Neuf saisons et neuf titres. C’est tout, c’est simple, c’est fort. C’est une performance. C’est lyonnais et c’est l’OL. Terminé. Le championnat est réglé avec les deux victoires face à Juvisy-Essonne comme face au PSG, nettes, et suffisantes au plan du goal average particulier pour que les matches retour ne puissent pas se retourner. Qui pourrait mettre trois buts à l’Ol sans en prendre ? Qui pourrait mettre six buts à l’OL sans en prendre ? Personne.

Le championnat est plié. Terminé. le Barnum du football féminin va se terminer sur la piste aux étoiles de Décembre, célèbre pour occuper les dimanches de fêtes, devant la télé ou au cirque pour les plus courageux.

Sauf que, dans le Sud de la France, un club qui n’a rien d’un petit village gaulois, retrouve les couleurs des victoires (9 victoires sur 10 matches, 1 nul). Lui qui a toujours été si près de l’exploit avec ses finales de Coupe de France (2003, 2010, 11, 12, 15) comme ses titres (2006, 07, 09). Est-ce une si grande surprise que ce serait mettre de côté sa présence au plus haut niveau avec deux titres de champions (2004 et 2005) puis trois places de second (2006, 2007, 2009).

Montpellier is back. C’est une évidence.

Reste à savoir si Montpellier peut battre l’Olympique Lyonnais et prendre la première place du championnat de France ? Jean-Louis Saez doit en être convaincu. Vous pouvez en être certain. L’homme n’est pas fait de certitudes. Il n’a jamais eu le verbe haut et fort. A l’inverse, c’est un véritable passionné et le feu l’a brûlé lors de la dernière finale de la Coupe de France, avec son équipe qui a réussi l’exploit de mener 0-1 à la pause devant l’Olympe lyonnais avec ses déesses possédant chacune un talent qui a porté ce club sur l’Olympe des titres.

Ce feu couve en lui. Il suffit de discuter avec lui.

Cette vérité qu’il a ressenti, il n’attend pas que les joueuses en fassent la leur avant le match mais surtout qu’elles en fassent leurs pendant le match. Etre convaincu que c’est possible.

C’est la seule manière de battre l’OL. C’est ainsi que le PSG avait crée la surprise tant en championnat (0-1 le 18 janvier 2014) comme en Ligue des Champions (0-1 novembre 2014). C’est ainsi que Potsdam avait gagné contre l’Ol en 1/8è de finale de la Coupe d’Europe 2014. C’est ainsi que Wolfsburg avait gagné contre l’Ol en finale de la Ligue des Champions 2013.

A l’inverse, en être convaincu ne signifie en aucune façon la victoire.

Car l’Ol est une machine à jouer qui a la même qualité que le PSG masculin. Elles jouent et se déplacent sans s’appeler. Le fruit d’un long entraînement commun. Certaines jouent ensemble depuis huit ans. Elles respirent l’air que les autres jouent. Savent détecter immédiatement comment chacune va jouer le match.

L’Ol respire de la même manière. Avec en plus une envie continuelle et perpétuelle de gagner. De s’imposer. De faire l’impossible pour le rendre possible.

Le match se jouera sur ces deux dimensions opposées : d’un côté Montpellier qui vient plein de certitudes et de forces en puisant cette vérité dans l’histoire du club pour y former une « sorte de revanche » sur les périodes de vaches maigres quand de son côté, l’Ol viendra avec sa force animale unique qui a réussi à transformer 11 symphonies individuelles en une seule force et une seule puissance : celle du groupe animée par la même ténacité, gagner.

Qui s’imposera à l’autre ? Nul ne peut le dire. il peut y avoir une surprise étonnante. Une petite surprise. Aucune surprise. Par contre, il y aura une certitude. Ce sera un grand match. Et suivant le résultat, on se souviendra immédiatement que l’on n’en sera qu’à la mi-temps. Le retour se faisant pour la dernière journée de championnat.

Peut-être une grande saison 2015-2016 comme il existe des grands millésimes pour les grands vins.

William Commegrain lesfeminines.fr