L’Olympique Lyonnais comme Montpellier Hsc sont quasiment de la même famille : celle de la finale de la Coupe de France. L’infographie créée est, on ne peut plus parlante. Sur 14 éditions, il n’y a que la première (2002) où aucun de l’un des clubs n’a pu prétendre au titre ou l’avoir.

Montpellier est une équipe qui joue pour gagner.

Ce sont bien deux soeurs qui vont s’affronter demain, de la famille Coupe de France, et avec leurs caractères différents mais toutes deux élevées à la même identité, nécessaire pour passer les obstacles du couperet de chaque match et de chaque nouveau tour : toutes les deux volcaniques.

Montpellier a le sang chaud. Les filles défendent comme dix et donnent le ballon à une attaquante qui est capable de faire la différence, par son talent, mais surtout par sa « gnac » de compétitrice. Montpellier rentre dedans, mentalement et techniquement quand il s’agit de la Coupe. Sa maison.
Qui a vu jouer une fois Hoda Lattaf (ex-Lyon 2006-2009) et surtout ex-Montpellier (2001-2006 ; 2009-2014) sait ce que le jeu des filles du Sud signifie. Celle qui a arrêté récemment sa carrière (2014-2015) avec 111 sélections et 31 buts, était capable de dribbler pied droit et pied gauche, toujours tournée vers l’avant, avec une râge de vaincre incroyable, telle que menée à Juvisy, elle était allée tirer elle-même le corner pour le jouer direct, si précis, qu’il s’était écrasé sur le premier poteau, grâce à un intérieur du droit qui valait une passe inaccessible.

Tellement poussée, qu’elle pouvait à elle seule, monopoliser le jeu de son équipe, servie par ses partenaires qui ressentaient ce qui est rare dans un sport collectif : la « grinta individuelle ».

Montpellier semble culturellement porté vers ce jeu offensif, matérialisé par quelques joueuses (Toletti, Jakobsson, Tonazzi, Lavogez, Asseyi, Makanza) qui vont finaliser l’abnégation défensive de l’équipe, pour donner, par un geste, une course, un dribble, le but salvateur qui fera de l’équipe des jaunes et bleues, l’équipe vainqueur.

Comme me le disait une ex-coach : « Montpellier rentre dedans, physiquement et techniquement ».

Finale de la Coupe de France. Lyon est de la même famille.

A la différence de Montpellier, l’Olympique Lyonnais joue de la même manière mais tous postes confondues. C’est ce qui fait sa force. Chaque joueuse va créer, sur 20 mètres, sa performance individuelle et lâcher le ballon pour qu’une autre la fasse, puis une autre, puis une autre.

Lyon joue de la même manière, chacune des joueuses est offensive sur 20 mètres puis passe à une autre, offensive sur 20 mètre, puis une autre. Lyon, c’est un volcan en ébulition.
C’est une des forces de l’OL. La balle va vite car tous les élements ne la portent que le moment qu’il faut pour déstabiliser sans chercher pour autant la faille, réservée à l’attaque qui finalisera l’action collective, jouée et portée à 100 %.

C’est un volcan qui continuellement « bout », tout au long d’une partie, de manière tellement continuelle que cela en devient une habitude. L’équipe adverse s’épuise à contenir ce qui ne demande qu’à exploser. L’accélération est là. Quand l’Olympique Lyonnais marque, souvent, cela se transforme en une série de buts. L’adversaire n’a pu s’opposer à cette force collective qui joue au football ensemble.

Bon nombre de lyonnaises sont passées par Montpellier. Louisa Necib, Elodie Thomis, Camille Abily, Elise Bussaglia, Mélissa Plaza. La plupart dépasse largement les 100 sélections en équipe de France.

Ces deux clubs sont bien de la même famille. Elles ont le même état d’esprit. Rien de surprenant à les voir continuellement en finale de la Coupe de France. Elles ont l’esprit Coupe.

William Commegrain lesfeminines.fr

  • Retansmission sur France 4 & Eurosport , Samedi 18 Mai, 21 heures.
  • PS : en Coupe de France, les deux équipes sont à égalité à ce stade de la compétition : deux victoires lyonnaises (2003-2012) ; deux victoires montpelliéraines (2006 et 2007).
  • Dans toutes les autres oppositions, Lyon a dominé Montpellier plus ou moins largement depuis cinq ans au minimum (championnat et Coupe avant la finale).
  • Sofia Jakobsson (Suè), vient d’arriver, meilleure buteuse montpelliéraine (11 buts) ; Lotta Schelin (Suè), meilleure buteuse lyonnaise (28 buts).
  • Trio des meilleures buteuses : issues de Lyon (Lotta Schelin (28), Eugénie Le Sommer (27), Ada Hegerberg (24)).