En ce jour des soldes, Juvisy propose un 50% de discount. Dans ce match en retard de la 7è journée du championnat, Juvisy perd sur les terres stéphanoises (2-0) et engrange sa 5ème défaite sur 10 matches de joués et ne sont pas loin des résultats de 2014-2015 où elles avaient fini la saison avec 7 matches de perdus, mais à la 3è place.

Entre temps, l’environnement de la D1 Féminine a bien changé.

Retour en arrière !

Je me souviens d’un Juvisy-Saint Etienne à Bondoufle (saison 2013-2014) où Gaetane Thiney avait mis un but de la tête à la 89′ pour prendre la victoire 2-1 sur un corner de Sandrine Soubeyrand (*J14 19 Janvier 2014). Elle avait été si heureuse de cette fin inattendue qu’elle s’était mise à courir, courir, pour célébrer un but qui avait permis, à la fin de saison, à Juvisy de finir à un point du jeune et nouveau Paris Saint Germain quand pour Saint-Etienne, elles avaient sauvé leur tête en D1F dans les vingt cinq dernières minutes du dernier match de championnat (22è journée), en égalisant face à Montpellier (*1-1) sur un but de Sarah Palacin (*65′) laissant Hénin-Beaumont descendre sur le fil, en D2F. (*source footofeminin).

Je revois Hervé Didier, le coach stéphanois, marcher sur le tarmac du stade de l’Essonne. Se disant qu’il n’avait pas été loin de faire une performance. Au lendemain de la demi-finale de la Women’s Champions League 2013 face à l’Olympique Lyonnais avec un record de spectateurs à Gerland, c’était une performance de faire match nul avec le Fcf Juvisy-Essonne.

Attention, Juvisy est bien parti pour connaître ces frayeurs.

Il parait évident que l’Histoire est prête à inviter le club de l’Essonne à vivre la même expérience dans l’effort quand on note que le premier relégable, Albi Asptt, n’est qu’à 7 défaites (le premier non relégable à 6 avec les Girondins de Bordeaux) alors que le Fcf Juvisy-Essonne en plus de ses 5 défaites, présente le défaut majeur de ne pas avoir de matches nuls (1) comme les deux derniers du championnat.

C’est à dire avoir une structure de performances qui ressemble à celle d’un relégable : des défaites sans match nul et pas assez de victoires.

Les joueuses n’arrivent plus à amortir les soubresauts du club.

Il fallait bien que cela arrive. Depuis 2013-2014, les joueuses ont tenu la performance du club comme un amortisseur alors que le jeu pratiqué n’était pas à la hauteur de ce que le football féminin sollicitait : de l’émotion pour alimenter et conserver la passion.

Il a bien fallu qu’un jour, elles craquent. C’est visiblement maintenant qu’elles expriment sur le terrain, ce que d’autres ressentaient en les voyant s’éloigner graduellement de la performance et se « justifiant » derrière le mot « travail » qui ne peut pas être une finalité, dans le football féminin, mais un moyen pour aller vers ce que les féminines produisent : de l’émotion, de la surprise et de l’abnégation qui les portent vers la performance.

L’élite de la D1F imposant cette performance. En fait Juvisy n’a plus le ressort sur le terrain. Plus de ressorts suffisants pour lutter contre des équipes qui s’améliorent. Les adversaires, plus que de l’avoir compris, savent qu’elles peuvent en tirer partie. D’autant plus qu’elles en ont besoin en terme de points.

Il va falloir que Juvisy joue maintenant avec « le couteau entre les dents ». C’est une vérité que de le dire et ce serait un mensonge que de ne pas l’évoquer ou d’attendre d’être au pied du mur pour l’énoncer ou l’envisager.

Pour moi, Juvisy s’est trop éloigné de la performance depuis plusieurs saisons.

Pour se maintenir dans le haut  niveau de la D1F et même pour se maintenir en D1F, il faut que les adversaires pensent que vous êtes performant. C’est une clé importante dans le football féminin.

Les équipes féminines ont un respect de la hiérarchie. C’est inconscient mais on le voit dans les résultats de clubs comme dans ceux des équipes nationales. Il est très rare qu’une équipe moins bien classée s’impose sur une équipe mieux classée à moins qu’elle n’ait passé un cap et alors, elle ne perdra plus face à cet adversaire qu’elle redoutait.

Juvisy a montré graduellement sa faiblesse depuis plusieurs saisons, notamment en perdant son leadership -logiquement- face au Paris Saint Germain ; puis face à Montpellier et puis graduellement face à Guingamp et d’autres équipes, puis d’autres équipes.

Le football féminin, qui est véritablement une élite sportive, (tous les coaches qui les découvrent sont effarés de leur disponibilité d’écoute et leur volonté de s’améliorer) ne demande qu’une seule véritable chose : se concentrer sur la performance. Elles peuvent jouer sous une forme associative, quand elles jouent, elles se donnent bien plus que des professionnels masculins.

Elles ont besoin d’évoluer dans de la performance.

Le football des filles est bien un football féminin

Certains et certaines voudraient retirer le mot « féminin » à celui du mot football. C’est à mon avis une pure erreur car le football joué par les filles est bien dans les caractéristiques dites « féminines » : avec une forte propension à être sensible à son environnement et au regard des autres sur sa propre performance que l’on ne retrouve pas dans le football masculin ce qui est d’ailleurs son principal défaut, notamment pour ceux qui aiment le football féminin.

L’environnement est source de performances, bonnes ou mauvaises, dans le sport féminin. Ce n’est pas une honte, au contraire. C’est une clé de réussite. Un environnement centré sur la performance vous amène à la réussite.

J’ai déjeuné ce midi avec la Présidente de Juvisy après avoir arrêté de m’investir auprès de ce club dans son projet depuis novembre 2015 où j’ai vu un truc incroyable « n’importe quoi, n’importe comment ». Nous avons discuté de son projet quasi-définitif avec le Paris FC. Je n’ai eu qu’un seul mot : il faut qu’il soit tourné, à tous les niveaux, sur la performance des compétences.

C’est l’obligation quand on est face à des compétences comme celles de l’Ol, du PSG et maintenant d’autres.

« Noël avant l’Heure pour Juvisy ! ».

La communication, quand vous avez autant de fans comme de suiveurs et d’observateurs que Juvisy et -bien moins- qui viennent au stade, c’est le seul lien avec le club. C’est essentiel pour se faire une idée.

Les joueuses savent que le club est dans l’interrogation, face à des sollicitations qui deviennent certainement présentes. Je ne comprends toujours pas que le club n’ait pas bondi sur ce que j’ai dû être le seul à entendre en fin de match du National face au CA Bastia et communiqué ensuite, à @hello75 qui n’est pas mon compte twitter, les mots du Président du PFC qui validait la collaboration entre les deux clubs. Un 21 décembre. Comme un cadeau de Noël.

Même si rien n’était définitif, les mots et les intentions étaient là. Juvisy aurait été les premiers dans une actualité qui s’est révélée chargée par la suite. On s’en serait souvenu, passant avant la tornade Alex Morgan.

Juvisy, c’est loin d’être rien en football féminin.

Juvisy a un projet sérieux avec le Paris FC ou le Paris Fc a un projet sérieux avec Juvisy ? Qu’elles le jouent pour gagner et pas pour exister ! Au plus haut niveau de l’élite. Compétences et Performances. Juvisy, c’est loin d’être rien ou cela a été loin d’être rien, mais rien n’est acquit.

Pour être dans le top de l’élite féminine, il faut de la compétence et avoir une forte volonté de performance. Je crois que les filles sont plus exigeantes que les « mecs ».

William Commegrain lesfeminines.fr

Je terminerais en disant qu’il est « vachement » dangereux de faire du football féminin de l’élite quand on est dans la région parisienne depuis deux ans :

  • 2014-2015. Issy FF, D1 est descendu en D2 puis maintenant en DH ;
  • 2015-2016. la VGA Saint-Maur a explosé en vol, descendu après avoir fait une performance incroyable en D2F pour monter (22 victoires) ;
  • 2015-2016. le Paris Saint Germain a failli exploser et a commencé sa saison 2016-2017 avec huit titulaires en moins ;
  • 2016-2017. le Fcf Juvisy est en train de connaître une saison calamiteuse en performance pour la première fois de son Histoire.

Il faudrait chercher les liens et les corrélations sans pardonner car on parle de la performance et du travail de joueuses. Le football féminin est quelque chose de sérieux, à prendre au sérieux et qui va devenir encore plus sérieux.