On le voit les Jeux Olympiques sont sources de joie pour toutes les sportifs qui ont réussi leur objectif. Et c’est parce que l’objectif est difficile à atteindre, soumis à des aléas, qu’un Champion Olympique est quelqu’un à part. Alors quand on voit Michael Phelps aligner 23 médailles d’Or, 3 d’argent et seulement 2 de bronze dont 5 d’or sur 6 compétitions pour ceux de Rio à 31 ans. On reste béat et on sait ce que veut dire une légende Olympique.

C’est certainement pour des trucs de fou comme cela qu’au stade de l’enfance, on envoie nos rêves dans le sport plutôt qu’ailleurs. Et que certains courent, suent, doutent, explosent de joie quand cela arrive. Une médaille aux Jeux Olympiques.

Bruno Bini n’a rien gagné à part le Tournoi de Chypre et l’Euro U19 en 2003. C’est le reproche qu’on lui a fait en France. 1/2 finale du Mondial 2011 et JO 2012, c’est pas mal.

Alors il est content. C’est évident. Ces jeux, inattendus pour la République de Chine, mais exigeant pour autant quand on porte les couleurs de la force olympique chinoise, acquise en 2008 avec les Jeux Olympiques de Pékin (1ère place mondiale en médaille d’Or, 2è depuis), aurait pu tourner vinaigre pour le « frenchman« .

C’est la compétition et les matches à venir mettent facilement au fournil les victoires passées. Celles face aux USA (décembre 2015), à l’Angleterre (Octobre 2015) et encore mieux et plus, face au Japon pour les éliminer de la qualification aux JO et prendre leur place (mars 2016)

Des Jeux où il fallu se battre pour les Roses d’Aciers

Le stage en France a été difficile pour l’ex-sélectionneur des Bleues. L’environnement délicat, c’est le moins que l’on puisse dire. Et pourtant tout se finit bien.

Le premier match a été celui de l’ouragan brésilien avec des attaquantes incroyables : Marta, Cristiane et Beatriz. Une déconvenue, plus en terme de contenus que de score (0-3). On en était à la troisième défaite de rang après la France (0-3) et le Canada (0-1) en préparation.

Le second a été la réconciliation avec la réalité. D’abord le Brésil faisait bien souffler un ouragan puisqu’elles étaient en train de mettre un sévère 5-1 à la Suède (5è Fifa). Ensuite la Chine (12è) imposait bien son classement à la rugueuse Afrique du Sud avec un 2-0 et les Roses d’Aciers se trouvaient à la seconde place qualificative du groupe ! Inattendu. Devant la Suède (5è).

Enfin le troisième match. Celui de la compétition. Il opposait les filles de Bruno Bini à la Suède. Six places les séparaient au compteur FIFA. C’est pas mal et une défaite entrainait l’élimination des Roses d’Aciers. Le match s’est terminé sur un score de parité (0-0) qui arrangeait les deux équipes. Chacune craignant l’autre.

Mais chacune ayant au menu suivant les deux meilleures nations mondiales. La Suède rencontrant en quart les USA (1ère) pour le résultat que l’on sait et la Chine, l’Allemagne (2è fifa). Voilà deux matches des plus difficiles pour les deux protagonistes concernés qui semblaient faire partie du groupe le plus faible.

Mes petites chinoises ont été admirables.

Les quarts sont une autre compétition. Tout est possible et il s’agit de se livrer dans la droite ligne de ses capacités. Utiliser ses qualités essentielles, moteurs, pour les imposer à celles de l’adversaire et ayant confiance sur une défense qui doit les contenir.

A ce jeu Bruno Bini répond : « mes petites chinoises ont été admirables ! Je suis très fier de mes joueuses. Le combat était inégal face à l’Allemagne numéro 2 mondial. On est vraiment trop juste au niveau de la puissance physique« . Le constat est exact. Il reprend « En Asie, cela passe car tout le monde est sur le même type de morphologie mais contre les Allemandes, tu es condamné à super bien défendre et tu ne peux pratiquement pas attaquer ».

Alors il ne peut que revenir sur l’exclusion « imméritée » de son attaquante à la 58′. « A 10 contre 11, pendant près de 40 mns » qui l’a encore plus obligé à espérer d’hypothétiques tirs au but, observant que « cela n’aurait pas tenu de l’exploit mais du miracle« . Miracle qui aurait pu avoir lieu à la 85′ avec le pénalty sur le poteau de Wang Shang. C’était visiblement reculer pour mieux sauter.

Ce qu’il retient de ces bagarres des JO ? « On a tiré le maximum du potentiel actuel, et je n’ai jamais vu un groupe puiser autant dans ses réserves pour tenir un match ». Jamais. « C’est un groupe très sympa et je suis super fière de mes joueuses ». 

Bruno Bini signe jusqu’en 2020. 

Avec un contrat qui prévoyait une première année probatoire (2016) et un terme en 2019 pour le « frenchman » ; la fédération chinoise l’a validé et en rajoutant même une année supplémentaire permettant au « frenchman » de travailler pour 2019 en France et les prochains JO de 2020 chez le voisin japonais. Un contrat de cinq ans au total. Pas mal comme engagement.

Que veut-il pour l’avenir maintenant que la mission avec la Chine est jusqu’en 2020 « Que l’on devienne un pays riche du football » en réponse à l’arbitrage et à l’exclusion de sa joueuse « comme l’est l’Allemagne » et de mettre en place « les propositions qu’il va faire fin septembre à la fédération pour élever le niveau de l’équipe, avec les moyens qui sont déjà actés pour aller avec. »

En Chine, il y a du Monde disent les livres. A l’autre bout du Monde, il y a un homme qui a un sourire. Bruno Bini.

William Commegrain lesfeminines.fr