Dans une composition de jeu habituelle, la France de Philippe Bergerôo a pris le dessus (29′,1-0, Eugénie Le Sommer) sur une Angleterre qui n’a pas livré la bataille attendue.

L’Angleterre n’est venue .. pas plus de cinq fois dans la surface française.

A chaque fois, sur des coups de pied arrêtés et principalement dans les trois premières minutes de jeu. Il est évident que l’Angleterre était venue pour ne pas jouer et se livrer. Pourtant, on s’est interpellé dès le début du match sur une véritable opposition avec en 3 minutes, un coup franc long dès la 1ère minute, sortie par la capitaine française Wendie Renard, (Olympique Lyonnais, 65 sélections, 16 buts) suivi d’un premier corner à la 3′ donné par Sarah Bouhaddi (1ère coupe du monde à 93 sélections) et d’un autre corner à la 4′ pour une sortie de Jessica Houara D’Hommeaux (PSG, 32 sélections, 1 but).

C’était beaucoup en si peu de temps. A la fin du match, cela fera peu pour une équipe classée 6ème mondial, vainqueur du tournoi de Chypre 2015 et sortie première de sa poule qualificative au Mondial avec un seul but d’encaissé pour 52 buts de marqués.

La France ne peut pas obliger l’Angleterre à jouer.

Au micro d’Eurosport, Thierry Asseloos, le coach adjoint de la sélection française le précisait à la question de Romain Balland : »On savait que l’Angleterre jouait bas pour contrer. Nous n’avons pas été surpris. »

La France pose son jeu.

Quand les autres ne veulent pas jouer ou ne peuvent pas jouer, il faut bien continuer à construire pour marquer et gagner ce match. Jessica Houara D’hommeaux (7′, 9′, 11′) servira quatre fois Eugénie Le Sommer (Olympique lyonnais, 104 sélections, 44 buts à 26 ans) avec des balles longues qui permirent de poser le jeu dans le camp anglais, matérialisant une domination à plus de 59 % sur la première mi-temps (6 corners en faveur des françaises pour deux anglais). Les anglaises, de leurs côtés, ne jouent pas et sont pressées par les françaises qui calmement essayent de trouver, dans les intervalles, des solutions de décalages par Gaetane Thiney (Fcf Juvisy-Essonne, 29 ans, 122 sélections, 54 buts) et Louisa Necib (Olympique Lyonnais, 29 ans, 125 sélections, 32 buts).

Le plus important est fait. Pas de blessées, pas de cartons. C’est l’idéal. On aura bien le temps de rectifier ensuite.
En deux minutes, tout bascule. (1-0) pour la France. 

C’est à cette occasion que la juvisienne Gaetane Thiney trouvera, sur un appui, l’idée de se retourner, surprenant sa vis-àvis, pour faire le premier tir cadré français du match (28′). Une éternité en football féminin. Dans la quasi-continuité, sur une récupération de Gaetane Thiney, Eugénie le Sommer s’empare de la balle aux 20 mètres pour placer une fusée qui finira directement au fond des filets sans que la gardienne Bardsley ne puisse s’y opposer. (1-0, 29′, Eugénie Le Sommer)

La « Calamity Jane » du football féminin, meilleure joueuse de la D1, seconde buteuse du championnat, meilleure joueuse de l’Algarve a frappé, associant le plus rapidement au monde : action, décision et tir et marquant le premier but du mondial hors de la surface.

L’Angleterre essaie bien quelques banderilles mais la lecture défensive de l’équipe de France (Houara, Georges, Renard, Boulleau) empêche toute pénétration dans la surface française, le jeu offensif anglais ne dépassera pas les 30 mètres.

Une seconde mi-temps qui sent le feu au début pour s ‘éteindre ensuite.

Dans un superbe jeu à trois, Camille Abily (Olympique Lyonnais, 145 sélections, 29 buts, 31 ans), d’une pichenette sert Gaetane Thiney qui trouve en plein mouvement Eugénie Le Sommer, habituée à courir à proximité du ballon pour le recevoir en mouvement et .. quand il est récupéré partir lancée pour adresser, là, une belle frappe cadrée (46′).

D’une autre manière, sur un dégagement long de Sarah Bouhaddi, Gaetane Thiney accompagne la balle de la tête pour l’adresser à Elodie Thomis (Olympique Lyonnais, 116 sélections 31 buts), tout juste reprise par la portière anglaise aux aguets (52′). Enfin, à la 56′, sur encore un service long de Jessica Houara d’Hommeaux, Eugénie le Sommer en pleine confiance, tente une belle horizontale qui aurait pu entrer cadrer .

C’est une victoire très importante. Les anglaises nous encerclaient très rapidement. C’est très important de bien commencer le mondial.
En réponse, L’Angleterre, pour la première fois s’infiltre dans des profondeurs avec des courses latérales de Rafferty, (Chealsea, 9 sélections) bien reprise par la défense française contraignant le jeu anglais à chercher l’expérimentée Jill Scott (28 ans, Manchester City, 90 sélections, 13 buts) comme joueuse de relais pour construire et surtout dynamiser le jeu offensif anglais.

Au final, c’est la jeune Bronze (Manchester City, 24 sélections, 16 buts) qui finira mal la seule action offensive anglaise construite, reprise et défendue par Laure Boulleau (62′).

En fin de match, Philippe Bergerôo décide de maîtriser le jeu avec l’entrée d’Elise Bussaglia (Wolfsburg, 29 ans, 143 sélections, 26 buts) et de Claire Lavogez (Olympique Lyonnais, 20 ans, 9 sélections et 1 but) quand l’Angleterre joue des cartouches offensives qui n’auront pas d’effet sur le rôle de Sarah Bouhaddi, soumise au seul risque d’un corner mal dégagé.

Bilan

L’équipe de France gagne un match face à la 6è équipe mondiale sans avoir été inquiété et en marquant sans avoir trop d’occasions pour le faire. C’est le signe d’une grande efficacité et cela pourrait être « un grand signe » dès lors que les féminines sentent leurs capacités à pouvoir faire plus la différence face à un adversaire, sans prendre de buts.

Cette Coupe du Monde est intéressante. Il n’y a pas d’hégémonie. C’est une coupe du Monde ouverte.
C’est ce que nous pouvons attendre dans les prochains matches en ayant maintenant la confirmation que physiquement, les françaises ne se font plus bouger. En effet, on ne compte plus les anglaises qui, sur les contacts, sont tombées au sol. Elles qui pourtant, sont réputées pour leur physique. A l’inverse, la qualité de la patte française se perd avec « très peu de football champagne ».

Pour la prochaine journée de Samedi, la France rencontrera la Colombie (vice championne d’Amérique du Sud) quand l’Angleterre devra prendre les trois points face au Mexique, troisième de la Golf Cup 2014 qualificative pour le Mondial 2015.

Le mondial commence bien pour la France, très proche d’être déjà au second tour.

William Commegrain lesfeminines.fr

Philippe Bergeroo, sélectionneur de la France au micro de la FIFA
Nous sommes très satisfaits de ce succès dans des conditions climatiques difficiles. L’Angleterre a fermé le jeu mais n’a jamais été vraiment en mesure de nous inquiéter. J’ai demandé à mes joueuses de jouer un maximum au sol pour réagir au vent. Nous avons su contrôler le match en deuxième mi-temps. Cette victoire nous met dans des bonnes conditions pour la suite.

Mark Sampson, sélectionneur de l’Angleterre au micro de la FIFA
Nous avons assisté à une rencontre de niveau international. Le résultat est négatif mais nous pouvons néanmoins en retirer beaucoup d’éléments positifs. Je suis surtout content d’avoir vu ma défense tenir bon face à l’une des meilleures équipes du monde. Les joueuses ont également prouvé qu’elles sont au point physiquement. Nous allons trouver les ressources pour faire la différence lors des deux prochaines rencontres

Fiche technique : FRANCE (1-0)  ANGLETERRE.

  • 1ère Journée GROUPE F. Moncton Stadium, Moncton. XXXXXX spectateurs.
  • 1-0 29′ Eugénie Le Sommer

Arbitres : Thalia Mitsi (GRE), Chrysoula Kourompylia (GRE), Angela Kyriakou (CYP). 4e arbitre : Michelle Pye (CAN)

  • . cartons jaunes : Chapman 66′ pour l’Angleterre

France (4-4-2) :

  • Sarah Bouhaddi,
  • Jessica Houara D’Hommeaux, Laura Georges, Wendie Renard (cap.), Laure Boulleau
  • Elodie Thomis (7-Kenza Dali 71′), Amandine Heny, Camille Abily, Louisa Necib (11-Claire Lavogez 87′)
  • Eugénie Le Sommer (Elise Bussaglia 81′), Gaëtane Thiney
  • Coach Philippe Bergerôo

Angleterre (4-4-2) :

  • Karen Bardsley
  • Alex Scott, Laura Bassett, Stephanie Houghton (cap.), Claire Rafferty,
  • Jill Scott, Katie Chapman (Jade Moore 76′), Fara Williams, Lucy Bronze
  • Ellen White (Toni Duggan 60′), Eniola Aluko
  • Coach Mark Sampson