Michel Fugain dans les années 80, quand peu de joueuses avaient poussé leurs premiers cris, lançait ce mot d’ordre : « Chante, Chante, la Vie Chante ! » dans un monde qui semblait sans limite, prêt à tout et le Samedi soir était le moment du show des Carpentier, Maritie et Gilbert, qui nous écrivaient une pièce plein d’optimisme et de couleurs. Peut-être que certaines sont d’ailleurs nées sous les mots de ces chansons, juste « une Belle Histoire« .

Une route de vacances. Voiture chargée, direction Nationale 7.

A cette époque, le mot « Argent » était réservé aux Riches et les autres vivaient un autre Bonheur en totale liberté. Chacun son monde. Optimiste. Ce barbu de l’humanité avait crée un groupe « Le big Bazar » et tout était open. Mimie Mathy, toute petite, y avait fait ses premiers pas.

Que d’optimisme ! Un gros « Merd* aux emmer*** ! »

Le Fcf Juvisy, heureux, sur les traces de son passé (3-0) face à Albi.

Le Fcf Juvisy-Essonne se remet à gagner dans un terrain « anglais », légèrement en pente, obligeant les quelques spectateurs à avoir les fesses refroidies sur des gradins cimentées, dans une tribune qui le mercredi reçoit les parents et les amies des gamines qui poussent un ballon entre des plots, et qui le Dimanche, se donne à l’élite.

Trois buts dont un de Théa Greboval qui est devenue juvisienne après être passée sous les couleurs vertes d’Henin-Beaumont. Latérale, future kiné, joueuse de saxo, équipe de France U20 et peut-être jamais Equipe de France A mais avec des couleurs sur les joues quand elle joue.

Camille Catala a mis le second dit le compte twitter de footofeminin. Celui qui serait capable de vous dire le nom du chien d’une joueuse. Le « Alain Decaux » du football féminin. L’Histoire Napoléonienne de ces filles qui courent après un ballon. A leur niveau.

Puis le troisième. Clara Mateo. Une tête. Future centralienne ? Non pas la prison. Centrale, la maison des Ingénieurs. Un nom court, Matéo, pour une DUT qui fait mal à la tête rien que de le prononcer : DUT de Gestion des Matériaux. Même pas de la pâtisserie !

Juvisy, sur le terrain, sort la tête de l’eau. A Maquin. Pourquoi pas ? Quant à Albi, dans un calendrier prévisionnel bien pensé, nul n’aurait mis un point sur ce match. Et même si la situation de Juvisy n’est pas bonne, les albigeoises se sont vite rendues compte qu’elles ne pouvaient pas prendre ce match.

Elles attendront le prochain. Quant à Juvisy, il y a du travail pour remonter la pente. « Argent, Argent, Argent trop cher ! » a chanté le groupe Téléphone. C’est vrai qu’à trop penser à l’Argent, on en oublie ce qui est la réalité. Ailleurs. Surtout dans le football féminin.

Les filles de Juvisy doivent chanter !

L’Olympique de Marseille retourne Rodez (3-1)

Le match que l’Olympique de Marseille attendait. Après avoir perdu contre Montpellier à la dernière minute en Coupe de France (96′), les marseillaises ont répondu à la question du niveau mental, tactique et physique qu’elles avaient proposé à celles qui la semaine suivante, ont pris le meilleur sur le Paris Saint Germain.

Menées (0-1, 28′) à domicile, elles ont trouvé la force de s’imposer et d’imposer à l’ensemble de la D1 comme à leur environnement que leur place est bien dans cette D1F, avec les joueuses choisies et l’état d’esprit que s’est construit, comme le ferait un artisan joaillier. Au(x) détail(s).

Ce sont deux ex-parisiennes qui ont donné à l’OM une couleur francilienne avec Nora Coton Pelagie (35′, ex PSG et Issy) qui égalisera pour que Charlotte Lozé (76′, ex-Issy FF) mette le troisième but après que Viviane Asseyi (ex-Montpellier) ait réussi un pénalty important (60′) car donnant l’avantage à l’OM.

L’Olympique de Marseille a du caractère. Après un tel résultat, elles doivent chanter. Je les verrais bien postuler à la quatrième place.

Soyaux met le doute aux Girondins de Bordeaux  (2-0)

Ce petit village d’Angoulême que l’on ne devine que si on en connait l’existence confirme que sa place est bien en D1F avec une victoire importante face à un candidat au maintien, les Girondines de Bordeaux, qui elles, doivent s’inquiéter des trois points donnés à Albi comme de la proximité entre les deux clubs.

Soyaux prend le meilleur en marquant à chaque fin de mi-temps. Le pire pour un club qui perd ; le meilleur pour le club qui gagne. La signature d’un mental. (1-0) Pamela BABINGA 43′ et (2-0) Lydia BELKACEMI 88′.

Si l’Olympique Lyonnais n’était pas concerné par la course au titre face au Paris Saint Germain, on pourrait s’inquiéter sur le résultat de la commission d’appel de la fff, qui pourrait préférer un club professionnel en D1F plutôt que le club amateur d’Albi. En lui retirant les trois points sur cette idée là, on les condamnerait quasiment à la D2F.

Ce serait une grave erreur. Si la D1F doit s’améliorer, c’est justement en montrant que les clubs professionnels doivent investir dans leur section féminine pour se maintenir ou pour gagner, sans tenir compte d’une aide quelconque.

Mais tout cela n’est que littérature. Cela n’est pas et ne sera pas. En attendant, les filles de Soyaux chantent !

« Chante, Chante, La Vie chante. Chante comme si tu devais mourir Demain, Comme si plus rien n’avait d’importance ! Chante, oui, Chante ! »

Allez, les filles ! « Une chanson ! ».

William Commegrain lesfeminines.fr