Le Paris Saint Germain n’est pas au niveau européen mais ne lâchera pas le championnat.

Patrice Lair est clair sur la situation actuelle du Paris Saint Germain, version féminine. « Nous n’avons pas une équipe pour faire la Women’s Champions League. 15 départs à l’intersaison, on savait que cela allait être compliqué » Aujourd’hui, il faut que je gagne mes matches, que je ne perde pas beaucoup de points quand je vais jouer Montpellier. Il y a Rodez qui arrive, pour l’instant je fais le job. »

Devant Olivier Echouafni, le sélectionneur des Bleues, les parisiennes se présentent avec quelques titulaires en moins, pour pouvoir les faire souffler et se préparer, sait-on jamais, vers une qualification européenne qui pourrait se faire avec toutes les forces vives parisiennes : Cristiane, Delie (blessée en Norvège), Laura Georges, Katarzyna Kiedrzynek, Irène Paredes qui devraient compléter un groupe « jeune » qui fait le job.

La meilleure copie du FC Metz depuis le début de la saison

Pour le Fc Metz,  le bilan est différent. David Fenzel, le coach lorrain partait satisfait de Charlety : « On a fait notre meilleur match depuis ce début de saison. On est dans le vrai malgré nos quatre défaites sur quatre matches. On a rencontré les quatre meilleurs de la saison dernière (Rodez, PSG, Montpellier et Juvisy avec 18 buts encaissés pour aucun de marqué). Il faut juste s’améliorer sur le plan offensif et marquer contre nos adversaires au maintien. »

C’est le bilan de la rencontre de Dimanche avec un PSG qui a pris les trois points et c’est l’essentiel face au FC Metz qui s’est rassuré au regard du contenu de sa prestation, face à l’indicateur qu’était pour elles, le Paris Saint Germain.

Une première mi-temps sans résultat significatif.

On attendait un PSG mordant après sa défaite norvégienne sur le terrain du Champion de Norvège, le LSK Kvinner bien parti pour renouveler son bail cette saison.  On a eu un PSG dominateur mais qui a eu un mal fou à se créer des occasions devant le but dans ce premier acte et il a fallu un geste de classe de Véro Boquete pour que la mi-temps se siffle en faveur des parisiennes (29′, 1-0).

Pourtant on assistait bien à des débordements du côté droit mais la gardienne messine, Getter Laar, titularisée pour ce match, coupait les centres dans la niche ou la défense lorraine était présente pour détourner les initiatives en corner, avec Dechilly Pauline, Héloise Mansuy, Godart Melissa.

Seule, Ouleymata Saar concluait un superbe corner de Shirley Cruz, visiblement travaillé à l’entraînement, avec une course opposée au but pour aller dans l’espace vide, faire une tête qui sortira au-dessus de la transversale (20′). C’était peu et il fallait reprendre ses notes pour se rappeler le plat du pied d’Erika, cadré, en début de match suite à un corner (6′).

Somme toute, rien de plus normal que d’attendre 30′ en football pour voir une équipe craquer. C’est même assez tôt. Sauf qu’en football féminin, les différences peuvent se faire plus rapidement et les équipes ont tendance à mettre la pression dès le début de la rencontre. Souvent avec efficacité. D’autant plus, si on a affaire à une équipe du Top Four.

Là, il s’agissait du PSG européen. L’absence d’occasions était à mettre au crédit du FC Metz mais aussi au défaut de rapidité du jeu parisien qui n’impactait pas assez pour faire craquer les lorraines.

Une seconde mi-temps plus accomplie

L’entrée de Sandy Baltimore et celle de Sarah Palacin, au lieu et place de Hawa Cissoko et d’Aminata Diallo changea les rôles au milieu de terrain et les parisiennes se mirent à écarter le jeu en étant sur les lignes de touche, obligeant les messines à d’incessants « gauche-droite » du bloc équipe qui pesa dans le cours de la partie.

Paris prend le dessus avec des initiatives jouées bien plus vite.

Le second but viendra sur un jeu à une touche avec des prises de décision immédiates des parisiennes. Sur une balle récupérée par Shirley Cruz qui la joue immédiatement en arrière vers Sabrina Delannoy. Contact de la plus expérimentée des joueuses de D1F, tête immédiatement levée, transversale dont elle a le dépôt de marque et Sarah Palacin la reçoit dans les pieds aux trente mètres adverse. Dos au but.

L’ex-stéphanoise prend la décision du duel, se retourne et s’impose sur son adversaire avec sa vitesse. Elle pénètre dans la surface. Centre au cordeau. Marie Antoinette Katoto replacée devant s’impose face à l’excellente Gomes Jatoba et met un plat du pied vainqueur (2-0, Katoto, 53′).

Enfin du jeu rapide, sans interrogation fait d’initiatives individuelles qui donnent à l’action la finalité recherchée.

Le troisième but viendra du côté d’Eve Perisset, qui résumait le match « on avait besoin de reprendre confiance avec la défaite de Jeudi et aussi d’avoir de la hargne pour marquer ». C’est ce qu’elle réalisera en débordant à la manière d’une Laure Boulleau pour adresser un centre repris de la tête par Marie Antoinette Katoto (61′, Katoto pour un doublé, 3-0).

La différence était acquise et les deux équipes ne cherchaient plus un résultat mais s’organisait pour gérer les matches à venir avec la sortie de l’avant-centre Léa Khelifi (16 ans), pour Metz, prometteuse avec son physique remplacée par Wojdyla à la 76′ suivant l’entrée de Rotheram à la 59′ pour le FC Metz. Le coach messin : « Je dois la préserver, elle n’a que 16 ans et j’en ai bien besoin ». 

Patrice Lair ayant déjà fait ses deux changements à la mi-temps (46′), c’est Boussaha qui est entrée à la 64′ au lieu et place de Shirley Cruz, montrant de réelles qualités dans le jeu, à la manière d’une Kheira Hamraoui avec notamment cette volonté de tirer à l’approche de la surface.

Boquete au-dessus du jeu.

Paris s’est imposée comme une équipe doit s’imposer. Sur la durée du match avec ses atouts supérieurs à ceux messins, notamment par Véro Boquete qui frappera la transversale en toute fin de match (92′).

Les lorraines ont bien défendues et se sont retrouvées, quelques fois dans la partie de camp parisien, avec deux actions (34′, Léa Khélifa) dont l’une a permis à l’avant-centre de 16 ans (66′) de montrer ses qualités sur un centre de Meryll Wenger, sortie en opposition la nouvelle gardienne parisienne Geurts.

L’ex-montpelliéraine contrainte d’ailleurs de sortir sur civière « pour une commotion cérébrale dont on ignore l’origine » nous dira David Fanzel, inquiet précisant que pour lui, la priorité était « l’intégrité des joueuses. » mais finissant la partie à dix pendant le dernier quart d’heure.

Le contenu face au FC Metz laisse quelques interrogations quant au match de Jeudi où les parisiennes doivent renverser le score pour au minimum l’emporter par deux buts d’écart pour compenser le 3-1 concédé en Norvège.

Quel est l’avenir du PSG ?

Le constat s’impose, le Paris Saint Germain joue ses matches pour les gagner et en espérant ne pas perdre de points. C’est nouveau. C’est le challenge de la poule des matches allers.

Patrice Lair apportera la réponse à cette question : « si il n’y a pas trop de casses dans la poule aller, on aura des renforts au mois de janvier. Et là, on ne sera pas bon à prendre. » « Oui, elles sont bien arrêtées et concrètes ». Je ne les communiquerais pas maintenant par égards aux jeunes joueuses qui jouent et qui ont un bon état d’esprit. »

Il est vrai que les parisiennes ont du mal à marquer dans la première mi-temps. Face aux Top Four, il leur faudra jouer la seconde avec un physique et un mental supérieures pour faire une différence, sans craquer dans la première. Un beau challenge formateur pour les jeunes joueuses parisiennes.

En attendant, la porte de la seconde place est bien plus ouverte, cette saison. Il ne faudrait pas tarder cependant, car avec les renforts, la poule retour des parisiennes pourrait être joué avec une autre stratégie. C’est ce qu’espère Patrice Lair qui, visiblement, n’a pas de pression particulière pour cette saison.

Le Paris Saint Germain recevra Rodez pour la 5è journée quand Metz recevra Albi.

William Commegrain lesfeminines.fr

David Fanzel. On a perdu 3-0. il y a beaucoup de générosités et d’envies. Comme d’habitude, on prend ce 2ème but trop vite en 2ème mi-temps. Cela l’a gâché. Après, avec la blessure de la petite, le résultat est très anodin pour moi, pour l’équipe car la santé des joueuses est essentiel. On est dans le vrai, on a joué le 2è, 3è et 4è du dernier championnat. On sait que cela serait dur maintenant il faut avancer offensivement pour prétendre un peu mieux. On s’est accroché à dix dans le dernier quart d’heure. Mis à part la défaite, il y a un état d’esprit de mon équipe que je n’avais pas en début de saison.

Patrice Lair : La victoire est importante et j’ai pu préserver des joueuses pour jeudi. J’aurais voulu en préserver plus encore. Cela faisait 1-0 à la mi-temps, on était pas très bon. La deuxième mi-temps était de meilleure facture. on a toujours pas pris de buts en championnat et cela m’intéresse. Ce qui m’a déçu, c’est que l’on a baissé le pied en Norvège après avoir pris le but. Il faut être réaliste, on a pas une équipe pour aller chercher une ligue des champions. C’est une très bonne équipe qui a des moyens supérieurs à nous et je pense qu’aujourd’hui, on n’est pas capable d’aller faire une ligue des champions. La différence s’est faite par rapport à la qualité intrasèque des joueuses. Là-bas, ils ont une très bonne n°10. On a pris le but et après, on a pas eu les forces mentales, j’ai vu cela avec les leadeurs du groupe, qu’elles n’ont pas décidé de bloquer. Mais ce n’est pas infaisable car défensivement, elles ont des problèmes. 

Eve Perisset : Il faut digérer le match de Jeudi mais il faut aussi vite passer à autre chose sinon on ne pas avancer. Il faut bien travailler pour aller chercher la victoire Jeudi et se qualifier. J’étais venu ici pour avoir du temps de jeu et connaître ces matches européens. C’est à moi de relever le défi. il faut que je hausse le niveau de jeu pour arriver à ce que le coach demande car pour l’instant, je suis un peu en-dessous. je sais ce qu’il demande et je sais ce qu’il me reste à faire ». 

Sarah Palacin : « Un match difficile avec une première mi-temps moyenne. On a mieux réagi en seconde. C’est une victoire, on a les trois points. il faut retenir cela. On est prête pour Jeudi. Dès mardi on se remet dans notre bulle et on sera vraiment prêt pour ce RDV de Jeudi. C’est uen chance d’être à Paris quand je viens de Saint-Etienne. On joue la ligue des Champions, ce sont des matches particuliers. J’ai eu la chance d’entrer en Norvège. je prends tout et je prends plaisir en jouant et là, je veux gagner encore plus de temps de jeu. Je ne pense pas qu’il y avait un si gros écart avec nous et les dernières minutes où on a un peu craqué, manqué de maturité et je suis persuadé que l’on a appris de nos erreurs, le match retour sera la preuve. 

Résultats : PSG (3-0) FC METZ. Buts Boquete (36′), Katoto (53′, 61′)

Paris Saint Germain : 1-Geurts, 23 cissoko Marwa (46′ Baltimore) 5-Sabrina Delannoy, 8 Erika, 17-Eve Perisset ;  26 Geyoro, 7-Aminata Diallo (46′ Palacin), 28-Shirley Cruz Traña © (19 lina Boussaha, 65′), 27-Ouleymata Sarr, 21-Verónica Boquete Giadans, 28 Marie antoinette Katoto. Entr.: Patrice Lair

Metz : 30 Getter Laar, 2-Pauline Dechilly, 27-Simone Gomes Jatobá,  5-Mélissa Godart, 27 gomes Jatoba 8 Mansuy Heloise 6-Marine Morel ©, 19-Juliane Gathrat, 7-Adeline Janela, 28-Léa Khelifi – 10-Christy Gavory (12 Rotheram Danielle, 54′) 14-Selen Gul Altunkulak. Entr.: David Fanzel