D1F. 3ème journée. Il y a des matches qui comptent bien plus que le nombre de points qu’ils apportent au classement. En football féminin, quatre points pour une victoire, deux pour un nul, un pour une défaite. Il y a des matches qui vous envoient sur la lune sans passer par Ariane Espace ou la Nasa. Un billet direct pour le rêve et la réalité, transposées dans la 3ème dimension de l’émotion, une aventure humaine qui vous marque « au fer rouge » de l’Histoire. J’y étais ou je n’y étais pas.

Montpellier vient jouer au Camp des Loges pour prendre la direction de l’impossible et lui donner le sens du possible. 

Montpellier est la dernière équipe à avoir gagné au Camp des Loges
Les féminines du Sud de la France ont perdu, depuis la transformation du PSG féminine en écurie gagnante du football féminin français, la lumière qu’une Hoda Lattaf avait illuminé pour la dernière fois lors d’une demi-finale de Coupe de France remportée sur les terres royales de Saint Germain en Laye (PSG-Montpellier Hsc 0-1, 1er mai 2012), en gagnant une rencontre importante sur ce bout d’herbe historique légèrement en pente qui a tout d’un terrain de campagne en comparaison de l’Auguste stade Charlety, aux portes de la capitale.

Ce fut la dernière défaite importante du PSG, et quasiment son dernier match au Camp des Loges.

Montpellier avait fait un match plein et l’ex-internationale française avait fait découvrir aux spectateurs présents tout le talent d’un jeu à deux pieds unique en France mais surtout toute la hargne et la motivation qui animaient les joueuses de Montpellier, se rendant compte ou ne se rendant pas encore compte, qu’un flambeau allait être transmis au PSG : être la seconde équipe professionnelle leader du Championnat de France, reléguant Montpellier loin derrière, à des quatrièmes places.

Aujourd’hui, le championnat a proposé aux Montpelliéraines d’avoir un statut nouveau. Elles n’en ont pas raté l’occasion. 

Montpellier tonitruante comme avant a mis du sel dans cette rencontre, plus anodine lors de la publication du classement
Ce sont bien les « surdouées » du Sud de la France qui ont donné à cette rencontre du calendrier le goût de l’intérêt et du suspense. En effet, la déferlante de buts de l’attaque de Montpellier (10 buts en deux matches), plaçant leurs joueuses en tête du classement (Valérie Gauvin, Marie-Charlotte Léger, Sofia Jakobsson), à la manière d’un Olympique Lyonnais, impératrice des attaquantes ; la ténacité des buteuses scorant dans les 10 dernières minutes (5 buts sur 10) ; l’accomplissement de Sofia Jakobsson (meilleure joueuse de la D1 élue par la fff) ; l’arrivée des internationales espagnoles ; la finale de la Coupe de France face à l’Olympique Lyonnais où rare sont les équipes qui peuvent dire qu’elles ont menées face aux fenottes ; tout cela avec une seconde place acquise au mérite fait de Montpellier soit une future Reine, soit une Princesse.

Avec de tels événements, Montpellier va venir au bal de la D1 qui s’ouvrira Dimanche, rayonnante et envoutante.

Le Paris Saint Germain a pris les clés du propriétaire de la seconde maison européenne. Elle en a maintenant l’habitude.
Le Paris Saint Germain connait ce bal de la performance. Les féminines parisiennes y sont entrées avec méticulosité, pas à pas, s’imposant aux rockeuses de Juvisy sur le fil lors de la première saison pour, les saisons suivantes, telle une série « Desperates Housewife » prendre en propriétaire, cette clé de la splendide  maison européenne qui les a amené, un soir de mai 2015, aux plus belles marches de la Women’s Champions League (finale) pour, préparant un discours gagnant, voir sur le fil, la palme tant attendue dans les mains allemandes (FFC Frankfort 2-1).

Le Paris Saint Germain, en trois ans, comme toute femme qui obtient ce qu’elle pense devoir avoir,  a rapidement pris une certaine forme d’habitude de la victoire qui se sent dans son jeu, placé, disposé, construit pour que, sur la durée, les choses aillent dans le sens de sa logique, une victoire dès lors que la défense remplit son rôle : être infranchissable.

C’est là que se jouera le match. Pas ailleurs.

Si la défense parisienne est supérieure à l’attaque de Montpellier, alors l’attaque parisienne prendra le pas sur la défense de Montpellier et la faiblesse de l’arrivée trop récente de Cristiane comme de Mittag seront des faiblesses féminines : personne ne les verra.

A l’inverse, si l’attaque de Montpellier met à mal l’équilibre de la défense parisienne, alors le lien fort qui unit les bleues et oranges sera le souffle de la tempête que subira le PSG. On sait que les gens du Sud sont souvent hâbleurs. Les filles, pendant cette 1h30 de jeu, en feront une valeur et une signature.

Ce match a tout pour rester dans les mémoires. D’un simple ligne dans un calendrier, les féminines des deux clubs vont lui donner l’éclat de la surprise et de l’inattendu. Avec une Histoire à vivre : le retour des surdouées de Montpellier ou la force dominatrice du PSG.

William Commegrain lesfeminines.fr

Le calendrier connaitra une trêve internationale et la J4 se jouera le 27 septembre. Le PSG jouera face à l’OL ; Montpellier recevra Saint-Etienne.