Le football féminin français connaît sa première grande migration entre clubs de niveaux équivalents.

Il va être très intéressant de voir s’il est possible d’exporter la qualité de la formation française en dehors de ses frontières ; voire celle d’un club vers un autre, en apportant la même dimension et plus, de telle maniere que l’identité d’un club devienne une carte supplémentaire à l’actif des joueuses. A l’image de ce qu’un joueur issu de Barcelone ou du Real de Madrid pourrait potentiellement attirer comme commentaires positifs s’il devait venir jouer en France.

Est-ce seulement Amandine Henry qui va jouer aux Etats-Unis ? Ou n’est-ce pas une joueuse star de l’Olympique Lyonnais qui a signé à Portland apres 9 saisons à l Ol. Est-ce Jessisa Jouara D’hommeaux qui a signé à Lyon ? Ou n’est-ce pas une joueuse du PSG qui a été façonnée par quatre ans de professionnalisation ? Est-ce Gouthia Karchaoui qui s’essaye aux Bostons Breakers ? Ou est-ce une joueuse formée au PSG ?

L’Olympique Lyonnais peut-il exporter sa qualité ? 

Amandine Henry (Ol) part jouer sous les couleurs américaines de Portland (USA) dans un système de franchise avec un championnat à dix équipes. Avec ses 9 titres de Championnes de France (2008 à 2016), 5 Coupes de France (2012 à 2016) et 3 titres de Women’s Champions League (2011, 2012 et 2016), la jeune femme de 26 ans arrive en « star européenne » au pays de l’Oncle Sam, auréolée d’un Ballon d’Argent en Coupe du Monde 2015 et d’une place de titulaire en Equipe de France, classée 3è mondial.

Quel va être son apport aux States ? Fera-t-elle de l’Olympique Lyonnais le club phare de la formation et de la performance de telle maniere que si vous y passez plusieurs années, vous apportez un tel « background » et votre influence est telle sur votre nouvelle équipe qu’elle dépasse le stade de vos performances individuelles et porte la signature de votre club formateur.

Le championnat américain de football féminin en 2016. NWSL. Crédit lesfeminines.fr

Le championnat américain de football féminin en 2016. NWSL. Crédit lesfeminines.fr

Il en est de même pour la jeune Gouthia Karchouni (22 ans) qui a très peu jouée en 2014-2015 pour faire quatorze matches en 2015-2016 sous les couleurs parisiennes, arrivée en 2013-2014 (7 matches) en provenance de l’Olympique Lyonnais.

En signant aux Bostons Breakers, (1V, 8 défaites, 1 nul), dernier de la saison 2015-2016 en NWSL, la jeune parisienne va venir se mesurer aux meilleures américaines sans être titulaire en France et ainsi pouvoir juger de la qualité de la formation de l elite française, après être passée par les deux clubs phares de la D1 féminine : l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain.

Quelle est la valeur de la formation du PSG ? 

Le Paris Saint Germain est exclusivement professionnel depuis 2012. A compter de cette date, on a vu la progression impressionnante de certaines parisiennes et Jessica Houara D’Hommeaux, 29 ans, milieu excentrée droite a été replacée latérale droite ce qui lui a permis de signer sa 47è sélection, … 46 ayant été acquises depuis sa professionnalisation au PSG (début 24/10/2012 après une sélection en 2008).

Avec ses interventions mediatiques on peut dire que le Monde a totalement changé pour elle en quatre saisons.

Il en est de même pour Kheira Hamraoui, 26 ans, venue de Saint-Etienne (2008-2012) et qui n’avait même pas été présentée lors de l’intronisation du groupe des « Nouvelles parisiennes » dans les salons du Parc des Princes, pour devenir, en quatre ans, titulaire au Paris Saint Germain, après un stage à Chypre en Décembre 2013, places gagnees avec Caroline Pizzala, pour recueillir ses premières capes en A (28) deux ans pkus tard, à partir du 5 mars 2014 apres une première intronisation en 2012 face à l’Angleterre.

Le Monde a aussi totalement changé pour elle en quatre saisons.

Kenza Dali, formée l’Ol (2008-2010), après un bref passage à Rodez (2011), s’est engagée avec le Paris Saint Germain avant le début de sa professionnalisation (2011-2012) pour ensuite exploser tout au long de ces cinq années, avec une période passée de deux ans d’interrogations entre une titularisation et une situation sur le banc, pour les deux dernières saisons, être titulaire incontestable de Farid Benstiti. Elle a été appelée à partir d’Octobre 2014 et possède à ce jour, 16 sélections en Equipe de France.

Le Monde a totalement changé pour elle en quatre saisons.

Que vont apporter ces joueuses à l’Olympique Lyonnais (10 titres de Championne de France, 5 Coupe de France, 3 Ligues des Champions) qui serait issue de leur formation ?

C’est une des questions de cette migration. La formation francaise a t elle une influence ? Aura-t-elle une influence ? Une signature à l’instar du détachement que l’on pouvait ressentir des suédoises Caroline Seger, Linda Dahklvist, Kosovare Asllani, dès que le match était fini. Une distance toute nordique par rapport à la situation qui venait juste de se terminer. Elles apportaient quelque chose de différent.

Le Paris Saint Germain va exporter un savoir faire à l’Olympique Lyonnais et aux Etats-Unis. De son côté, L’Olympique Lyonnais va exporter le sien aux Etats-Unis et à Rosengard (Suède) avec l’arrivée de Lotta Schelin.

Quel en sera l’impact dans ces clubs ?

On ne fait pas une performance sans lien avec son environnement nous donnant un regard, une méthode, une manière de faire et surtout de penser ‘typique ». Les américaines nous l’ont montré en venant en France (Heath, Rapinoe, Horan).

La France, le PSG et l’OL vont s’exporter pour la première fois à niveau égal ailleurs. Pour quel résultat ? A voir. Ce sera un enseignement à observer et à retenir.

Pourra-t-on dire : « c est X ». Elle vient d’où ?. « De l’Ol, du PSG, de Juvisy, de Montpellier ». Ok. Je comprends et je prends.

William Commegrain lesfeminines.fr