Les gens de ce continent n’aiment pas tourner autour du pot. Ils sont comme ils tracent leurs frontières. Faits de lignes droites. Jetez un coup d’oeil à cette « map » de la frontière entre le Canada et les USA et vous verrez une magnifique ligne droite qui mettrez des larmes de bonheur aux yeux d’un professeur de collège ! Encore plus s’il promenait son regard sur le dessin des états américains. Comparez avec les frontières européennes et vous comprendrez nos différences culturelles de vie et de jeu.

Le continent américain vit comme il a tracé ses frontières. En ligne droite. Straight d'un point à un autre. Lesféminines.fr

Le continent américain vit comme il a tracé ses frontières. En ligne droite. Straight d’un point à un autre. Lesféminines.fr

Oui, le continent américain va directement d’un point à un autre pour trouver une solution : « straight ». Soit tout droit. C’est l’état d’esprit de l’Amérique du Nord. C’est le jeu des canadiennes.

Le bonheur de Christine Sinclair est dans l’Ouest américain. 

Dans deux pays qui forment l’Amérique du Nord (USA & Canada), Christine Sinclair a décidé de vivre sa vie dans une poussière d’étoile qui pour elle, à la couleur de l’Or et de l’Espoir. Comme l’Amérique aime vivre, seule et avec la Nature. Là où elle est née.

Christine Sinclair est une fille de l’Ouest. Sur cette côte qui va, au plus bas, du sable blanc de San Diego (South California) aux montagnes de la Chaîne des Cascades pour le plus haut, en passant par le Mont Shasta, CA, (souvenir personnel), 2ème plus grand « Mont » de 4.317 mètres, jusqu’aux grandes baies pleine de verdures de Seattle protégé par le Mont Ranier, plus haut de l’Ouest américain (4.392 mètres).

C’est là-haut qu’elle vit. Dans l’Oregon, c’est si près de Vancouver et du Canada, qu’elle a choisi de faire sa vie, dans cette région où elle est née. Cette fille, comme beaucoup de féminines, a besoin d’être près de son environnement naturel.

Elle joue dans la franchise (club) de Portland (USA), titré WNSL, avec Nadine Angerer, Tobin Heath (ex Psg), Allie Long, Alex Morgan, à un peu plus de 300 miles de Vancouver, juste un sourire à l’échelle américaine en terme de distance, coupée par la magnifique ville de Seattle, la ville verte.

Un environnement qui a tout de la Riviera française. Mer et montagne, sans l’urbanisation excessive qui va avec. Pourtant, Seattle, la ville de Microsoft (Redmont) et de Boeing. Paradoxe.

Le programme d’été de Christine Sinclair est « straight ». Il passe par la finale de la Coupe du Monde à Vancouver. 

Christine Sinclair est un monument au Canada comme aux Etats-Unis. L’organisation de la Coupe du monde lui a fait une offrande incroyable en allant faire la finale à VANCOUVER, si éloigné des autres lieux de la compétition (essentiellement Est Canadien). Le Comité connait sa joueuse. Ils savent ce que cela va déclencher chez elle. La « Sinclair’s Force ».

Christine Sinclair, comme Abby Wambach joue comme le sont les gens de ce continent. Directement vers le goal. « Pour être dangereuse  » dit-elle. Au poste de numéro 9, avec le physique qu’elle a, cela donne beaucoup de buts depuis sa première cape à l’âge de 16 ans : 153 buts pour 216 sélections. Situez que nos meilleures buteuses en sont à une soixantaine de buts (un peu en avance) pour 120 sélections pour la plus capée des attaquantes ce qui est une performance.

Et notre équipe nationale est troisième mondial. Alors quand le Canada marque, c’est Sinclair qui marque.

Ses coéquipières en sélection disent d’elles : “she’s a beast athletically: she’s fast, she’s big, she’s tall, she’s strong, but she thinks. She can use all of those skills because she thinks faster than anybody. She thinks on another level. The good Lord blessed her”… On en fait même appel à Dieu .. !

On le voit, l’organisation de la Coupe du Monde a choisi Vancouver pour Christine Sinclair. Les canadiens pensent bien aller au bout et, à bien y regarder, ils ont autant de bonnes raisons d’y croire que la France et les autres pays.

Voilà le programme d’été de Christine Sinclair. il est direct : faire la finale de la Coupe du Monde au Canada, dans sa ville natale à Vancouver et là où elle vit.

L’objectif est clair : straight.

Les canadiennes ont un chat noir : les américaines. 

Pourtant, elles sont de la même culture : direct, performant. Mais leur seul problème se nomme les Etats-Unis. Imaginez un voisin plus présent et tout autant irrespectueux d’une quelconque égalité avec les canadiens.

  • 11 avril 2008 CONCACAF : USA – Canada : 1-1 tirs au but pour les USA
  • JO 2008 : Etats-Unis – Canada : 2-1 (prolongations)
  • 29 Janvier 2012 : Finale CONCACAF USA – Canada 4-0
  • 30 juin 2012 amical USA – Canada 2-1 (avant les JO)
  • 06 Août 2012 JO USA – Canada (demi-finale, 4-3 prolongations)
  • 30 Janvier 2014 Amical USA-Canada (1-0)
  • 8 mai 2014 Amical Canada – USA (1-1)

A chaque fois, nos amies à la feuille d’érable ont dû laisser le passage à l’armada américaine, et toujours dans des combats poussés à l’extrême du jeu des prolongations ou des tirs au but.

En demi-finale des JO, 2012, c’est le Canada qui a livré une bataille extraordinaire pour aller en finale olympique face aux américaines (3-4) sur un triplé de Christine Sinclair. Là, encore perdu.

Le Canada est dans une situation d’attente et d’espoir.

2011 et le traumatisme canadien. Imaginez la France organiser la Coupe du Monde 2019 en étant éliminée au premier tour de celle de 2015 sans gagner un match de poule ! « A nightmare », un cauchemar. Je ne l’imagine pas. C’est ce qui est arrivé aux Canadiennes en 2011. Pas un match de gagné, pas un but de marqué et future organisatrice de la Coupe du Monde. Voilà comment sont parties les canadiennes de l’Allemagne en 2011. Un cauchemar.

Comprenez le traumatisme et surtout l’attente et l’espoir que le Mondial 2015 a chez les passionnés du football féminin canadien. Vous situerez mieux l’impact qu’elles ont mis aux JO de Londres 2012 face aux USA pour la demi-finale (3-4) et face à la France (0-1) pour la médaille de bronze quand bien même elles ont été largement dominées.

Le Canada fera cette Coupe du Monde avec un accent et un esprit très américain. Alors, soyons conscient que le match du 9 avril face à la France est une bonne opportunité pour le Canada de créer de l’émulsion au pays du jus d’érable.

Sa rencontre avec la France précéde (9 avril) une prochaine revanche face à l’Angleterre pour le 23 mai 2015. Si elle gagne ces deux européens (3ème mondial et 6ème mondial), alors il va y avoir du monde au Canada. Pour ensuite entrer dans le vif du sujet de la Coupe du Monde,  face à la Chine (16è), la Nouvelle-zélande (17è) et les Pays-Bas (12è). Car attention, le Canada a un groupe très homogène et le dernier, qui sera éliminé, n’est pas du tout connu à l’avance.

Le Canada a besoin de certitudes. Cela passe par la France à Bondoufle (91-Evry) le 9 mai, retransmis sur D17  à 21h et l’Angleterre (23 mai).

William Commegrain lesfeminines.fr

La situation récente du Canada en terme de performances :

Le Canada est classé huitième mondial à égalité avec la République Populaire de Corée. Finaliste du Tournoi de Chypre 2015, qui comprend des équipes entre la 8ème et 20ème place mondiale, le Canada, en laissant la finale à l’Angleterre renaissante (1-0), a perdu son seul match sur les 8 dernières rencontres, le reste est fait de victoires mais face à des équipes moins bien classées qu’elle.

A l’inverse, quand l’équipe s’est trouvée face à une équipe mieux classée, elle n’a réussi qu’une seule performance en gagnant face à la Suède à l’extérieur (24 novembre 2014 0-1) mais elle n’a jamais pu la renouveler  (26/11/14 Canada-Suède 1-1) et surtout a concédé deux défaites à domicile face au Japon fin 2014 (Canada-Japon,  2-3 et 0-3).

Si elle gagne la France ce jeudi, alors il y aura du monde dans les stades canadiens quand elle jouera avec un potentiel de 50.000 spectateurs. Il n’y a pas de soccer d’élite au Canada, constitué d’un sorte de championnat de U19-U20,  à la différence de celui de la France avec la D1 française ; elles vont donc jouer aux États-Unis en WNSL (professionnelles) ce qui garanti leur niveau. D’un autre côté, le public canadien lui, est bien là.

Les France – Canada récents :

La France a perdu le match qu’il ne fallait pas perdre contre le canada (0-1 à la 92′) pour la médaille de bronze aux JO de Londres 2012. cela a été une blessure pour la France mais on a oublié que 2012 a permis, aux canadiennes, de panser 2011 où elles étaient parties en totale déconfiture avec la charge d’organiser le futur mondial.

Habituellement, la France se défait du Canada mais rien n’est dit car la revanche de 2012 a donné un match (1-1, 2013) joué sous une pluie diluvienne à Nice et pour le même résultat : une domination nette de la France et le Canada qui se défend bec et ongles.

La France a un autre statut aujourd’hui (3ème mondial). Mais le Canada a besoin de victoires. Alors, ce sera un match rude. La France (3ème mondial) a les armes pour gagner (article publié demain) ; le Canada (8ème mondial) a les armes pour contrer.