Auparavant, l’habitude était de présenter le championnat de France avec quatre équipes qui pouvaient potentiellement s’opposer, plutôt pour une deuxième place que pour une première, réservée à l’Olympique Lyonnais, décuple champions de France.

Le championnat de D1 féminine n’est plus qu’à trois têtes. 

Les rencontres aller PSG – Juvisy (3-0) et l’Olympique Lyonnais (2-1) ont donné deux vainqueurs, tous les deux au coude à coude avec les 1ère et 2ème place pour un sans-faute à considérer comme une performance du côté parisien après la reprise de Patrice Lair, avec 9 matches pour 9 victoires.

Elles ont aussi montré que Juvisy était définitivement éloigné de ce trio avec quatre défaites en huit rencontres.  Neuf points les séparent de Montpellier, troisième et avec une cinquième place, elles voient Guingamp bien accroché à leur quatrième place.

On peut donc dire que le championnat passe de quatre têtes à trois têtes.

Le second enseignement de la soirée est le mano à mano que se livre l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain, avec neuf victoires (27 points) chacun et si l’Olympique Lyonnais a une belle avance sur le plan offensif (52 buts contre 28), c’est le Paris Saint Germain qui détient les clés défensives en n’ayant encaissé aucun but de la saison alors que l’Ol a craqué trois fois.

Les deux équipes peuvent se considérer comme assez proches puisqu’elles ont toutes les deux gagnés sur une petite marge face à Montpellier. 1-0 pour le PSG, 2-1 pour l’Olympique Lyonnais. Elles se retrouveront la semaine prochaine pour ce qui est à considérer comme une « finale » des matches aller.

Pour vaincre Montpellier, L’Ol les a pris à la gorge (2-1)

L’Olympique Lyonnais s’est imposé de la même manière qu’elle avait procédé en finale de la Women’s Champions League 2016. Dès le début de la rencontre, et par une intrusion de Pauline Bremer sur le côté droit qui a amené un coup franc à la limite de la surface concédé par Anouk Dekker que Camille Abily a superbement terminé par une lucarne totalement maitrisée (5′, 1-0).

Deux minutes après, c’est Eugènie Le Sommer qui concluait de la tête un centre d’Amel Majri sur une récupération haute de l’Olympique Lyonnais (7′, 2-0).

Gérard Prêcheur au micro d’Eurosport confirmait que la solution passait par la possession pour ne pas avoir à subir les « vitesses » de Sofia Jakobsson.

Pourtant, les montpelliéraines ont eu quelques occasions et elles ont réussi à montrer leur rebellion avec un pressing haut d’Anouk Dekker (Pays-Bas) qui venait juste de signer un nouveau contrat de trois ans, lui permettant de chiper la balle à Wendie Renard et sans tergiverser, de signer un plat du pied vainqueur qui ramenait du coeur à l’ouvrage de Montpellier (42′, 2-1 Dekker)

La seconde mi-temps se fera sur un tempo d’opposition et l’Olympique Lyonnais aura sa chance d’aggraver le score par Ada Hegerberg quand Sakina Karchaoui, revenue du championnat du monde des U20, verra son but égalisateur refusé pour hors jeu.

L’Olympique Lyonnais a assumé son statut de leadeur quand Montpellier a affirmé celui de challenger.

Une partie serrée qui laissera un goût amer à Montpellier, pris à la gorge dans les premières minutes de la rencontre par l’OL, seule équipe à proposer un banc qui lui permettra de ne pas utiliser Delphine Cascarino (vice championne du monde des U20) quand pour Montpellier, Sakina Karchaoui, malgré un traumatisme crânien lors de la demi-finale face au Japon, était alignée, tout juste revenue de la Papouasie Nouvelle Guinée.

Le Paris Saint Germain fait tomber lourdement Juvisy-Essonne (3-0)

Du coté de l’Essonne, il serait peut être temps de faire les comptes. Face au PSG, l’équipe du Fcf Juvisy a joué un des matches les moins aboutis des derniers derbys. Elles ont semblé littéralement dominées sans possibilités de répondre à la montée en puissance parisienne.

Les essonniennes n’ont jamais pu prétendre à l’égalisation, si ce n’est une tête qui a touché le poteau de Camille Catala. Occasion bien trop esseulée pour permettre de marquer dans le football féminin qui est un sport qui a besoin de plus d’opportunités pour enclencher des buts.

Du côté parisien, Marie-Laure Delie a été impressionnante de forces et de puissance pour arriver, à chaque fois, à s’imposer sur la défense centrale bien jeune de Juvisy, avec Estelle Cascarino qui venait pour la première fois en titulaire, en récompense de son excellente compétition des U20, associée à Aissatou Tounkara, plus expérimentée mais pas assez pour relever le défi de la meilleure buteuse de l’équipe de France en activité (110 sélections, 64 buts).

On a vu Paris s’adapter aux différentes situations qui leur étaient proposées, avec la sortie d’Erika et l’entrée réussie de Grace Geyoro et Véronica Boquete a réussi à trouver, à chaque fois, la joueuse en mouvement qui créait le décalage chez l’adversaire. Ce jeu, toujours vers l’avant, a permis des profondeurs et à chaque fois, Marie-Laure Delie sera à la conclusion des actions de ses partenaires.

La première fois sur un magnifique centre de Sabrina Delannoy qu’elle prolongera de la tête (35′). La seconde fois sur une pénétration en dribbles de Véronica Boquete qui finira sur Marie Laure Delie (55′) totalement esseulée et la troisième fois se réalisera sur un déboulé de Cristiane qui trouvera la française et son physique pour qu’elle s’impose et marque son premier triplé de la saison (65′), l’amenant à la troisième place des buteuses du championnat.

Juvisy est en train d’écrire son avenir.

On aura vu une équipe parisienne maitriser totalement son sujet quand Juvisy sembla totalement anesthésié, sans possibilité d’aller plus loin que de s’opposer, par une première réaction haute au début de la seconde mi-temps et enfin, un impact physique de Kadidiatou Diani dans les vingt cinq dernières minutes de la rencontre, alors que la messe était dite.

Quand on voit que Gaetane Thiney, placée milieu de terrain défensive, et totalement absente du jeu, a été obligée de sortir sur un problème musculaire qui pourrait l’éloigner du terrain pour la semaine suivante. Visiblement, on ne peut que s’inquiéter sur les matches à venir du club de l’Essonne, avec des joueuses U20, titulaires (Cascarino, Greboval) ou remplaçantes (Matéo), dont on va demander une nouvelle performance.

Confronté en plus à une concurrence qui s’améliore, les matches deviennent moins acquis et plus difficiles à remporter. L’équipe francilienne a confirmé, avec quatre défaites cette saison et le contenu de ce derby, avoir perdu, un peu, beaucoup de son âme effilochée au fil des saisons.

J’avais écris un texte de présentation au regard du passé. Le match qui s’est déroulé cet après-midi a montré que c’était du passé. A l’évidence, Juvisy, cinquième, est en train d’écrire son avenir, dans un championnat où les places après le trio de tête se disputent au point près.

William Commegrain lesfeminines.fr