Les dates ont des histoires qui donnent toujours un peu plus de piments à l’Histoire quand, jours et années passées, elle se racontent, de famille en famille, de médias à public, de supporters à supporters, d’aficionados à candides de l’instant.

La Fête des Mères, issue d’une loi de 1950 (24 mai 1950) fixée au dernier dimanche de Mai, a été plusieurs fois initiée bien avant, et souvent à une date anniversaire de celle de 2016. On la retrouve pour la première fois en 1806 sous Napoléon qui l’associe à la création de son Code Civil (1804), puis oubliée dans les marivaudages de l’Histoire pour réapparaître le 10 Juin 1906, à l’initiative d’un maire du village d’Artas (Isère, 38), qui tenait à récompenser les mamans les plus méritantes en leur donnant, ce qui à l’époque était rare, un prix comme un prix d’école.

Qui était primé, était supérieur. L’idée reste encore.

Mais c’est dans la droite ligne des événements dramatiques de la guerre de 14-18, rappel de l’Histoire dans cette journée choisie pour commémorer l’anniversaire du centenaire de la Bataille de Verdun (21 février à décembre 1916), que la fête des Mères a pris toute sa réalité. Reprise par le Maréchal Pétain ensuite : fêter la Mère, source de la future population française qui souvent a perdu un fils ou un mari au combat.

A cette époque où la protection collective n’existait pas, la subsistance de chacun se faisait dans la famille. Avoir une famille nombreuse était donc un acte et une nécessité sociale comme humaine, un élément qui donnait du crédit à la répartition des fonctions socio-culturelles entre les hommes et les femmes dans un couple.

Aujourd’hui, cette idée dans les pays les plus développés, n’existe plus qu’avec parcimonie.

La fonction sociale d’une femme n’est plus d’être mère. C’est un choix. La Fête des Mères s’est transformée en une relation d’amour et d’affection des enfants vers leur mère. Elle a souvent démarré avec un « collier » de quelques coquillettes, enfouie au fond d’une malle pour les plus organisées ou au fond d’une mémoire pour les plus émotives pour, au fil des ans, se manifester aussi par le trait d’une carte bancaire, cadeaux d’adultes envers une adulte. L’attention est là, et ce n’est pas la dé-crédibiliser que de lui donner sa source financière.

Le moment d’attention et de partage est là. Tout simplement là. On cherche à montrer qu’on aime.

Et puis certaines ont l’occasion de pouvoir donner autre chose. Quelque chose d’humain. Cela peut-être une vérité, un contact. Un remord. Cela peut-être aussi un cadeau d’Amour. Cela peut être enfin un cadeau de reconnaissance.

Les lyonnaises ont eu la chance de gagner, en tant que sportives de haut niveau, ce qui se fait de mieux dans leur sport, après deux années d’abstinence, la Ligue des Champions ce Jeudi, en ayant été tout prêt de pouvoir la perdre, injustement en terme de contenus, après être menées 0-1 à la première série de tirs au but.

La situation s’est totalement retournée et elles ont fini vainqueur (4-3) en remportant le plus beau de leur objectif 2016 : La Ligue des Champions.

On n’est pas ce que l’on est sans le travail de ses parents. Sans la présence de ses parents. On n’est pas sportive de haut niveau sans se souvenir qu’il a fallu en faire des kilomètres, qu’il a fallu en sécher des larmes, que la championne a plus d’une fois entendu, sa maman, son papa apporter, discuter, échanger avec cet enfant, souvent différent, qui avait un rêve que d’autres n’ont pas.

J’écoutais la maman d’une sportive de haut niveau, il n’y a pas si longtemps. Simplement, elle rappelait qu’elle avait chanté à sa fille, le début d’une chanson d’un autre sportif de haut niveau, Yannick Noah : « Ose ». Et là, sous un soleil printanier, alors que la conversation était ailleurs, elle s’était mise à rechanter ces couplets, comme on chante une cantique d’enfant. « Ose. Redonne à ta vie toutes ses couleurs. Redonne à sa vie toutes ses valeurs. »

Cette Coupe d’Europe gagnée, c’est un peu le cadeau exceptionnel des féminines de l’Olympique Lyonnais à chacune de leur mère. Quelle mère ne serait pas fière de sa fille, championne d’Europe ?

Sans tricher, à la régulière. Quand en plus, on sait que cela a été face à un club allemand, leadeur du football féminin européen avec 8 titres de championnes d’Europe. En plus, aux tirs au but que les français et françaises perdent si souvent face à nos ami-es d’Outre-Rhin. Que la victoire s’est faite face au club qui l’avait emporté en 2013 face à l’Olympique Lyonnais, dans la finale européenne perdue pour un triplé historique.

Alors, oui. C’est un beau cadeau. Un très beau cadeau pour la Fête des Mères. Sans elles, sans eux. On ne peut pas être sportifs ou sportives de haut niveau.

Gagnée Jeudi, offerte Dimanche.

Bonnes fêtes des Mères, mesdames les lyonnaises. Bonne Fête des Mères aux véritables Mamans.

William Commegrain lesfeminines.fr

Pour l’Histoire de la Fête des Mères : source Ouest-France de ce jour.