Il y a des gens qui un talent. A la naissance. Ce talent leur brûle les doigts, l’esprit. Il explose. Ce sont les créatifs. Un jour ici, l’autre ailleurs. Puis, il y a des gens qui construisent leur talent. Il se découvre à chaque moment de vie. A chaque fois, un peu plus. Un peu mieux. Il subit des difficultés qui ne sont pas l’ivresse du doute des créatifs. C’est l’obstacle. Qui se passe, avec le temps.

Et leur talent alors grandit, grandit pour être présent tout au long de leur Vie.

Sabrina Delannoy a tout eu, avec le temps. Patiemment. Elle aura tout avec le temps. 

Cette jeune femme de 31 ans est déjà ailleurs. En partie, Demain totalement. Elle le dit, avec la « Fondation du PSG ». D’abord, dans son intérieur. Demain, certainement au niveau supérieur.

C’est son chemin et certainement son Destin.

Aura-t-elle un regard très nostalgique sur son passé ? Je ne le crois pas. Elle sera comme toutes les sportives de haut niveau, dans le Demain.

ET pourtant, elle aura réalisé de belles performances.

Une performance incroyable de titularisations

Si elle est la joueuse du championnat de la saison 2017 qui a joué le plus de matches (285), se plaçant devant Camille Abily, Laura Georges, Sandrine Dusang (174) qui ont commencé avant elle au plus haut niveau féminin ; sa première performance est ailleurs.

Elle est la joueuse à avoir le plus grand nombre de titularisations (276, source statsfootofeminin) avec un pourcentage incroyable de 97% sur ses douze années au Paris Saint Germain. Peut-on imaginer meilleure gestion de son corps et de sa performance ? Sacré performance.

D’autant plus que la professionnalisation de la section féminine du PSG, à compter du retour des JO de 2012, a entraîné une charge de travail physique d’abord et ensuite compétitive au regard des stars venues s’intégrer à l’effectif parisien qu’elle a assumée et même mieux, maitrisée car la capitaine parisienne a une qualité exceptionnelle : l’adaptation performante.

Sabrina Delannoy et le groupe PSG. Crédit Giovanni Pablo. lesfeminines.fr

Sabrina Delannoy et le groupe PSG. Crédit Giovanni Pablo. lesfeminines.fr

Une capacité hors norme d’adaptation

Un jeu de relances et d’anticipation

En 2011, elle jouait comme jouait Beckenbauer. A distance des attaquantes adverses, avec une relance concentrée pour être propre et soignée qui n’est pas suffisante pour les matches internationaux.

En 2012, elle est appelée pour la première fois de sa carrière par Bruno Bini (24/10/2012) pour entrer dans un groupe qui a été la révélation de la Coupe du Monde 2011 (4è), qui a confirmé aux JO de 2012 à Londres (4è) et qui prépare l’Euro 2013 avec le statut de favori. Pas simple à un âge et dans un sport où les talents ont été sélectionnés dès la majorité voire avant. Elle a 26 ans et elle est lancée comme titulaire face aux Pays-Bas par Bruno Bini. Elle ne quittera plus l’équipe de France ensuite. Elle s’est adaptée.

Sabrina Delannoy adopte un jeu de contacts

Mais en mars 2013, cela fait huit mois que les parisiennes sont professionnelles. Attendues partout. Discutées partout. Avec l’obligation de finir second du championnat. Elle est appelée face au Brésil. C’est fait, son jeu s’est totalement transformé. Elle s’est adaptée et a fait ressortir son tempérament. La capitaine parisienne est devenue une joueuse de contacts.

Nouvelle modification. Du centre, elle passe à droite

En octobre 2013, le Paris Saint Germain commence à avoir une réputation européenne et rencontre le club suédois de Tyresö qui sera le finaliste de l’épreuve. Farid Benstiti lui demande de jouer latérale droite pour la première fois. Le PSG perdra cette double confrontation (0-0 à Charlety) mais elle s’adaptera à cette place, en concurrence avec Jessica Houara d’Hommeaux, qui deviendra celle de ses sélections.

Nouvelle performance et notoriété. En 2014, le PSG gagne deux fois l’Olympique Lyonnais

La capitaine parisienne livre un combat épique à Eugènie Le Sommer et elle fait ressortir les qualités d’abnégations et de détermination des filles du Nord qui deviendront sa marque de fabrique. Elle apprend à ne plus redouter les lyonnaises et s’adapte aux nouvelles réussites du Paris Saint Germain, en championnat (janvier 2014) comme en Coupe d’Europe (Novembre 2014).

Les parisiennes commencent à prendre le dessus sur Juvisy, le concurrent francilien. En zone mixte, Sabrina Delannoy commence à trouver cela normal et logique. En 2015, là encore, malgré la défaite en finale de la WCL, la capitaine parisienne fixe les objectifs de son équipe avec la volonté de prendre le titre à l’Olympique Lyonnais bien qu’elles aient perdues en finale de la Coupe de France 2014.

Cette joueuse est arrivée totalement à maturité. Rien ne pourrait réellement la déstabiliser. Elle a des certitudes :

Son jeu. Ses adversaires. Ce qu’elle veut. Et elle sait mesurer si son équipe a les moyens de l’avoir.

C’est seulement le 1er Juin, après la finale européenne, tard dans la soirée, qu’elle se laissera aller à cette fin de sportive de haut niveau.

« Elle souhaite juste l’avoir dans les mains ».

Sabrina Delannoy, une joueuse qui s’est constamment adaptée et qui arrête en pleine maitrise de sa maturité sportive ; prête à vivre d’autres émotions avec cette qualité incroyable des gens du Nord qu’elle a en Elle : l’abnégation et le plaisir de la performance.

William Commegrain lesfeminines.fr