John Herdman, coach du Canada. « Le Canada va s’entraîner à huis clos ».

L’impression laissée par l’équipe canadienne mérite quelques mots. John Herdman ne transige pas avec la règle. Il est 18h00 quand les canadiennes entrent sur la pelouse de Bondoufle pour un entraînement à huis clos. Personne aux alentours, telle est la consigne. Elle sera respectée à la lettre avec deux stadiers « rugbymans » qui m’accompagnent à la porte du stade me confirmant, néanmoins, l’acceptation express d’un ITW après l’entraînement.

John Herdman ne situe plus la France au même niveau qu’en 2012, aux JO de Londres. 

C’est à 19h00 que les choses se décantent et John Herdman, coach de l’équipe canadienne, a la gentillesse de répondre à mes questions entouré de rires et de jeux sur la pelouse, rarement vue aussi belle, du stade de Juvisy. C’est un vrai bonheur de voir comment l’arrivée de l’équipe de France peut donner une dimension festive à un stade, d’autant plus que le temps se met de la partie.

La France est forte sur toutes ses lignes. Pour nous, ce sera un vrai test pour savoir où nous en sommes à deux mois de la coupe du Monde
A l’évidence, le récent passé entre la France et le Canada est loin, où les canadiennes avaient dépossédé les françaises de la médaille de bronze à la 92′. Aujourd’hui, la France évolue à un niveau bien supérieur dans son esprit et c’est songeur qu’il rappelle les performances françaises récentes en gagnant contre le Japon, L’Allemagne et surtout, à ses yeux, les américaines dont il connaît la valeur.

Son œil s’allume quand on lui rappelle les performances canadiennes avec notamment une victoire à l’extérieur face à la Suède, un nul et d’autres victoires qu’il m’accorde volontiers comme étant face à des équipes moins biens classées pour l’essentiel. C’est pourquoi, on le sent, cette rencontre est un « real test » pour les canadiens quand celui face au Brésil, Allemagne, USA, Japon l’ont été pour les françaises.

« La France est incroyablement forte sur toutes les lignes du terrain » et le Canada n’espère pas une victoire mais une opposition. Comme tous les coachs, « il se donne le temps et rappelle que la Coupe du Monde est dans deux mois » et que cela laisse encore du temps pour peaufiner les derniers réglages. Il reste que cette opposition est un vrai indicateur pour le Canada même si la rivalité semble bien plus inscrite face à l’Angleterre, laissant un goût amer à John Herdman, en raison de la courte victoire anglaise au Tournoi de Chypre (0-1).

Le Canada (8è) a un rival : l’Angleterre (6è). 

Son équipe est faite aussi de jeunes, et c’est Erni Mac Leod, qui joue aux Houston Dallas en WNSL qui le rappelle. Une partie de l’équipe est très expérimentée (plus de 100 sélections et proches de la trentaine) ; elle sait analyser une partie, comprendre ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré, quand une autre partie est en cours de cet apprentissage.

Les joueuses sont impatientes de jouer ce match face à une équipe qui, selon leurs pronostics, devraient être championne du Monde. Christine Sinclair, pourtant 220 sélections, est tout autant motivée, d’après son coach.

Ce match entre la France, favorite pour eux du Mondial, et le Canada est un superbe indicateur pour les canadiennes. 

Il reste que pour elle, la France devrait gagner le tournoi au Canada. Elle est donc très motivée pour cette rencontre. « Tout autant que Christine Sinclair », nous confirme involontairement son coach, dans un souffle de conversation.

Pour le Canada, gagner cette rencontre serait incroyable et certainement la meilleure source d’espoir pour la suite de la compétition. L’espoir amène le public. Les deux rencontres européennes (France et Angleterre) auront donc leurs importances, à juste titre, pour les canadiennes.

Le match sera rude.

Inutile d’attendre un match amical. Seul le score lui donnera cette dimension si des différences trop importantes s’exprimaient. Les canadiennes ont des joueuses qui sont en NWSL depuis longtemps, avec une équipe faite d’expérience et des jeunes pleins d’envie d’apprendre.

Elles donneront du fil à retordre aux françaises et chercheront à ne faire aucune erreur : « le moindre détail, la moindre erreur, et nous serons punis immédiatement » avertit John Herdman. Et « les possibilités de marquer seront très peu nombreuses ». C’est donc un match « couleur esprit Coupe du Monde » pour le Canada.

William Commegrain lesfeminines.fr

Sur D17, retransmission 21h00. A Bondoufle pour le voir en direct.

L’équipe canadienne à découvrir qui a atterri en France. 

Deux gardiennes de très haut niveau :

21 – Stephanie Labbe | 28 ans | 20 sélections | sans club , anciennement Kif Orebro, Concacaf
23 – Karina LeBlanc | 35 ans | 110 sélections | USA / Chicago Red Stars, anciennement Portland. Médaille de bronze JO, Concacaf
1 – Erin McLeod | 32 ans | 103 sélections | USA / Houston Dash, anciennement Chicago Stars. Médaille de bronze JO.

Deux gardiennes très expérimentées dont on peut se demander comment, dans la même tranche d’âge, elles peuvent présenter autant de sélections chacune. Elles représentent quasiment le total de Christine Sinclair (221 sélections)

La défense :

  • 3 – Kadeisha Buchanan | 19 ans | 33 sélections | USA / West Virginia University
    15 – Allysha Chapman | 26 ans | 10 sélections | USA / Houston Dash
    5 – Robyn Gayle |  29 ans | 81 sélections | sans club (médaille de bronze JO, Concacaf)
  • 4 – Carmelina Moscato | 30 ans | 91 sélections | sans club (médaille de bronze JO, Concacaf)
  • 20 – Marie-Eve Nault | 30 ans | 67 sélections | sans club anciennement Kif Orebro (Bronze JO et Concacaf).
    25 – Rebecca Quinn | 19 ans | 9 sélections | USA / Duke University
    10- Lauren Sesselmann | 31 ans | 40 sélections | USA / Houston Dash
    7- Rhian Wilkinson | 32 ans | 162 sélections | USA / Portland Thorns FC (Bronze JO et Concacaf)
    2- Emily Zurrer | 27 ans  | 81 sélections | sans club (bronze JO et Concacaf) anciennement Jitek BK

Elle est âgée avec une moyenne d’âge de 27 ans et si on compte les titrées sur le terrain alors, on est très près des 30 ans. Une jeune, Kadeisha Buchanan a déjà 33 sélections à 19 ans. Cela signifie certainement qu’elle a gagné sa place.

Le milieu de terrain :

  • 6 – Kaylyn Kyle | 26 ans | 94 sélections | USA / Portland Thorns FC (bronze JO et Concacaf)
    16 – Jonelle Filigno | 24 ans | 67 sélections | USA / Sky Blue FC (bronze JO et Concacaf)
    17 – Jessie Fleming | 17 ans | 14 sélections | CAN / London NorWest SC
    11 – Desiree Scott | 27 ans | 88 sélections | ENG / Notts County Ladies FC (Bronze 2012 et Concacaf)
    13 – Sophie Schmidt | 26 ans | 130 sélections | sans club (bronze 2012 et Concacaf)
    22- Ashley Lawrence | 19 ans | 16 sélections | USA / West Virginia University

Il est très jeune avec une moyenne d’âge de 23 ans ! Et une jeune de 17 ans qui compte déjà 14 sélections : Jessie Fleming. A l’inverse, il comporte quatre joueuses qui ont eu les seules récompenses du Canada et qui ont du les obtenir avec deux ans de moins et donc encore plus jeunes. On voit une joueuse, Sophie Schmidt qui a 26 ans … a 130 sélections !

L’attaque :

  • 9 – Josée Bélanger | 28 ans | 24 sélections |  sans club (Concacaf)
    18 – Janine Beckie | 20 ans | 5 sélections | USA / Texas Tech University
    19 – Adriana Leon | 22 ans | 32 sélections | USA / Chicago Red Stars
    12 – Christine Sinclair | 31 ans | 221 sélections | USA / Portland Thorns FC (Bronze 2012, Concacaf)
    14 – Melissa Tancredi | 33 ans | 98 sélections | USA / Chicago Red Stars (bronze, concacaf)