Vero Boquete, 30 ans depuis peu, capitaine de l’équipe nationale espagnole, est une grande aventurière du football féminin.

Elle est de la race des grands marins espagnols du temps passé qui ont, avec la France et leurs côtes maritimes, découvert le Monde et l’inconnu après l’Atlantique, quand certains écrivaient qu’après, … c’était le vide ! Il fallait du courage pour armer un voilier et partir, comme cela, sur les mers, en sachant que sitôt les côtes disparues de l’horizon, il n’y avait devant vous, que votre folie ou votre courage.

Le football féminin est un peu de cette espèce de « sport à découvrir » qui peut vous envoyer, d’un coup d’avion, sur les côtes de Portland (USA, côte Ouest) comme dans les lointaines villes de la magnifique inconnue chinoise !

Un rapide « clic » sur wikipedia et nous voilà transporté en Espagne (2005 à 2010), puis une année aux Etats-Unis (2010) aux Buffalo Flash et Red Star de Chicago, pour revenir poser son sac au RCD Espagnyol (2011), repartir chez l’Oncle Sam (Indépendance de Philadelphie) et faire un saut en Russie la même année ! Enfin se poser en Suède (2012-2014) pour au moins deux ans avec le Tyresö, le temps de faire une finale de Ligue des Champions (2014) perdue contre Wolfsburg.

Pas déboussolée par le dépôt de bilan du club suédois, la corsaire du football reprend la direction des States et le club de Portland (2014) où se trouve actuellement la française Amandine Henry. La revoilà en 2015 qui retraverse l’Atlantique, en signant en Allemagne, à Frankfurt pour gagner la Ligue des Champions face au Paris Saint Germain (2015), et l’année suivante, se déplacer légèrement pour signer chez le champion, le Bayern (2016) et prendre le titre de Champion de Bundesliga pour enfin poser ses valises à Saint Germain en Laye et signer au Paris Saint Germain (2017).

A 30 ans, 11 clubs, 1 titre européen, 1 finale européenne et quelques titres de champions et de Coupes, la native de Saint Jacques de Compostelle n’a pas pris la route de Saint Jacques à pied mais, « bon sang ne saurait mentir », elle a aligné les kilomètres ! C’est le moins que l’on puisse dire.

Elle a l’oeil de « l’Auberge Espagnole ».

Qui peut mieux qu’elle pouvoir situer les différences de jeu entre les pays et la réalité d’une ambition ? Elle qui s’est confrontée à une multitude de cultures différentes.

Le goût de l’aventure, de découvrir semble avoir été son moteur mais l’éducation suédoise et allemande n’est pas loin. Elle vit du football féminin et c’est son métier. Dans ces conditions, avec une Espagne qui ne voit dans les jambes des filles que la peau satinée du soleil, le départ et l’aventure étaient sa destinée.

Comme une flibustière, elle l’a pris en main.

Voilà un profil de Directeur sportif d’un futur grand club de football féminin. Une spécialiste du football féminin qui saurait mélanger et comprendre les différents univers culturels des joueuses de très haut niveau qui viennent de tous les pays du Monde.

Cela pourrait être son futur en terme de reconversion et alors, l’Espagne et son évolution pourrait lui tendre les bras.

La France a un peu plus faim que d’habitude !

Voilà ce que dit la capitaine espagnole dans la zone mixte du Camp des Loges après cette victoire qualificative pour la finale de la Coupe de France face à Saint-Etienne (4-1), alors que la semaine précédente,  les parisiennes subissaient une déroute à domicile (3-3) qui avait tout de « le remontada » condamnant le Paris Saint Germain à devenir le commentateur de la fin de parcours de Montpellier Hsc, devenu second du championnat et européen.

Cette faim parisienne et française peut passer par une finale de la Women’s Champions League pour le PSG ce qui est le rêve et donc l’ambition de Patrice Lair, le coach parisien mais surtout par un excellent résultat lors de l’Euro, enfin payé pour la France quand, nous dit Véro Boquete : « il y a longtemps que nous savons que la France est une des meilleures équipes d’Europe ! ».

C’est quelques mots pourraient faite le bonheur des français mais l’expérience de la haute compétition est là. Vraiment là. Elle précise, « les ingrédients sont là ! Faut-il qu’ils puissent s’exprimer le jour des matches. »

La sélection espagnole me semble être dans la même situation que celle de la France en 2011-2012. Le jeu est alléchant. Les victoires s’enchaînent. Sauf que l’expérience n’est pas là, et le navire espagnol ne pourra alors aller jusqu’au bout que si les vents restent portants et sans vent contraire.

L’avantage que le France a sur le football espagnol ? Elle a l’expérience de la déception. Soit, cela donne faim et les pronostics se renversent avec une envie surmultipliée, soit on s’habitue.

Paris Saint Germain contre Barcelone

Face au Barca, il n’y aura pas d’habitude. Les parisiennes auront faim. C’est certain.

L’an dernier, Barcelone avait réussi un match sérieux et maitrisé face au Paris Saint Germain en quart de finale (0-0 à l’aller et 1-0 au retour). Le Barca au féminin n’avait craqué que sur une tête de Cristiane. Telle un Ange sauveur, elle avait qualifié le PSG pour une demi-finale ardue face à Wolfsburg que le PSG avait remporté en gagnant 2-0 à l’extérieur avec le match le plus abouti de l’équipe parisienne. Shirley Cruz avait survolé la rencontre.

Je me souviens très bien du coach barcelonais dans la zone mixte de Charlety. Il avait le sourire des gens qui ont compris quelque chose. Pas dérangé pour un sou par cette défaite. On sentait qu’il y voyait de l’apprentissage.

Le football féminin n’est pas assez étendu pour que les données mémorisée du coach espagnol aient fondamentalement changé. Il recevra le PSG avec l’idée de gagner et de faire mal à l’aller.

Seulement le PSG a faim. Il vit son football comme une émotion. En haut comme en bas. C’est nouveau et cela correspond bien au management de Patrice Lair.

Véro Boquete le dit. La France a faim.  Avec une telle expérience de la capitaine espagnole et un tel talent. Aucun doute que cela soit la vérité.

William Commegrain lesfeminines.fr

PS : d’après Patrice Lair, Véro Boquete ne serait pas alignée à Barcelone pour terminer de soigner son élongation. Shirley Cruz, suspendue en championnat (quatre matches) sera alignée comme Irène Parèdes, avec la suspension de Laura Georges (deux cartons jaunes).

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