Le pénalty de Christine Sinclair

Quand l’arbitre ukrainienne désigne le point de pénalty à la 92′ du match d’ouverture de sa Coupe du Monde alors que le score de (0-0) indiqué au tableau d’affichage laisse envisager de sérieuses difficultés pour le Canada à l’orée du second match qui va les opposer à la Nouvelle-Zélande ; une seule joueuse prend le ballon pour sauver les Rouges Canadiennes : la capitaine Christine Sinclair.

« Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai pensé que les supporters étaient très bruyants », se souvient Sinclair, le visage encore empourpré par les efforts consentis sur le terrain. « Je me suis rappelé avoir tiré un penalty contre la Chine en janvier, mais j’ai immédiatement laissé ces pensées de côté et je me suis avancée. Je mentirais si je disais que je n’étais pas nerveuse. J’avais la victoire au bout du pied dans le match d’ouverture d’une Coupe du Monde, devant 50 000 spectateurs… Oui, c’était très stressant, mais nous vivons toutes pour ces moments.
La femme au 189 sélections pour 153 buts connait l’importance de ce pénalty. Elle sait que son coach John Herdmann réclame la ferveur canadienne et cela doit passer par les trois points de la victoire.

Sans trembler, elle pose la balle. Attend le coup de sifflet de l’arbitre et place son ballon là où personne n’aurait osé le placer. Dans le coin gauche, légèrement brossé pour faire « poteau entrant ». Incroyable de le tenter là quand tout coach aurait imposé de le jouer plein centre, boulet de canon.

L’expérience a parlé. Un geste de compétitrice qui peut-être amènera le Canada au plus haut de la compétition.

Le Coup Franc de Wang Lisi

Quand l’arbitre siffle le coup franc aux 20 métres,  côté gauche pour l’attaque, personne ne pense qu’il va y avoir un des plus beaux coups francs féminins de cette coupe du monde. Wang Lisi, inconnue dans les bataillons européens, 24 ans, 1m62, 40 sélections pour 5 buts va taper cette balle plat du pied, légérement incurvé pour qu’elle parte brossé et aille chercher, d’abord le poteau gauche, pour aller prendre … le bas du poteau droit !

Quel effet a-t-elle dû mettre pour que du haut .. la balle redescende aussi vite en bas ! Une grande technique permet ce geste avec des effets contraires. On le voit, elle arrête son geste à mi-hauteur après le contact et la balle montre rapidement pour se stabiliser et ensuite redescendre comme une flèche.

La force ne vient pas que de la cuisse, encore moins du mollet. Elle vient du gainage. Un geste qui mal maitrisé, fait tout déchirer. Magnifique coup franc.

La sortie de Wang Lisi par le coach Wei Hao

C’est devenu maintenant tellement traditionnel que tout autre sortie de joueur ou de joueuse avant la 60′ prête à interprétation. Wei Hao sort à la 42′ soit avant la mi-temps, Wang Lisi, la meilleure attaquante de la République Populaire de Chine. La joueuse sort comme on imagine une joueuse asiatique peut sortir. Sans poser une seule question.

Le sélectionneur chinois sort sa meilleure joueuse qui ne fait pas le travail défensif. Lesfeminines.fr

Le sélectionneur chinois sort sa meilleure joueuse qui ne fait pas le travail défensif. crédit FIFA. Lesfeminines.fr

Elle ne cherche même pas la routine « je te serre ou non la main ». Elle est sortie ! En fait, peut-être n’a-t-elle pas assez respecté les consignes du coach qui visiblement demandait à ses joueuses un travail ultra défensif sur les attaques des latérales canadiennes, notamment Josée Belanger.

Pourtant, il aurait pu attendre la mi-temps qui allait se siffler dans les trois minutes suivantes. Pourtant, elle était l’attaquante la plus performante et à même de prendre les défenseuses canadiennes en vitesse et percussion.

Le coach a décidé. La joueuse a désobéi. On ne rigole pas avec la discipline en Chine. C’était d’autant plus surprenant que venait de se terminer la finale de la Ligue des Champions à Berlin. Avec un Messi, qui joue, lui, sans discipline.

Le but Lieke MARTENS pour les Pays-Bas

La jeune néerlandaise a fait à gauche ce que Messi fait à droite. Repiquer vers le centre et bénéficier de sa vitesse en mouvement pour trouver un angle au ballon que la gardienne ne peut stopper. La balle partant légèrement en diagonale, souvent lourde, s’éloignant d’une horizontale qui pourrait l’arrêter.

C’est un tir imparable car la défense est face à la joueuse quand l’angle de frappe de la joueuse lui permet de trouver un espace vide que la gardienne ne peut deviner, ou trop tardivement. Si c’est cadré, c’est souvent but.

C’est un but qui va lancer les Pays-Bas pour un parcours qui pourrait ressembler à celui de la France en 2011.Un candidat inattendu aux trois places européennes qualificatives pour les JO de 2016, ce qui les mettraient dans un fauteuil pour l’Euro 2017 que les Bataves organisent, qualifiées d’office.

William Commegrain. lesfeminines.fr

Equipe des Pays-Bas. Crédit FIFA. Lesfeminines.fr

Equipe des Pays-Bas. Crédit FIFA. Lesfeminines.fr