Basket-Finale Coupe de France. Samedi 2 mai 18 heures. Hall Carpentier. Devant une salle bien pleine comme le sont souvent les salles d’intérieur à l’épreuve des finales, bien que les prix des places naviguent de 18 € à 98 € pour être rangé au bord du terrain de basket, les féminines de Bourges s’opposaient à celles de Montpellier pour une finale de Coupe de France qui mettait en valeur, d’abord la Coupe d’Europe gagnée par Villeneuve d’Ascq.

Le sport d’intérieur est fait d’un bruit grondissant et le chauffeur de salle lance des sarabandes de mots qui invitent à « des Olas » avec la verve des sens qui font que tous se lèvent, suivant le « Tout le monde, tout le monde » qui n’exclut personne. Les arrivées et les annonces des joueuses se font à travers un portail, sous les lumières de flamme-mèches qui montent au ciel et dans un volume sonore qui empêche quiconque d’échapper au spectacle qui s’annonce.

C’est une finale, c’est du basket.

Bourges un ton au-dessus et la mi-temps sera sifflé sur un avantage de 6 points (27-31) pour les Berruyères.

Montpellier moins fort que Bourges ne lâche rien quand les Championnes ne prennent pas assez de marges dans ses temps forts.
Bourges prend la main dans cette finale qui se divise en quatre tiers-temps de 10′, comptant jusqu’à 6 points de différences avec Montpellier, décompte fait au milieu du second tiers-temps.

Montpellier rate trop de tirs, sous la raquette comme à l’extérieur quand Bourges, sous la vitesse de l’animation de Céline Dumerc, trouvait souvent le panier, sans que cela ne soit la force d’une joueuse mais plus d’un collectif performant. Montpellier recollant grâce aux tirs à trois points, Bourges dominant dans la raquette pour défendre comme pour marquer.

Montpellier ne se fait pas lâcher

La force de Montpellier est d’avoir toujours suivi à distance la force des filles de Valérie Garnier qui présente la particularité d’être la coach de Bourges comme la sélectionneuse de l’équipe de France.

Elles se permettent même de mener Bourges (27-26) à 2’30 de la fin du second tiers temps. Mais Bourges ne l’entend pas comme cela et elles finissent le second tiers temps avec une marge de 6 points (37-31), soit 10 points en 2′ quand Montpellier n’en mettra que 5. le constat s’impose et Bourges fait ce premier passage au-dessus de Montpellier sans que ces dernières ne se soient trop éloignées.

Les coachs ne laissent le soin à aucun des deux équipes de s’éloigner et quand plus de cinq points consécutifs est marqué, un temps mort est immédiatement demandé par le coach adverse, ce qui a souvent pour conséquence de ramener les équipes dans les clous souhaités.

Seconde mi-temps, la machine Bourges se dérègle

La pause de 15′ a permis aux joueuses de récupérer et chacune de faire le constat qui s’impose.

C’est Montpellier qui assure jusqu’à prendre même, pour une seconde fois la tête (43-42) à 2’40 de la fin du tiers temps. Un regard sur le panneau d’affichage semble montrer les difficultés de Bourges quand on voit sa meneuse, Céline Dumerc, star du basket national, n’afficher que 2 points au compteur. Elle tente un peu et s’aperçoit que la main n’y est pas.

De son côté, les forces de Bourges sont assez variées pour que le troisième tiers temps se termine sur un avantage des filles du Berry  (45-42). Montpellier continuer à ne pas arriver à s’imposer dans la raquette et se colle au score avec des paniers à trois points qui font du bien.

Tout se joue dans le quatrième quart temps.

Pour la première fois les équipes se trouvent à égalité (49-49) et il reste 7’13 de jeu. A 2’22 du terme du jeu, l’égalité est toujours présente avec un (58-58). C’est vous dire que l’adresse des deux côtés est discutable avec si peu de points dans un tel espace de temps et d’un autre côté, la volonté compétitive est d’autant plus forte que les deux équipes ne se quittent pas d’une semelle. C’est le moment où tout se jouera, entre adresse et physique, entre volonté et expérience, entre fatigue et discernement.

Montpellier prend le dessus avec bien plus d’adresses dans le dernier tiers temps et la prolongation que Bourges qui touche le cercle sans marquer.
La défaite de Montpellier face à Bourges en championnat est certainement au centre des débats, puisque les coachs diront « qu’ils avaient encore dans la gorge, cette défaite » et la capitaine de Montpellier, fille de Jean-Claude Skrela et de soeur de David Skrela (internationaux de rugby), déclarée MVP du match, précisait « qu’elles avaient travaillé pendant 15 jours exclusivement sur ce match ».

Pourtant à 10 » de la fin, c’est Bourges qui met les deux points qui pourraient paraître vainqueur (58-60) et toute la salle acquise au trois quart aux couleurs des Tangos se lève déjà pour saluer les vainqueurs de la Coupe de France quand Élodie Godin s’infiltre dans ce qui sera la faiblesse de Bourges, au centre et met le panier qui donne à Montpellier le droit de rêver (60-60).

Le basket montre ce qu’il est à cet instant : un jeu du quitte ou double. une séance de tirs au but pour le football lorsque l’on est le dernier tireur. Une chance, un geste, un panier raté et c’est fini, un panier mis et c’est la prolongation. Le geste ne doit pas trembler dans ce jeu d’adresse, la volonté ne doit pas défaillir, la confiance doit être Reine.

C’est ce qui s’est passé. Égalisation (60-60). Prolongation.

Les cinq minutes de prolongation seront totalement montpelliéraine.

Bourges semble ne pas revenir de cette égalisation trop facilement acquise par Montpellier et la capitaine Gaëlle Skrela (aux heures où le rugby français masculin prenait une Coupe d’Europe en terre anglaise) se lance comme un trois quart, et par trois fois, prend la même voie au centre pour glisser trois paniers à 2 points qui laisseront Bourges, sans réaction. La fatigue est là. Le cercle de Montpellier trop souvent sollicité.

Le résultat se joue au Money Time. Qui tiendra ? Qui craquera quand deux points les séparent à 30 s. de la fin ?
Pourtant Céline Dumerc trouve enfin une main plus juste (10 points au final), Bourges ne reviendra pas car à chaque panier des Championnes de France, Montpellier enfonce le clou et on s’aperçoit que Bourges finit sans force quand Montpellier finit en force (76-69).

Montpellier crée la surprise en prenant la Coupe de France après avoir été mené les trois premiers tiers temps pour dominer dans la fin du match. A ne rien lâcher, si le physique est là, le résultat peut s’inverser.

Bourges, favori perd un titre que gagne Montpellier.

William Commegrain lesfeminines.fr