Un PARIS au jeu FLAMBOYANT.

Comment est-ce possible de plus dominer que ne l’a fait le Paris Saint Germain face au Bayern hier soir ? Pour tous ceux qui ont vu le match, il ne peut exister qu’une seule réponse : « impossible. » Sans point d’exclamation, mais comme une évidence. Une certitude.

L’arrêt de Korpela à la 6′ devant Boquete sera à l’image du match

Le contenu des parisiennes a été d’un tel niveau que le fait de ne pas marquer s’en est trouvé inexplicable. A croire qu’il existait un souffle transparent qui, à chaque possibilité, faisait écarter la balle du cadre des buts. Sans compter les deux arrêts incroyables de la gardienne expérimentée finlandaise Tinja-Riikka Korpela, dans des duels qui ne pouvaient qu’être favorables aux parisiennes, seule face à la gardienne, et qui en est sortie vainqueur.

Devant un stade plein, devant Carlo Ancelotti, devant Uli Hoeness, pour une première qualification en demi-finale pour le Bayern, cela gonfle le moral du côté allemand, notamment à la 6′ avec un arrêt de hand de Korpela, du pied, devant Véronica Boquete, son ancienne coéquipière du Bayern, qui bénéficie d’un ballon sur un vrai mouvement créatif, seule. Aux 6 mètres.

Cet arrêt est tellement incroyable ; et il en est même encore plus incroyable en décidant d’être détourné, et en plus de sortir .. au dessus de la transversale ! Des buts de football, c’est haut (2m32). Un tir à 6 mètres, ras de terre, détourné du bout du pied et qui s’envole au-dessus de la transversale en évitant les filets ! Dès la 6′ minute.

C’est pas bon signe.

Le Destin n’est pas parisien.

On y croit, on y croit pas. Il y a des matches comme cela. Le Destin a décidé que tu ne marquerais pas.

Comment expliquer autrement ce quart de finale aller ? Les féminines parisiennes ont joué au maximum de leurs qualités collectives et le reste ne s’observe qu’en disant que nous avons affaire à du football féminin qui se construit. Avec ses qualités d’engagements et d’abnégations. Avec ses défauts d’efficacité.

Souvent on a comparé les footballeuses sur le plan individuel avec leur technique et leur physique et sur le plan collectif avec leur tactique. Avec la médiatisation, l’homogénéisation et la reconnaissance qui se développent au fil des saisons, on y ajoute un aspect psychologique dans la gestion de la performance qui n’existait pas auparavant. Matches plus faciles. Anonymat garanti.

Tout cela est vrai et d’ailleurs sur ce dernier aspect, la motivation n’est peut-être pas dans le combat, mais ailleurs.

Il manque, à mon sens, un point fondamental. Notamment quand le résultat est affaire de détails. C’est à dire d’une poignée de secondes qui font un but, pour l’un et des poignées de secondes qui n’en font aucun pour l’autre.

Savoir subir.

Les allemandes savent subir. Même parfaitement. Qui a vu le match ne peut que se demander : « C’est cette équipe du Bayern qui a été double championne de Bundesliga en 2015 et 2016 devant Wolfsburg et Frankfurt, champions d’Europe 2013, 2014, 2015 ? ».

Et pourtant, c’est bien Elle. Bousculée comme jamais par le PSG, Triturée dans tous les sens. Tapée. Retapée. Dans les cordes. Prête du KO.

Et boum, sur une occasion, elle vous met un direct du droit. Bien sur le menton. Et vous tombez KO. Combat terminé. Elle a gagné, vous avez perdu.

Avec les clubs allemands, c’est le risque. Maintenant le seul. Les deux meilleurs clubs français sont devenus meilleurs dans le jeu que les deux meilleurs clubs allemands. Sauf que, avec les allemands, il suffit d’un rien. Si vous ne marquez pas, vous risquez immédiatement la défaite.

Silvia Neid l’a montré aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Sachez subir. Sachez frapper. Il suffit d’une fois. Elles sont reparties avec l’Or Olympique de Rio et un contenu de 1/8è de finale. Comme les Suédoises, avec l’Argent. Savoir subir.

Le coach du Bayern, heureux de sortir de ce premier match avec une victoire. Crédit Bayern. Lesfeminines.fr

Le coach du Bayern, heureux de sortir de ce premier match avec une victoire. Crédit Bayern. Lesfeminines.fr

L’efficacité n’est peut-être pas que mentale. C’est aussi un geste.

Le Bayern viendra à Paris avec une victoire et un but d’avance. Rien de glorieux. Juste un but d’avance. Marquée à la 72′ par sa buteuse habituelle. Viviane Miedema, une neuf et demi néerlandaise qui pourrait être meilleure attaquante UEFA quand elle est efficace.

Dimanche face à Wolfsburg en championnat allemand, elle en rate deux ou trois et condamne son club à la troisième place, non européenne. Hier, elle met le seul but sur la seule occasion bavaroise.

Comment ? En ajustant, au dernier moment, son tir dès lors qu’elle voit ce petit trou de souris qui pourrait faire but. Ces joueuses issues du championnat allemand, lorsqu’elles sont soumises à la pression, tirent avec un ordinateur dans la tête. Elles voient le trou et surtout, elles semblent calculer avec précision la détente de la gardienne pour, réajuster au dernier instant leur tir, de telle manière qu’il soit dans le seul espace disponible.

J’avais vu Linda Bresonik faire cela en championnat de France. Dzenifer Marozsan l’a fait hier soir contre Wolfsburg sur le deuxième but. L’ajustement.

Le championnat allemand leur a appris qu’elles peuvent gagner en étant bousculées. Si elles ajustent. En France, championnat plus récent. Quand on est bousculé, très souvent : on perd. C’est devenu moins vrai avec l’équipe de France à l’image de la victoire au Tournoi SheBelievesCup.

Viviane Miedema, buteuse du Bayern à domicile.

Viviane Miedema, buteuse du Bayern à domicile.

C’est du 50-50.

On ne refait pas deux fois le même match, surtout avec un tel contenu, tant du côté parisien que bavarois. On ne peut pas dire que le Bayern ne marquera pas au Parc des Princes comme on ne peut pas dire que le Paris Saint Germain n’est pas capable d’en mettre quatre si l’efficacité revient.

Au vue du match d’hier, un score de 1-3 en faveur des parisiennes aurait été le reflet du contenu.

Paris, s’il se qualifie, fera une superbe campagne européenne : 1/8è avec une défaite à l’extérieur (1-3) et une qualification à Charlety (4-1) prévisible. Le Bayern avec une défaite à l’extérieur en quart (0-1) et tout l’univers des possibles à domicile au Parc des Princes.

C’est possible mais c’est pas garanti.

William Commegrain lesfeminines.fr

(source footofeminin) UEFA Women’s Champions League – Quart de finale aller
Jeudi 23 mars 2017 – 19h00
FC BAYERN MÜNCHEN (Allemagne) – PARIS SAINT-GERMAIN : 1-0 (0-0)
Munich (Stadion an der Grünwalderstrasse)
Temps couvert – Terrain en bon état
Spectateurs : 7 300
Arbitres : Pernilla Larsson (Suède) assistée de Julia Magnusson (Suède) et Annica Johansson (Suède). 4e arbitre : Lina Lehtovaara (Finlande)
But : Vivianne MIEDEMA 72′
Avertissements : Behringer 32′, Baunach 73′, Lotzen 90+3′ pour le Bayern ; Geyoro 25′, Cruz Traña 32′, Paredes 82′ pour le PSG

Bayern : 32-Tinja-Riikka Korpela ; 5-Caroline Abbé, 19-Carina Wenninger, 2-Gina Lewandowski ; 20-Leonie Maier, 6-Katharina Baunach (11-Lena Lotzen 90′), 7-Melanie Behringer (cap.), 22-Verena Faisst (18-Lisa Evans 67′) ; 33-Sara Däbritz ; 29-Nicole Rolser (9-Vanessa Bürki 87′), 10-Vivianne Miedema. Entr.: Thomas Wörle
Non utilisées : 31-Manuela Zinsberger, 14-Sarah Romert, 25-Viktoria Schnaderbeck, 44-Ivana Slipčević
PSG : 1-Katarzyna Kiedrzynek ; 5-Sabrina Delannoy, 4-Laura Georges, 14-Irene Paredes Hernandez ; 12-Ashley Lawrence, 26-Onema Grace Geyoro, 17-Eve Périsset ; 21-Verónica Boquete Giadans (7-Aminata Diallo 60′), 28-Shirley Cruz Traña (cap.), 10-Cristiane Rozeira de Souza Silva ; 18-Marie-Laure Delie. Entr.: Patrice Lair
Non utilisées : 16-Loes Geurts, 9-Sarah Palacin, 11-Anissa Lahmari, 20-Perle Morroni, 23-Hawa Cissoko, 24-Formiga Miraildes Maciel Mota