Comment s’est construite cette victoire ? C’est la première question que me vient à l’esprit et « comme on dit », la personne bien informée qui me répond m’assure, le ton encore enivré de cette victoire : « cela fait trois semaines qu’on a pas de matches. Et bien, ces trois semaines on a travaillé. Et chaque jour, on n’avait qu’une seule idée, c’était ce match à venir ! Le PSG. « .

Pourtant, vous voulez vous éloigner de l’idée d’un Classico. « En effet, on ne veut pas de cette pression, car on sait d’où on vient et que notre objectif n’est pas d’aller plus haut … mais cela reste un OM – PSG, avec le dernier résultat entre les hommes … ».

Et puis, c’est vrai qu’il y a des joueuses à Marseille qui ont joué sous les couleurs parisiennes. « On ne veut pas s’emballer ! On ne veut pas s’emballer ! Mais c’est juste phénoménal quand même ! » 

Comment avez-vous fait ? « On s’est appliqué sur la tactique. Il y a eu avant Henin-Beaumont en Coupe de France contre Soyaux, Juvisy qui a bousculé le PSG. Tout cela nous a donné confiance. » On pouvait le faire.

Mais quel exploit quand même. Vous aviez une joueuse de 16 ans en défense centrale ! « Attention, elle est sélectionnée en U17 et elle a joué tous les matches de D2F pour monter. Mais elle a été extraordinaire. Elle a pris Marie-Laure Delie (meilleure buteuse de l’équipe de France en activité) et a réussi à la tenir tout le match !« 

Et Sandrine Bretigny qui met encore son but comme face à Juvisy ! « Enorme. Elle était sur le banc. Elle a joué pour l’équipe et sur le coup franc, Caroline Pizzala lui demande si elle veut le tirer. Viviane Asseyi vient pour le faire. Sandrine dit : c’est pour moi et elle l’envoie, pas trop fort, en pleine lucarne. Kiedrzynek devait être génée. Quand elle l’a vu, c’était trop tard. Lucarne ! »

Deux zéros. C’est vraiment inattendu et cela empêche toute remontée d’autant plus qu’avec le terrain synthétique, vous étiez dans votre monde. « le leitmotiv c’était :  Si on arrive à avoir Lebert et son terrain synthétique, on a nos chances. »

Une victoire de l’OM sur le PSG, c’est un bel exploit mais le monde continuera de tourner. Pour l’Olympique de Marseille, c’est juste un sentiment de plénitude : « quand tu travailles dur, cela paye ! ». 

En football féminin, le mot récompense est la situation la plus difficile à connaître.

Aujourd’hui, l’Olympique de Marseille a eu la récompense de son travail commencé il y a six saisons maintenant. « C’est bien que les résultats soient de moins en moins acquis avant la rencontre. Cela donne de la valeur au football féminin ». 

C’est sur ces mots que ma conversation se termine. J’ai le temps de penser à autre chose. J’en parlais avec Jean-Louis Saez, le coach de Montpellier après sa défaite en Coupe de France face à Saint-Etienne. Le mot « récompense » était le mot le plus difficile du football féminin quand on fait le bilan. Très difficile d’être récompensé, voire impossible quand on a dans son championnat, l’Olympique Lyonnais et le PSG.

« Récompense ».

Un mot qui pourrait être plus utilisé avec l’homogénéité qui se construit dans le football féminin ! A voir.

William Commegrain lesfeminines.fr