Samedi, la France masculine jouera à 18 heures contre l’Albanie en match amical à Tirana dans le cadre de la préparation à l’Euro 2016 organisée en France, qualifiée d’office pour la compétition,  quand les féminines joueront le France-Colombie du mondial féminin, programmée à 19 heures et diffusé en direct sur W9 et Eurosport.

Le directeur général de W9 s’en insurge auprès du Président de la FFF, Noël Le Graet, « A quatre ans de l’organisation de la prochaine Coupe du monde féminine en France, que vous avez vous-même initiée et soutenue, je ne peux que déplorer le peu d’attention et le message négatif qui est ainsi envoyé au sport féminin et regrette une nouvelle fois cette programmation incompréhensible par tous les supporters de cette équipe. »

Cette programmation qui se chevauche était connue depuis longtemps. W9 marque le coup à charge de revanche.
Lequel répond par l’intermédiaire de Florence Hardouin, sa directrice général déléguée : « L’UEFA maîtrise totalement la programmation,  Il y avait deux coups d’envoi possibles, 21h00 et 18h00. On ne voulait pas 21h00 parce qu’il y a la finale du Top 14 de rugby à cette heure, ni 18h00 parce qu’il y a les filles ; on voulait 17h00. On a bataillé pendant six mois, mais on nous a dit qu’il y avait deux horaires, 18h00 et 21h00, a-t-elle ajouté. C’est juste dommage, ç’aurait pu être évité, on aurait pu contenter tout le monde avec 17h00.

Le bilan de cet échange de communication est là pour nous faire comprendre que la fédération française porte un intérêt soutenu à la médiatisation du football féminin (6 mois de discussion) qui n’est pas aussi entendu de la part de l’UEFA et W9, partenaire stratégique de la couverture de l’équipe de France féminine, souhaite juste communiquer pour marquer, d’une croix rouge, la situation afin qu’elle ne se reproduise plus, voire le moins possible, criant le Lundi pour que la situation ne se renouvelle pas le Mardi.

Deux publics différents.

Un même football mais deux publics différents.
En effet, il va s’en dire que le public du football féminin n’est pas nécessairement celui du football masculin et que, peu de personnes vont être touchées par la double médiatisation, devant choisir l’une (France-Albanie) plutôt que l’autre (France-Colombie) sur la fin du match. On peut même penser que l’une pourrait entraîner l’autre ?

N’est ce pas illusoire de programmer deux matchs des équipes de France le même jour ? 

L’Euro 2016 s’impose à la Coupe du monde féminine de football. Plutôt normal vu les enjeux économiques. A charge de revanche, certainement.
Pourrait-on en vouloir à la fédération d’utiliser toutes les dates de disponibles ? Car la vraie question qui se pose est plutôt celle-ci. Programmer 3 heures de football le même jour pour les deux équipes de France, n’est-ce pas déjà être dans l’impossible sur le plan de la médiatisation ? Si la question s’est posée, alors on peut répondre que la priorité est donnée au football masculin, dans le cadre d’un enjeu qui n’est pas rien : l’Euro 2016 à domicile.

La conclusion s’impose : « oui, il existe bien une hiérarchie entre les deux footballs » ; le pragmatique répondra comme il existe une économie différente. La médiatisation étant à l’origine de l’économie du football. Priorité aux hommes et à l’Euro 2016 que cela viennent de l’UEFA ou de la FFF.

On peut condamner, on peut l’accepter, mais on ne peut pas le nier.

A charge de revanche, certainement. C’est certainement l’objet de cette communication.

William Commegrain lesfeminines.fr