Samedi 13 mai 2017. 16h00 Parc OL. EN direct sur France 4 et Eurosport 2. Incroyable comme le premier acte de cette trilogie unique entre l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain au féminin va se réaliser dans le plus grand des silences médiatiques sur la scène parisienne.

Les filles de Patrice Lair sont parties en direction de la capitale des Gaules et de celle de Jean Michel Aulas et Gérard Prêcheur dans l’anonymat qui sied aux départs en vacances. Important pour ceux qui partent, rien que de plus normal pour les autres, gare de Lyon.

Aucun pas de danse sous les chants des Ultras, venus au quai parisien accompagner et fêter le départ vers une ascension qui, de base, à tous les critères de l’impossible.

Le challenge vaut la chandelle.

En effet, l’Olympique Lyonnais qui a fêté son 11è titre consécutif comme des Césars, sur la scène lyonnaise du nouveau parc OL, stade privé qui va se développer pour être un des leaders de l’événementiel européen comme peut l’être le Bercy Arena à Paris, reçoit :

  • la seule équipe qui l’a défaite dans la saison 2016-2017, au Camp des Loges (1-0, 70′ but de Marie-Laure Delie) ;
  • la seule équipe qui ait le palmarès de l’avoir vaincu, déjà, trois fois depuis son récent parcours de professionnalisation (18 janvier 2014 en championnat, Novembre 2014 en Ligue des Champions) ;
  • et enfin, la seule équipe qui peut lui prendre le leadership français et par là-même celui européen.

Et pourtant, silence.

Les parisiennes ont décidé de venir « en Sioux », silencieusement.

Laura Georges, la joueuse la plus capée en exercice. Elue mi-mars, secrétaire générale de la FFF. Défenseur centrale du PSG. Titulaire. Crédit William Commegrain lesfeminines.fr

Laura Georges, la joueuse la plus capée en exercice. Elue mi-mars, secrétaire générale de la FFF. Défenseur centrale du PSG. Titulaire. Crédit William Commegrain lesfeminines.fr

Est-ce à dire que le PSG qatari, du haut de son siège social, vivrait mal que le Paris Saint Germain féminin remporte ses trois matches face à l’Olympique Lyonnais et ramasse les deux titres officiels en compétition : la Coupe de France à Vannes le 19 mai et la Coupe d’Europe à Cardiff le 1er Juin au nez et à la barbe de Jean-Michel Aulas, demi-finaliste européen chez les hommes, quand la section masculine va, ce week-end, constater le titre de champion de Monaco, mettant un coup de frein à l’ambition justifiable du PSG du gain de l’unique Ligue des Champions.

Est-ce à dire que l’exploit semble impossible pour qu’il ne soit pas mis en valeur et que la douleur du 7-0 très particulier de la dernière demi-finale de la Ligue des Champions que l’OL avait infligé au PSG soit encore si vivace qu’il mette le doute à la communication parisienne ?

Non, personne ne donnerait credit à de telles positions.

Il y a dans ce silence « des mots qui rebondissent » comme une stratégie parisienne.

En réponse à celle non dissimulée de Jen-Michel Aulas de titiller son ancien coach qu’il connait bien, en mettant en scène, tel un candidat à la Palme d’Or du festival de Cannes, le festival des buts lyonnais et déjà du titre acquit 2017.  « in the pocket », pourrait-il dire en anglais puisque l’homme ne se cache plus de ses préférences américaines quand « la gastronomie française » a tant de qualités à faire valoir, lui qui le sait si bien en tant que membre averti du Comex de la fédération française.

Il faut dire que Patrice Lair, parmi ses qualités, à la talent de l’identification des points faibles des autres et notamment des siens. Il sait précisément ce qui pourrait lui faire donner trop d’importances au match et, sereinement, doit s’amuser des pas de danse présidentiels, trouvant, ma foi, normal que l’homme fête le titre acquit d’autant plus, que fin décembre ; c’était dans la poche parisienne que le bouquet de la première place était déposée, sportivement déposé.

Ce qui avait dû faire tiquer le Président lyonnais. Oups, un petit pas en plus, à gauche et à droite. Très en phase avec la nouveauté centriste de la République Française. Quoi de plus normal entre Présidents. D’autant plus, que j’ai souvent pensé que « les choses se faisaient à Lyon quand était réservé, à Paris, l’observation ». Gérard Collomb, excellent maire de Lyon, n’a t-il pas été le premier politique à s’engager pour Emmanuel Macron ?

Il s’agit de gagner uniquement pour ne pas lâcher Montpellier.

Aujourd’hui troisième, le PSG n’est pas comptablement qualifié pour la Women Champion’s League avec un point de retard sur le Montpellier de Jean-Louis Saez et de la famille de Louis et Laurent Nicollin.

Pour conserver un espoir de reprendre cette seconde place qualificative, il faut juste gagner contre l’Olympique Lyonnais.

En effet, une défaite renverraient les parisiennes à quatre points et la seconde place serait définitivement attribuée à l’équipe de Montpellier qui reviendrait à l’Europe après l’avoir quitté en 2006 sur une demi-finale dès lors que les troupes pailladines remportent leur rencontre face à Soyaux-Charente.

Quant aux deux prochaines rencontres à venir ?

Il s’agit juste de mieux terminer les finales que les deux fois où le PSG s’y est trouvé confrontées. La première remonte déjà à 2014, au Mans et l’Olympique Lyonnais avait gagné la Coupe de France sur deux buts dont un venu d’ailleurs de Laura Dickenmann, la suissesse partie maintenant à Wolfsburg (All).

En 2015 et 2016, c’était Montpellier qui avait fait office de sparring partner et les deux fois, elles n’avaient pas été loin de contester la victoire lyonnaise, ne craquant que sur la durée quand, d’habitude, il suffit du contenu lyonnais pour faire la différence.

Quant à la finale de la Ligue des Champions perdue en 2015 face à Frankfurt, tout le monde se souvient de l’égalisation de Marie-Laure Delie et de ce dernier geste assassin allemand, à la toute dernière minute (92′) d’une totale maitrise pour remporter la Coupe européenne.

Il a suffit de peu pour que le PSG n’ouvre de nouvelles lignes à son palmarès.

Sabrina Delannoy, capitaine emblématique du PSG en zone mixte. Crédit William Commegrain. Lesfeminines.fr

Sabrina Delannoy, capitaine emblématique du PSG en zone mixte. Crédit William Commegrain. Lesfeminines.fr

La force parisienne est dans les couleurs du club

Les parisiennes ont depuis acquit des certitudes et de la maitrise. Un peu comme Lyon à ses débuts. L’équipe qui va se présenter aujourd’hui pour ses trois rencontres ne doit avoir que quatre joueuses qui ont fait partie du récent passé (Delannoy, Kiedrzynek, Cruz et Georges) mais toutes les autres, l’ont acquit dans leur ADN parisien.

C’est ce qui a manqué au PSG dans sa phase de construction. Le temps de voir cet ADN se constituer.

Cristiane. Double buteuse du PSG sur ce quart de finale. Crédit William Commegrain lesfeminines.fr

Cristiane. Double buteuse du PSG sur ce quart de finale. Crédit William Commegrain lesfeminines.fr

Le PSG vient pour gagner ses trois matches. Pourquoi en faire plus ?

Et si le PSG était simplement venu pour gagner ses trois matches, voire au moins un quand tout le monde les voit perdantes ? Et si le PSG était venu au Parc OL avec le chant des Ultras dans la tête et dans le coeur quand cette nouvelle idylle réciproque ne peut qu’annoncer une relation encore plus forte et plus intense ?

Et si le PSG était venu au Parc OL tout simplement en se rendant compte que l’esprit d’équipe parisien est une arme qui leur a permis de mener le championnat dans son parcours aller quand l’équipe ne pouvait prétendre qu’à plus de la troisième place du championnat avec tous ses changements et rebondissements ?

Et si le PSG était venu silencieusement pour gagner. Puis partir tranquillement. Sans un mot. Juste dans l’idée que c’est possible. Et donc, si c’est possible c’est faisable !

Et si le PSG avait bien mémoire les trois défaites de la saison 2016-2017 de l’Olympique Lyonnais (PSG, Wolfsburg, Manchester City)

Et si l’Olympique Lyonnais pouvait perdre.

Alors, les parisiennes peuvent transformer ce match pour en faire un 50-50.

Le Président de Portland n’en doute pas quand il twitte au Président Jean-Michel Aulas en proposant une rencontre entre les deux équipes pour le challenger et peut-être être amené é à lui retirer des joueuses, trouvant meilleur compte dans les bras américains que français ?

Nul ne le saura. Pas même les joueuses. « Il y a aussi des faiblesses à l’OL » affirme Patrice Lair qui connait bien la maison. Gérard Prêcheur sait aussi que le PSG a failli et peut faillir notamment à l’extérieur avec la défaite à Marseille et celle face à Montpellier.

Ce qui est certain, c’est que rencontrer trois fois l’OL et faire un bon match pour les jeunes parisiennes, c’est partir à l’Euro 2017 sous la bannière française. Equipe nationale titrable, avec une Allemagne moins compétitive, et qui, en plus, souhaite être titrée.

Compétition, performance. Motivées, très motivées. Paris attendra sans problème, .. avant, peut-être, de danser ?

William Commegrain lesfeminines.fr

Ecrit en face du futur Festival de Cannes. Devant le Parc OL. Retransmission en direct sur France 4 et Eurosport.