA, 5 FIFA) : Dans un groupe a sa portée (Angleterre, Ecosse, Portugal, Espagne) L’Angleterre a été sortie en phase de poule en 2013 par la France, ce qui a coûté son siège à la sélectionneuse. Il faut dire que lors de l’édition 2009, les anglaises avaient été finalistes ! Depuis, un gallois est arrivé, Mark Sampson et il a réussi l’exploit de donner une médaille de bronze au Mondial 2015 aux sujets de sa Majesté, la Reine d’Angleterre. En 2016, l’Angleterre n’est pas le Royaume-Uni et les contrées du RU n’arrivent pas à s’entendre pour présenter une équipe de football aux JO. Elles déclarent donc forfait. Impossible de savoir quel est le réel niveau des anglaises en compétition nationale ? Les clubs commencent à bouger, mais ce sont les clubs. On peut juste voir que, pour les hommes, c’est une année extraordinaire : Champion du Monde U20, Champion d’Europe U19, vainqueur du tournoi de Toulon et finaliste européen U17.

. LES PAYS-BAS (6 UEFA, 12 FIFA) : Dans un groupe très difficile (Belgique, Pays-Bas, Norvège, Danemark) Jouant à domicile, les bataves n’ont qu’un 1/8è de finale au mondial 2015 à proposer dans leur escarcelle et une 1/2 finale européenne en 2009. Eliminée à domicile par la Suède lors du tournoi de qualification aux JO (Suède, Suisse, Pays-Bas, Norvège) ; elle ne peut pas être, à mon sens, classer comme certains le proposent, parmi les favoris. C’est une bonne équipe à découvrir mais qui pourrait avoir du mal à faire les six rencontres qui les mèneraient à la finale. Une demi-finale me semble être un objectif, déjà, à atteindre. Le fait d’être à domicile pourrait les pousser à cette performance.

LES SURPRISES : un quart de finale comme objectif, une demi serait super !

. L’ESPAGNE (7 UEFA, 13 FIFA) : dans un groupe où elle a sa chance avec l’Ecosse, le Portugal et l’Angleterre. Les espagnoles n’ont aucune raison de revendiquer une 1/2 finale ou une finale européenne. C’est un pays en construction sur le plan international et les club ibériques commencent à rechercher des joueuses pour créer une compétition d’élite qui puisse s’opposer en WCL européenne et finir dans le dernier carré européen. Néanmoins, elles peuvent créer la surprise d’une 1/2 européenne, voire mieux car l’Espagne réalise des exploits depuis cinq ans en U19 avec quatre finales européennes sur cinq et le gain en 2017 du tournoi de l’Algarve. Il faut bien que cela monte à l’étage supérieur à un moment donné. Pourquoi pas 2017 avec 2021.

. LE DANEMARK (8 UEFA, 15 FIFA) : dans un groupe très difficile avec les Pays-Bas, la Belgique, la Norvège dont il faudra déjà sortir. Les danoises sont souvent dans le dernier carré. Sauf, que ce sont des statistiques qui comment à dater. Au minimum, quatre ans, voire plus. Et quatre ans, c’est beaucoup pour juger des qualités d’une équipe nationale lors d’une compétition ! Elles ont leurs chances mais aussi des limites.

. LA SUISSE (9 UEFA, 17 FIFA) : Dans le groupe de la France (France, Suisse, Autriche, Islande), la Suisse a impressionné lorsqu’elle s’est qualifiée pour le Mondial 2015 en prenant la tête de son groupe et sortant le Danemark du mondial. Elle a fait la compétition canadienne sereinement, sans enchanter, pour se faire sortir en 1/8è de finale. De ce fait, elle a participé au tournoi de qualification de mars 2016, pour les JO et a été, cependant, des quatre équipes en compétition, la moins intéressante. La Suisse se construit. Tout ce qu’elle pourra gagner sera une performance. Elle peut atteindre les quarts de finale de la compétition et se les fixer comme objectif. Tout ce qui est au-dessus sera du rêve et de l’exploit.

Le groupe du gruppetto. Ces équipes devraient encaisser plus d’un but dans le match face à leurs leadeurs de groupe.

Sans leur faire injure, les équipes restantes de ces 16 sélections qui vont postuler à l’Euro de ce jour feraient un magnifique exploit en atteignant les quarts de finale de la compétition avec chacune, dans leurs groupes, deux ténors qui revendiquent les deux premières places du classement.

Ce sont la Belgique dans le groupe A (Norvège, Pays-Bas, Danemark) ; l’Italie et la Russie dans les groupe B (Allemagne, Suède, Italie, Russie) ; l’Autriche et l’Islande dans le groupe C (France, Autriche, Islande, Suisse) et le Portugal et l’Ecosse dans le groupe D (Angleterre, Espagne, Portugal et Ecosse).

Les 15 meilleures nations européenne sont qualifiées pour l’Euro 2017, seul le Portugal plus éloigné a réalisé un exploit de le réussir.

William Commegrain lesfeminines.fr

Les groupes de l'Euro 2017. Lesfeminines.fr

Les groupes de l’Euro 2017. Lesfeminines.fr