La France est championne d’Europe dans un match où elle a mené contre le cours du jeu mais avec intelligence dans la 1ère mi-temps et en assurant avec un physique hors du commun en seconde mi-temps bénéficiant de l’impact de Marie Antoinette Katoto et d’un superbe arrêt de Mylene Chavas sur pénalty.

La France aura gagné en équipe quand l’Espagne aura raté les opportunités qui se présentaient.

La capitaine espagnole N. Garcia aura « mangé la feuille » avec un pénalty arrêté et une occasion incroyable en fin de match (92′) qui part dans les nuages en voulant trop appuyer son plat du pied pour éviter le terrain et les conditions météos.

La France gagne pour avoir su s’imposer dans un match fou. Au physique et au mental. Elles font le doublé avec les U19 masculins. Le Coq CHANTE EN EUROPE.

Déclaration des sélectionneurs avant le match.

Pedro López, sélectionneur de l’Espagne : “Comme avant chaque finale, c’est la même sensation. Quelques papillons, une idée précise de ce qui va se passer. L’expérience des finales précédentes nous donne un indice sur celle-là mais si vous êtes nerveux, cela peut vous bloquer.”

Gilles Eyquem, sélectionneur de la France : « Nous sommes très heureux d’être en finale, surtout contre une excellente équipe comme l’Espagne. Notre objectif sera bien sûr de marquer un but de plus. Même si nous gagnons 5-4 ou 6-5, ce n’est pas grave ! »

Une domination stérile de l’Espagne. 

L’Espagne met le pied sur le ballon pendant la quasi-totalité de ces quarante-cinq premières minutes avec une équipe française qui se replie en 4-4-2 et laisse la possession du ballon à la Roja. Cette dernière se manifeste avec un jeu par passes directes, courtes, au sol pour, sur la ligne d’attaque, s’essayer au dribble face aux françaises.

A ce jeu, les fautes françaises se situent aux trente mètres et l’espagnole Bonmati trouve dès le début de la rencontre la transversale sur un second ballon joué après un coup franc (3′). La Roja semble armée de réelles intentions afin de ne pas perdre -ce qui serait pour la 3ème fois consécutive- une finale des U19F.

Ce sera pourtant la seule véritable action espagnole qui n’arrivera pas à déstabiliser la défense française bien que la vivacité soit dans le camp de la Roja. La gardienne stéphanoise Chavas, étant très rassurante sur les ballons centrés qui lui viennent et ne semblant à aucun moment, déstabilisée par la tempête de pluie qui tombe sur le terrain.

La ligne de 4 derrière joue une zone parfaite et aucune ne se fait prendre à défaut par son adversaire direct. Mansuy (Fc Metz), Cissoko (PSG), Estelle Cascarino (Fcf Juvisy) et Greboval (Fcf Juvisy, capitaine) sont dans leur match.

On sent que la technique française ne perd pas pied et Marie-Antoinette Katoto, Clara Matéo, Délphine Cascarino comme Perle Morroni restent présentes et dangereuses pour les couleurs françaises.

Une gestion intelligente de la seule opportunité française.

Pour autant, la France n’a pas encore d’occasions à se mettre sous la dent. On est encore dans l’organisation et l’application. Elle prend les tentatives de coups espagnoles, mais n’arrive pas encore à réagir pour faire mal. L’occasion viendra à la 36′.

Elle se fera sur une superbe balle récupérée par Théa Greboval, latérale gauche et capitaine de la France, dans la moitié de terrain espagnole, qui utilisera très intelligemment son pied faible (droit) pour glisser une balle extérieure qui surprendra toute la défense espagnole, à Grace Geroyo, seule et avisée pour placer sans pression, la balle dans les buts espagnols. (1-0, Geyoro, 36′).

Le constat est là. La France mène avec une efficacité incroyable. Elle arrivera même à sortir de temps en temps et c’est Perle Morroni qui recevra un super ballon de Marie-Antoinette Katoto, excellente de justesse dans ses passes qu’elle ne maitrisera pas et son tir passera bien au-dessus de la transversale (44′).

La première mi-temps se terminera sur ce premier score et les joueuses rentreront en se disant que si l’événement est exceptionnel, la météo l’est tout autant.

Match arrêté à ma mi-temps entre la France et l'Espagne. Finale Euro U19F. Crédit les feminines.fr

Match arrêté à ma mi-temps entre la France et l’Espagne. Finale Euro U19F. Crédit les feminines.fr

MATCH ARRETE plus de deux heures. Il reprendra .. à 22 heures ! 

Le tonnerre gronde. Ce sont des rideaux de pluie qui se sont abattues depuis cette 1ère mi-temps. Les maillots sont collés au corps. Pas une joueuse qui n’est pas tombée dans une flaque en faisant des gerbes d’eau. Les conditions sont dantesques. Et le tonnerre se manifeste de plus en plus. Semblant préparer ses salves.

Inutile de chercher un chat ou un chien à l’extérieur. Ce sont des temps où seuls les humains peuvent être dehors. Ils sont fous ces humains. Les twitters annoncent la fin du match, les TV passent ce qui s’est passés la semaine dernière. On est en plein Roland Garros sous la pluie. Seuls les « jardiniers » armés « d’une pelle » … balaient méthodiquement. On a dû leur promettre des heures supplémentaires. Ce n’est pas possible.

L’UEFA, les sélectionneurs, l’arbitre. Quelque soit le sens, quelque soit la raison décident de continuer la partie et c’est à 22 heures qu’elle reprendra. Impensable. Inimaginable. Avouez, une heure plutôt rare pour une finale d’un championnat d’Europe.

Les joueuses sont sur le terrain. Chacune en-dehors de ses habitudes. Face à une réalité. 45′ pour garder un score pour la France. 45′ pour égaliser pour l’Espagne. Les joueuses sont là. On leur a dit de jouer, alors elles vont jouer. Un match qui n’aurait jamais dû reprendre. Elles vont le jouer à la volonté. A 18-19 ans, on a le « mors au dent ».

Seconde mi-temps sous la pluie avec des parties de terrain qui n’avancent pas. 

Sur la droite de l’attaque française et donc sur la gauche de la défense espagnole, il est impossible de faire avancer le ballon. Les joueuses essaient tant bien que mal de le faire bouger en lançant des grandes balles devant, ce qui donnera un nouveau match, totalement différent, surtout à cette heure inhabituelle (22h00) pour une finale européenne.

Les conditions météos très difficiles. FRance-Espagne. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

Les conditions météos très difficiles. FRance-Espagne. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

Il ne s’agit que de combats le plus souvent. Les balles fusent devant. Elles reviennent. Les tentatives au sol deviennent épisodiques quand elles sont obligatoires normalement. Les joueuses utilisent tout leur physique pour continuer à avancer. Les points de rupture semblent avancer bien plus vite que le déroulé des minutes. On s’attend à tout.

C’est ainsi que l’arbitre sifflera un pénalty pour l’Espagne sur un croc en jambes involontaire d’Estelle Cascarino sur la capitaine de la Roja, qui décide de se faire justice elle-même, et qui rencontrera une superbe Chavas pour la détourner sur le poteau et aller la chercher ensuite dans sa niche.

Arrêt de Chavas sur le pénalty de N. Garcia. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

Arrêt de Chavas sur le pénalty de N. Garcia. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

Le match tourne au physique et au mental. A ce jeu, Marie-Antoinette Katoto enfoncera les espagnoles avec une volonté continuelle d’aller sur toutes les balles et de s’imposer au physique sur la défenseur espagnole pour finir par porter la balle, elle-même dans les buts vides ! (66′, Katoto, 2-0).

A 2-0, le titre se rapproche à grand pas et la parisienne passe ainsi « meilleure buteuse de l’Euro » avec six réalisations.

Marie-Antoinette Katoto met son sixième but de la compétition et met la France en orbite pour le titre. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

Marie-Antoinette Katoto met son sixième but de la compétition et met la France en orbite pour le titre. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

Mais l’Espagne ne s’en laisse pas compter. Elle pousse et dès la sortie de Marie-Antoinette Katoto, la Roja bénéficie d’un contre qui se valide dans la surface par L. Garcia qui s’impose dans la surface française. (2-1, 84′) et marque en coin.

Il reste une petite dizaine de minutes et, là, les françaises feront preuves d’une grande confiance et détermination à jouer ensemble. L’Espagne pousse sans rien n’avoir de plus, si ce n’est une balle dans leurs pieds qui rencontre aussi la défense française.

Sauf, …. que, on est à la fin. Dans le temps additionnel. Sur un tir cadré, Mylène Chavas arrête la tentative sans pouvoir la bloquer et on voit à l’écran, la capitaine espagnole, qui arrive en 2ème rideau !!! Une balle arrêtée par l’eau. Les buts vides. A pousser. Véritablement à pousser.

Elle ne la mettra pas !!

A la 92′, Nahikari Garcia, 18 ans, rate vraiment l’immanquable (92′). Pour l’égalisation lors d’une finale. La balle s’envole. Trop d’intentions.

Un pénalty et une occasion en or. Ce n’était pas son soir. Rien d’autres à dire.

Le match se terminera sur la victoire de l’équipe de France pour un titre qui sera la quatrième de la France, méritée au combat, dans un match inique et incroyable qui n’a pas donné une qualité de jeu. Les espagnoles ne sont pas revenues pour ne pas avoir su prendre leurs opportunités.

La France gagne superbement le titre pour avoir réussi à s’imposer quelque soit les conditions météorologiques. Gilles Eyquem prend l’Or 2016 après avoir eu le bronze mondial en 2014.

Finale de l’Euro U19F. FRANCE – ESPAGNE. National Training Centre. Senec SVK. 30°. Pelouse excellente. Match qui se déroule sous une pluie intense. Arbitres : Urban. Assistantes : Rashid, Striletska, 4ème arbitre : Projkovska

Carton jaune : Delphine Cascarino.

Arrêt du match pendant 2h00. Reprise à 22h00.

  • 36′ Geyoro (1-0)
  • 53′ Penalty arrêté par Chavas de N. Garcia.
  • 66′ Katoto (2-0)
  • 84′ L. Garcia (2-1)

France : Chavas (Asse) – Mansuy (Fc Metz), Cissoko (PSG), E. Cascarino (Fcf Juvisy), Greboval (Fcf Juvisy)- Condom (Albi), Geyoro (PSG), D. Cascarino (Ol), Mateo (Fcf juvisy) -Morroni (PSG), Katoto (PSG), 84′ Couturier (PSG). Coach : Eyquem. Banc : Lebastard (GA, Guingamp), Dechilly (FC Metz), Legrout (Fcf Juvisy), Thibaut (ASj Soyaux), Clerac (Asj Soyaux), Fleury (Ea Guingamp)

Espagne : Pena – N. Garrote, Cazalla (87′, Maria Vasquez), Menayo, Beltran – Guijarro – Bonmati, Oroz (68′,Carrion), Hernandez – N. Garcia, Sanchez. Coach : Pedro Lopez. Banc : Aguirre (GA), Sierra, Dominguez, , L. Garcia, LM Pérez.