Le sport est le dernier outil du nationalisme. Chaque habitant d’un pays se doit de défendre les couleurs nationales, sinon il se trouve comme se trouvait les hommes et femmes en situation de guerre : un traître. Viendra, peut-être, dans le futur, la symbolique du sport qui l’emporte avec la notion de travail, de talents, de spectacles et d’enchantements qui vont avec la performance, individuelle ou collective, quand elle s’exprime. Dans ces moments, le sport est proche de l’Art. Surprenant.

La finale qu’ont produit les espagnoles face aux françaises a confiné, à certains moments, avec la magie du sport.

Inarrêtables, superbes, magnifiques à voir.

Les déplacements espagnols s’orchestraient dans un ballet totalement inattendu qui d’habitude, semble suivre les mouvements d’une horloge, habituels, prévisibles quand là, il semblait que les aiguilles humaines traçaient un tableau de Picasso, sachant elles, quelle forme classique elles utilisaient, quand nos yeux n’y voyaient qu’arabesques.

A ce jeu, elles trouvaient très souvent, la joueuse totalement isolée, sur les ailes pour tenter un panier à 3 points avec le temps qui lui était donné de se concentrer avant son shoot, faute d’adversaires à proximité. On pouvait voir alors, cette joueuse se mettre dans les conditions d’un tir d’entraînement quand elle faisait pourtant, une finale de Championnat d’Europe face à la 3è équipe mondiale.

Les espagnoles bondirent à trois points quand les françaises essayaient de les suivre à deux points. Inévitablement, plus le match avançait, plus la différence se créait.

Et puis, entre la moitié du second tiers temps et l’autre moitié du troisième tiers temps, les françaises produisent leur temps faible quand les espagnoles, animées d’une condition physique digne d’une Corée du Nord, marchèrent sur l’eau du Parquet de Prague pour s’infiltrer, s’extirper, se décaler et produire un jeu d’une telle puissance que la France semblait rendue à une équipe de clubs, attendant patiemment que cet orage ibérique se calme.

Effectivement, l’Espagne connu son temps faible avec une série de tentatives non réussies mais la tornade avait été tellement forte qu’il a été impossible aux françaises, banc et titulaires, de produire un jeu qui mette le doute dans les têtes ibériques.

Aurait-il été possible de les faire douter ? Dans ce match, pour ce troisième titre européen après 1999 et 2013, cela semble impossible. La France perd une seconde fois en finale face à l’Espagne mais rentre avec une médaille d’argent. Une belle série de trois (2013, 2015, 2017) qui montre « qu’à chaque fois, on revient avec quelque chose » comme le disait Céline Dumerc, icône française du basket, laissant là, sur le parquet, sa dernière production internationale avec l’équipe de France, battant au passage, le record de sélection (262) d’Hervé Dubuisson, le premier basketteur fantasque français qui tenta sa chance aux drafts de NBA dans les années 80.

A une époque où le basket américain, c’était les Harlem Globe Trotters sur stade 2.

Chaque match a son histoire. Celui là, c’est la fin pour deux joueuses, Céline Dumerc et Gaëlle Skrela qui montre plusieurs vérités. 1°) Dans un champion ou championne, il y a du sang de champion. 2°) La grande expérience n’est pas la clé pour renverser une finale, il faut avoir dans les jambes et la tête de l’allant et de l’insouciance. 3°) La finale est un match qui demande une expérience. 4°) Le basket est certainement le sport qui demande le plus un super mental pour réussir, en confiance, des paniers successifs importants. 5°) Quand la différence est trop importante, il est impossible de revenir au score alors qu’en football, les matchs à « hold-up » sont bien plus nombreux.

William Commegrain lesfeminines.fr

Finale Euro Basket 2017. France-Espagne. Crédit ffbb. lesfeminines.fr

Finale Euro Basket 2017. France-Espagne. Crédit ffbb. lesfeminines.fr